Même en étant au creux du bois, en Colombie-Britannique, Carey Price a pu grandir en suivant les exploits de Cliff Ronning, Pavel Bure et Kirk McLean, qui formaient jadis le coeur des Canucks de Vancouver.

«J'étais attaché à toute l'édition de 1994», a raconté Price après avoir blanchi l'équipe de son enfance.

Mais depuis son arrivée avec le Canadien, les Canucks évoquaient bien autre chose pour le gardien de 23 ans.

En fait, Price avait en tête la dégelée qu'il avait subi l'an dernier, un revers de 7-1 à la fiche du Tricolore.

«J'y ai pensé un peu hier soir, mais surtout ce matin, a confié Price. C'est tout le temps dont j'avais besoin pour me préparer en fonction de ce match.

«C'est sûr que la défaite de l'an dernier me trottait dans la tête. Il n'était pas question qu'un scénario semblable se produise.»

Price s'est surtout distingué en troisième période, lorsqu'il a essuyé les rafales de Daniel Sedin, Christian Ehrhoff et Jannik Hansen, ce dernier dans les derniers instants du match.

Malgré ses 35 arrêts, les joueurs devant lui ont fait du bon boulot pour lui permettre de bien voir la rondelle tout au long du match.

Afin de contrer l'attaque des Canucks, rarement avait-on vu Jacques Martin utiliser autant le dernier changement pour faire du jumelage trio contre trio.

«J'ai réalisé qu'à forces égales, on avait marqué plus de buts que les Canucks depuis le début de la saison, a noté Martin. Je trouvais qu'en plaçant Plekanec contre Sedin, Gomez contre Kesler et Halpern contre Malhotra, nous nous retrouvions avec de bonnes confrontations.»

Hamrlik et Spacek l'ont su sur place

De leur côté, les défenseurs Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek ont su en tout début de match qu'ils auraient le mandat de surveiller les frères Sedin.

En effet, ils n'avaient pas été prévenus d'avance qu'ils seraient au coeur du plan de match pour contrer les vedettes des Canucks!

«Perry Pearn nous a simplement tapé sur l'épaule en début de match et nous a dit: c'est à votre tour, les gars», a raconté Hamrlik, qui s'est réjoui de voir les frères Sedin limités à seulement deux tirs.

«Ce n'est pas facile de jouer contre les jumeaux car ils font beaucoup circuler la rondelle en utilisant l'arrière du filet. On savait qu'on devait leur concéder l'extérieur de l'enclave et garder le milieu très étanche.

«Je crois que nous avons fait du bon travail, sauf peut-être en troisième période où on leur a donné quelques chances. Heureusement, Carey était là.»

Hamrlik a en outre inscrit le quatrième but du Canadien en supériorité numérique cette saison. Et il a participé à ces quatre buts!

Hamrlik a fait d'une pierre deux coups car avant le match de mardi, seulement trois des 34 buts du Canadien avaient été inscrits par des défenseurs.

Jacques Martin pouvait donc se réjouir qu'Andrei Markov et Roman Hamrlik aient secoué les cordages dans cette victoire.

«Il ne faut pas seulement blâmer nos défenseurs pour leur manque de production, a mentionné Martin. Lorsqu'on joue à égalité numérique, les attaquants doivent les utiliser davantage afin d'étirer la couverture de zone de l'adversaire.» 

Si l'attaque à cinq a finalement montré signe de vie, l'infériorité numérique, elle, continue de briller en toute discrétion.

«C'est comme si lorsqu'un joueur exerce de la pression, tous ses coéquipiers l'imitent», a expliqué Price pour décrire ces succès.

«Quand une unité d'infériorité numérique force l'attaque massive adverse à faire quatre ou cinq passes seulement pour faire un jeu, il y a de bonnes chances que ça n'aboutisse à rien.»