Sean Couturier est-il Américain? Francophone? Québécois? Européen? Acadien?

«Sean est un Américain du Nouveau-Brunswick, il a joué tout son hockey mineur à Bathurst», répond son père Sylvain, ancien hockeyeur professionnel et directeur général du Titan de l'Acadie-Bathurst de la LHJMQ.

L'éventuel choix de première ronde dans la LNH a beaucoup voyagé depuis sa naissance. Né à Phoenix, où son paternel jouait au sein du club-école des Kings de Los Angeles, il est déménagé à Milwaukee lorsque Sylvain Couturier a signé un contrat de quatre ans avec les Admirals, de la Ligue internationale, avant de mettre le cap vers l'Allemagne, quelques mois avant de fêter ses 5 ans, pour y passer les quatre années suivantes.

La famille s'est ensuite installée à Bathurst à la retraite du père, qui s'est trouvé un emploi avec le Titan en 2002.

C'est sans doute à Berlin que Sean Couturier a développé ses belles habiletés.

«Il venait me rejoindre à l'aréna l'après-midi quand il avait terminé l'école et il pouvait patiner avec nous, raconte Sylvain Couturier, originaire de Greenfield Park, dans la région de Montréal. Ce n'est pas un phénomène inhabituel en Europe. Tous les joueurs le faisaient avec leurs enfants car contrairement au Québec, les patinoires étaient libres après nos entraînements. L'organisation nous le permettait et tout le monde en a profité. Avec le recul, je crois que ça l'a beaucoup aidé.»

Sean Couturier a aussi fait ses premiers pas dans le hockey organisé en Allemagne. «Le hockey mineur est assez bien structuré à Berlin. Il y avait une vingtaine de joueurs âgés de 6 à 9 ans et pendant les premiers mois, les jeunes ne faisaient que s'entraîner. On insistait sur le développement des habiletés naturelles. Il y avait beaucoup d'exercices de patinage, mais toujours avec une rondelle. Après les Fêtes, ils commençaient à jouer un peu plus de matchs. C'est un concept répandu en Europe dont on pourrait s'inspirer ici.»

Comment se vit une année de repêchage quand son fils est l'un des candidats favoris?

«Ça ne change pas grand-chose, répond celui qui fut un choix de quatrième ronde des Kings de Los Angeles en 1986. J'essaie de lui parler un peu plus pour éviter qu'il ne se mette trop de pression. Éventuellement, ça va venir de partout. On se parle tous les deux jours. Mais Sean garde tout en dedans et il est difficile de savoir ce qu'il vit. Ce n'est pas lui qui va téléphoner pour se plaindre. Mais je sens quand même que la pression ne semble pas trop l'affecter présentement.»

Et comment se sent le père lors des matchs du Titan contre les Voltigeurs de Drummondville? «C'est sûr qu'on lui porte une attention particulière, comme tous les clubs le font. Il y a eu des accrochages entre mes joueurs et Sean, mais ça fait partie de la game et je n'ai pas à m'en mêler. Surtout dans le contexte, puisque Sean est un bon joueur et que ses adversaires doivent tenter de lui faire perdre la tête.»

Habitué aux déménagements, Sean Couturier ne devrait pas être trop dépaysé avec sa nouvelle équipe quand il sera repêché. «La réalité qu'il a vécue pendant sa jeunesse a beaucoup aidé côté maturité et caractère. Et ses notes à l'école n'en ont jamais souffert. Il a gardé une moyenne de 95% en mathématiques.»

Prochaine grande étape, le Championnat mondial junior à Buffalo, pendant les Fêtes, puis le fameux repêchage en juin. À suivre...