Atteint par une rondelle à la tête, le soir où les Flyers ont éliminé les Devils du New Jersey en première ronde, Ian Laperrière a reçu 70 points de suture au-dessus de l'oeil droit.

Mais surtout, la contusion au cerveau qu'il a subie au moment de l'impact a mis ses séries éliminatoires - sinon sa carrière - en péril.

Le vétéran québécois n'était pas en mesure d'affronter le Canadien hier soir, mais le fait qu'il ait pu patiner avec ses coéquipiers lors de la séance matinale lui a fait un bien immense.

Laperrière portait un chandail jaune signalant qu'il ne devait recevoir aucun contact.

«Les médecins sont obligés de dire que j'ai eu une commotion parce que j'ai eu une contusion au cerveau, mais je n'en ai pas eu les symptômes, a expliqué le robuste attaquant.

«J'ai eu des vertiges il y a environ trois semaines car des cristaux s'étaient déplacés dans mon oreille suite à l'impact. Mais les médecins ont fait une procédure qui a duré cinq minutes et les étourdissements ont disparu.»

Laperrière devrait subir un examen d'imagerie par résonance la semaine prochaine qui lui permettra de savoir un peu mieux où il en est.

«Je vais me garder dans la meilleure forme possible au cas où les médecins me donnent le feu vert, a expliqué ce véritable guerrier. Mais c'est un bleu au cerveau, personne ne peut prendre le risque de me renvoyer sur la glace à 50% de mes capacités.

«Je me sens très bien depuis dix jours et j'espère que la blessure a disparu - ce dont je doute. J'adore mon métier, mais je ne veux pas mourir sur la glace non plus.»

Le Canadien lui avait dit non...

Il y a six ans, a raconté Laperrière, Bob Gainey avait fait savoir au joueur autonome québécois qu'il n'était pas intéressé à ses services en raison des nombreuses commotions cérébrales dont il a été victime.

Cette saison, Laperrière a fini au deuxième rang de la LNH avec 26 punitions majeures. Il a perdu plusieurs dents lorsqu'il a été atteint par une autre rondelle. Ça lui a valu un partiel et 100 points de suture à l'intérieur de la bouche.

Qu'il songe à revenir après ce plus récent épisode en dit long sur ce dont il est fait.

Mais l'idée de se venger du Canadien, qui l'avait snobé dans le passé, passe bien loin dans ses priorités.

«Ma motivation, c'est de revenir au jeu, a dit Laperrière. Que ce soit contre le Canadien ou n'importe qui.

«J'ai 36 ans et je ne sais pas si je vais passer aussi proche d'une finale que cette année. Ça m'a pris 15 ans avant d'être proche de même.»