Pour une première fois depuis très, très longtemps, Vincent Lecavalier amorce sa saison de hockey sans se demander s'il va la terminer ou non à Tampa.

C'était presque devenu une tradition ces dernières années. Vincent Lecavalier se pointait au Centre Bell, et on le martelait avec les mêmes questions, les mêmes rumeurs. On cherchait à savoir s'il allait passer au Canadien, s'il se voyait un jour patiner en portant un chandail bleu, blanc et rouge.

Rappelons-le: au cours des dernières saisons, l'attaquant de 30 ans a été «échangé» à quelques reprises au Canadien. À Tampa, une campagne publicitaire avait été faite sans lui. Ce qui avait seulement ajouté aux rumeurs de plus en plus persistantes d'un échange imminent.

Cette fois, c'est différent. Et le principal intéressé ne s'en porte que mieux.

«C'était fatiguant, c'est sûr, a-t-il expliqué avant le match d'hier soir. Ces affaires-là, même si on ne veut pas en parler, il y a toujours quelqu'un qui nous en parle. Mes chums à Montréal m'en parlaient, tout le monde m'en parlait. Mais là, c'est fini.»

C'est fini, parce que la nouvelle direction du Lightning a décidé de bâtir autour de lui. D'ailleurs, le nouveau DG Steve Yzerman n'a pas tergiversé cet été; à peine arrivé en poste, il rencontrait Lecavalier pour lui dire qu'il n'avait aucune intention de l'échanger.

Confiance

Une première pour le joueur vedette, qui avait l'habitude de sauter sur la glace sans savoir s'il allait encore être avec le club le lendemain.

«Ce qui est arrivé au cours des années précédentes, c'est que je ne savais pas à quoi m'attendre. Il y avait des rumeurs d'échange dans mon cas, mais les patrons ne me disaient rien. Ils me laissaient dans le doute. Avant Steve Yzerman, il n'y a jamais personne du Lightning qui m'a dit que le club voulait que je reste.

«Alors de savoir ça en partant, de savoir que Steve Yzerman veut me garder avec le club, c'est mieux. Ça donne confiance. C'est pareil pour tout le monde; si ton boss vient te voir pour te dire qu'il a confiance en toi, c'est sûr que tu vas mieux travailler.»

L'autre léger détail, c'est que le Lightning, enfin, semble être à Tampa pour y rester. Les rumeurs d'un déménagement (à Québec, bien sûr) ont cessé, et les joueurs ne se demandent plus si l'équipe va encore être à Tampa dans un mois.

«Les nouveaux propriétaires sont sérieux, estime Lecavalier. C'est le fun de jouer au hockey dans ces conditions. À un certain moment, tout ce qu'on entendait à propos de l'équipe, tout ce qu'il y avait dans les journaux, c'était juste du négatif. C'est devenu une organisation de première classe, on sait que le club n'est pas à Tampa juste pour deux ans.»

D'ailleurs, le joueur québécois estime que le Lightning a retrouvé ses fans dans une ville où le football américain et le baseball prennent souvent toute la place.

«Il y avait 20 000 personnes pour notre match d'ouverture... On sent que la ville vibre pour l'équipe, on sent que tout ce qu'il y avait de négatif est disparu. Dans l'entourage du club, c'est vraiment mieux cette saison.»