À l'aube d'une saison prometteuse pour les Canucks, Roberto Luongo a encaissé cinq revers à ses six premiers départs en octobre dernier. Et ce n'est pas son «triomphe» aux dépens des pauvres Panthers de la Floride qui a ralenti le flot de questions soulevées par cet autre départ ordinaire pour le gardien de St-Léonard.

L'association Luongo - Roland Melanson était-elle viable? Luongo était-il le gardien susceptible de conduire les Canucks aux grands honneurs? Valait-il vraiment les 64 millions $ qu'il empochera jusqu'à la fin de son contrat qui se terminera en 2022?

Avec ses 27 victoires en 39 matchs qui ont suivi ce lent départ (27-7-5), Luongo a répondu aux questions et balayé les doutes soulevés en octobre. Surtout ceux reliés à son association avec Roland Melanson, un entraineur exigeant qui a eu sa part d'ennuis à Montréal avec l'éthique de travail affiché par Carey Price. Des ennuis qui l'ont d'ailleurs chassé du giron du Tricolore.

«Roland est un gars intense. C'est vrai. Mais ça tombe bien, car je le suis beaucoup moi aussi. J'aime l'entraînement et je cherche toujours à m'améliorer. Roland me donne l'occasion de le faire», assurait Luongo mardi.

«Il m'a proposé des choses nouvelles en matière de technique et de positionnement et je les ai adoptées. On a beaucoup travaillé sur le jeu près du filet, sur l'importance de vraiment sceller le but lors des mêlées. Car c'est de cette façon qu'il se marque de plus en plus de buts dans la Ligue», expliquait Luongo.

Calendrier repensé

Parce qu'il est gros, grand, fort, parce qu'il coûte une fortune aux Canucks, mais surtout parce qu'il est très bon, Roberto Luongo joue beaucoup. Il compte quatre saisons de 72 matchs et plus en carrière et une moyenne de 65 parties par année à ses neuf dernières saisons. N'eut été des blessures qui l'ont miné au cours des deux dernières saisons, Luongo flirterait avec une moyenne de 70 rencontres par année.

Mais l'arrivée de Melanson, conjuguée à une prise de conscience d'Alain Vigneault et de son directeur général Mike Gillis a entrainé un changement de philosophie.

«Roberto est un gardien numéro un et il doit jouer beaucoup. Mais nous voulons aussi qu'il soit en pleine forme une fois les séries arrivées. C'est pour cette raison que nous voudrions qu'il complète l'année avec une soixantaine de matchs tout au plus. Si la tendance se maintient, nous atteindrons cet objectif», mentionnait Alain Vigneault.

Schneider: un adjoint heureux

Accorder des congés à Roberto Luongo c'est une chose. S'assurer que les Canucks maintiennent des chances réelles de victoire lorsqu'il est au bout du banc en est une tout autre. C'est toutefois une chance que Cory Schneider accorde à son équipe chaque fois qu'on lui fait confiance.

À sa première vraie saison dans la LNH, le premier choix des Canucks en 2004 (26e sélection) présente une fiche de 10-3-2 avec une moyenne de 2,29 buts alloués par match et une efficacité de 92,4%.

«Quand j'ai poussé pour l'embauche de Roland (Melanson), j'étais convaincu qu'il aiderait Roberto. Mais j'étais plus convaincu encore qu'il serait un atout de premier plan pour le développement des autres gardiens de l'organisation. Les résultats de Cory m'ont donné raison», assurait Alain Vigneault.

Quant au jeune gardien de 24 ans, il assure vivre dans le meilleur des mondes. «Normalement, quand tu as la chance de jouer pour une aussi bonne équipe et derrière un aussi bon gardien que "Louie" - surnom de Roberto Luongo à Vancouver - tu dois d'attendre à jouer entre huit et dix matchs par année. J'ai la chance d'en jouer le double», expliquait avec un sourire de satisfaction le gardien américain originaire du Massachusetts.

Schneider assure aussi que la cohabitation est facile. «Je suis là pour appuyer Roberto et je ne crois pas qu'il sente son job vraiment menacé. Nous parlons beaucoup ensemble sur la patinoire et dans le vestiaire - ils sont d'ailleurs voisins - et je retire énormément de satisfaction de cette association. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve parce que Roberto sera ici pour longtemps. Mais pour le moment, je ne peux demander mieux», de conclure Schneider qui commence à faire l'envie de bien des formations de la LNH.