La LNH cherchait à lancer un puissant message en marge de sa nouvelle politique sur les coups à la tête, et elle a trouvé le candidat parfait pour le faire: Matt Cooke.

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Cooke, un attaquant des Penguins de Pittsburgh dont la mauvaise réputation n'est plus à faire dans les cercles du hockey, a été le premier à goûter aux mesures disciplinaires plus musclées de la Ligue nationale, lundi.

Pour son coude porté à la tête du défenseur des Rangers de New York Ryan McDonagh, lors d'un match présenté dimanche après-midi à Pittsburgh, Cooke a été suspendu pour le reste de la saison régulière, ainsi que pour le premier tour des séries.

L'attaquant de 32 ans est évidemment suspendu sans salaire, soit une perte de 219512,20$. Il peut par contre continuer à s'entraîner avec l'équipe.

«M. Cooke, un récidiviste, a directement et inutilement visé la tête d'un adversaire qui ne s'y attendait pas et qui était dans une position vulnérable, a expliqué Colin Campbell, le préfet de discipline de la LNH, dans un communiqué. Ce n'est pas la première fois cette saison que nous avons à nous pencher sur le comportement dangereux de M. Cooke sur la glace, et cela nécessite une réponse ferme.»

Matt Cooke est en effet un habitué des rencontres avec Colin Campbell. Il avait été suspendu pour quatre parties le mois dernier, après avoir frappé par-derrière le défenseur Fedor Tyutin, des Blue Jackets de Columbus.

En tout, cette suspension est la cinquième de sa carrière. Son coup le plus «célèbre» - une charge à la tête de l'attaquant Marc Savard, des Bruins de Boston, il y a un an - n'avait toutefois pas attiré l'attention des dirigeants de la LNH, qui ne lui avaient pas imposé de suspension pour ce geste.

Ray Shero, le directeur général des Penguins, a fait savoir par voie de communiqué qu'il est parfaitement d'accord avec la sentence imposée à son joueur.

«Cette suspension est méritée parce qu'il s'agit exactement du type de coup qu'on tente de bannir du hockey, a expliqué le DG. Nous avons clairement fait savoir à Matt que ce genre de geste sur la glace est inacceptable et qu'il ne doit pas se produire. Il faut punir sévèrement les coups à la tête, et les Penguins de Pittsburgh appuient la LNH dans cette décision qui lance un message très clair.»

C'est justement Ray Shero qui avait été le directeur général le plus incisif sur la question des coups à la tête, il y a une semaine en Floride, lors de la réunion des DG du circuit. Il s'était alors prononcé ouvertement en faveur de l'abolition pure et simple des coups à la tête.

«Il y a des limites»

La suspension de Cooke a fait amplement jaser dans les vestiaires de la LNH, incluant celui du Canadien. «On en parlait justement dans le vestiaire (lundi matin), et on se demandait quand la ligue allait le suspendre comme il faut, a expliqué l'attaquant montréalais Mathieu Darche. Il y a des limites, c'est toujours le même gars. On dirait qu'il s'en fout s'il blesse quelqu'un. J'étais avec le Lightning quand il a frappé Vincent Lecavalier à l'épaule, ça s'est passé devant moi, et c'était clair qu'il cherchait à lui faire mal. Il cherche toujours à faire mal, il joue comme ça.»

Il y a deux semaines, Mario Lemieux, le propriétaire des Penguins, avait lui aussi choisi de signifier publiquement son mécontentement face à la politique des coups à la tête. «Nous devons mieux protéger l'intégrité de notre ligue et mieux protéger nos joueurs», avait écrit Lemieux dans une lettre particulièrement cinglante à l'endroit de la Ligue nationale et ses dirigeants.

En tout, la suspension imposée à Matt Cooke pourrait durer jusqu'à un maximum de 17 parties.