La guigne du Canadien sur les deux versants des Rocheuses se prolonge. Après des défaites encaissées à Calgary et Vancouver, le Tricolore s'est incliné 3-2 aux mains des Oilers.

Le Canadien n'a pas gagné à Edmonton depuis sa victoire de 4-3 en octobre 2003 lors du match disputé par un froid de canard au Stade du Commonwealth. De fait, il s'est contenté d'un gain à ses huit dernières visites dans la capitale albertaine.

Rentrés à Montréal au cours de la nuit, les joueurs de Jacques Martin n'ont pas à craindre une autre séance de torture lundi alors qu'ils reprendront le travail au lendemain du congé dont ils profitent aujourd'hui.

Car dans la défaite, ils ont offert le genre d'effort et d'implication que leur entraîneur exige.

«Ce sont des erreurs qui nous ont coûté le match ce soir. Mais on a vu plusieurs bonnes choses. L'exécution était là, même s'il y a eu quelques sélections de jeux qui laissaient à désirer», a indiqué Jacques Martin après la rencontre.

L'erreur la plus criante et surtout la plus coûteuse, c'est en deuxième période qu'elle a été commise.

Pressés dans leur territoire par un bon échec-avant des Oilers, Paul Mara et Andrei Kostitsyn ont mal amorcé une sortie de zone. Kostitsyn a d'ailleurs remis bêtement la rondelle à Ryan Stone au centre de la patinoire et se dernier a orchestré un jeu qui s'est soldé par le but de Patrick O'Sullivan.

Ce but portait le score 3-0 et minait de beaucoup les chances de victoire du Tricolore.

«Ce jeu-là fait partie des erreurs dont je parle. Être immobile le long de la bande et sortir la rondelle par le centre, il me semble qu'on n'a pas pratiqué ça bien souvent», ironisait Jacques Martin.

Le coupable, Andrei Kostitsyn, a d'ailleurs payé pour cette bévue.

Car après le temps d'arrêt réclamé par Jacques Martin pour secouer sa troupe, il a confiné l'ainé des frères K au banc.

Bon début, bon retour

Le temps d'arrêt réclamé par Martin a eu l'effet escompté.

Le Canadien, qui venait de disputer une bonne première, ne s'est pas laissé abattre. Il a même été ragaillardi par Brian Gionta qui a déjoué Nikolai Khabibulin avec 50 secondes à faire à la période médiane.

L'Américain a inscrit son 3e de la saison en déjouant le gardien russe à l'aide d'un bon tir frappé qui lui est passé au dessus de l'épaule droite.

Le Tricolore, qui dominait 23-12 les tirs aux buts, après 40 minutes a maintenu la cadence en troisième.

Il s'est buté à un Nikolai Khabibulin en bonne forme qui a toutefois cédé devant Roman Hamrlik avec un peu plus de trois minutes à faire à la rencontre.

Guillaume Latendresse venait tout juste de se faire refuser un but après que la reprise vidéo eut confirmé que la rondelle n'avait jamais traversé la ligne rouge.

Première étoile de la rencontre avec 33 arrêts, Khabibulin a protégé l'avance des siens.

Roman Hamrlik étant cloué au banc en raison d'une coupure au visage qu'il venait de subir, c'est Hal Gill qui s'est retrouvé sur la patinoire alors que le Canadien venait de retirer Carey Price à la faveur d'un sixième attaquant.

Gill a échappé une rondelle sautillante à la pointe pour priver son équipe d'une dernière occasion de niveler les chances.

Belle soirée pour Jacques

Bien posté devant le filet, Jean-François Jacques a fait dévier un tir de Ladislav Smid que Carey Price n'a pu stopper.

À son deuxième match en carrière contre le Canadien, le gros attaquant doublait alors l'avance des siens avec son premier de la saison, tôt en période médiane.

Jacques a bardassé les joueurs du Tricolore toute la soirée. Il a été récompensé pour sa soirée de travail par la troisième étoile.

«J'ai grandi en regardant le Canadien. Le battre et avoir la chance de marquer et de jouer autant que je l'ai fait ce soir ça fait beaucoup de bien. Surtout que je sais qu'il y avait pas mal de monde qui regardait la télé ce soir à la maison», indiquait Jean-François Jacques après la rencontre.

Comme ses coéquipiers, l'attaquant québécois a toutefois eu peur que son équipe s'écroule en fin de rencontre comme elle l'a fait à deux reprises la semaine dernière face aux Flames de Calgary.

«C'était débile de voir ça changer en fin de partie. On s'est encore faire avoir sur un jeu qui a mené à un but bizarre. Mais on a des gars de caractère qui ont payé le prix en fin de match pour assurer cette victoire qui fait beaucoup de bien.»

En dépit de deux pénalités mineures, le Tricolore a disputé une bonne première période. Il a d'ailleurs complété l'engagement avec une priorité de 13-6 au chapitre des tirs aux buts.

Mais Mike Comrie, qui a profité d'une très belle passe de Sam Gagner, a effectué une percée au centre de la patinoire pour se glisser derrière Jaroslav Spacek et déjouer Carey Price avec un bon tir dans la lucarne du côté de la mitaine.

La qualité du tir était indéniable. Mais Price aurait pu donner un sérieux coup de main à son équipe en effectuant l'arrêt alors qu'il ne restait que 80 secondes à faire à l'engagement.

Gregory Stewart a suivi le match du haut de la galerie de presse.

Blessé à la cage thoracique, Glen Metropolit a raté un troisième match consécutif hier.