Après Roberto Luongo, à Vancouver, le Canadien trouvera un autre Québécois sur son chemin ce soir à Edmonton. Et à moins d'une surprise, ce Québécois ne sera pas le gardien Jeff Drouin-Deslauriers. En effet, en dépit des quatre buts qu'il a accordés à chacun de ses trois premiers matchs de la saison, Nikolai Khabibulin devrait être de retour devant le filet des Oilers, car Pat Quinn a manifesté l'intention de donner le temps à son gardien numéro un de retrouver la forme.

Si Quinn n'a pas berné les journalistes (ce ne serait pas la première fois...), c'est avec Jean-François Jacques que le Canadien devra en découdre.

 

Son nom ne vous dit rien? C'est un peu normal. Troisième choix des Oilers (68e sélection) en 2003, l'ailier gauche de 6'4 et 215 livres fait la navette depuis quatre ans entre Springfield et Edmonton, où il n'a disputé que 16 rencontres au cours des deux dernières saisons. Sa carrière a même essuyé un dur coup, l'an dernier, alors qu'il n'a joué que 15 parties (sept avec Edmonton) après avoir subi une délicate intervention chirurgicale au dos.

Débarqué au camp des Oilers il y a un peu plus d'un mois, le jeune homme de 24 ans s'attendait donc à bien peu des choses. Il n'osait même pas rêver à la surprise que lui a faite Pat Quinn. Après un très bon camp d'entraînement, Jacques a gagné sa place au sein du premier trio, à la gauche du capitaine Ethan Moreau et de l'électrisant Ales Hemsky.

«Je n'ai jamais vu ça venir. Lors des matchs préparatoires, j'ai eu la chance de jouer avec Shawn Horcoff et j'ai marqué quelques buts. On m'a placé avec d'autres gars offensifs et j'ai tenu mon bout. Me voilà donc dans un rôle que je n'espérais plus», a expliqué Jacques à La Presse, après le match de jeudi entre les Oilers et les Flames de Calgary.

C'est la première vraie chance que les Oilers offrent à celui qui a joué tout son hockey mineur dans la région de Repentigny en compagnie de Maxim Lapierre et Jason Pominville. «À mes quatre premières années, je devais me contenter d'une ou deux minutes d'utilisation par match», a souligné Jacques, qui a passé 16:24 sur la patinoire contre les Flames.

S'il n'a pas récolté de point ni même de tir au but, jeudi, Jacques a asséné cinq solides mises en échec. «Je suis bien conscient que ce ne sont pas mes mains qui m'ont permis de me retrouver dans ce trio (un but, aucune aide, en 60 matchs dans la LNH). On me demande de faire de la place à Moreau et Hemsky. Je me concentre donc sur cet aspect du jeu, mais je suis bien conscient que je devrai contribuer si je veux demeurer là et profiter au maximum de la chance qu'on m'offre enfin cette année.»

Souray absent

Blessé à la tête en deuxième période du match contre les Flames, Sheldon Souray ratera son rendez-vous avec son ancienne équipe ce soir. Souray a subi une commotion et un vilain torticolis lorsqu'il est entré tête première dans la bande, après que Jarome Iginla lui eut fait sauter les patins avec son bâton. «Je ne pourrai prendre part au match et je ne sais pas combien de temps je serai à l'écart du jeu», a indiqué le défenseur dans un message texte envoyé à La Presse.

En deux matchs contre le Canadien l'an dernier, Souray a marqué un but et ajouté une passe.

«Entraînement nécessaire»

Jacques Martin a dirigé un entraînement beaucoup plus technique que physique, hier à Edmonton. Rien à voir avec les travaux forcés de jeudi à Vancouver. «C'était nécessaire de réagir au manque d'effort déployé lors de notre dernier match. Et comme ce n'était pas l'affaire d'un seul joueur, mais de l'ensemble de l'équipe, il fallait réagir comme on l'a fait», a commenté Martin.