Échanger Jaroslav Halak? C'est la suggestion cette semaine de certains observateurs, qui souhaitent voir le Canadien se servir de son jeune gardien comme appât pour obtenir du renfort à d'autres positions.

C'est la suggestion cette semaine de certains observateurs, qui souhaitent voir le Canadien se servir de son jeune gardien comme appât pour obtenir du renfort à d'autres positions.

L'idée n'est pas nécessairement vilaine, mais dans les faits, l'exercice n'est pas si simple. Car si l'on pose la question «qui a besoin d'un gardien?», la réponse risque d'en décevoir plusieurs.

«Quand la saison commence, il n'y a pas de blessure, pas d'élément de panique, c'est un marché presque inexistant, a confié un dépisteur d'une équipe professionnelle, hier après-midi, lors d'un entretien téléphonique. Tu fais quoi avec tes deux gardiens en place? En plus, les directeurs généraux ne veulent pas renier leurs décisions estivales si rapidement.»

Faisons l'exercice. Boston, Washington, New Jersey, Pittsburgh, Philadelphie, Caroline, New York, Floride, Buffalo, Ottawa, Toronto, Long Island, San Jose, Vancouver, Chicago, Calgary, St.Louis, Columbus, Anaheim, Minnesota, Nashville, Edmonton, Dallas, Phoenix, Colorado ont tous leurs gardiens pour l'instant.

Et pour ceux qui en doutent, Tampa Bay et Los Angeles aussi. Mike Smith est le gardien numéro un du Lightning et il a bien fait l'hiver dernier avant de subir sa commotion cérébrale. On a acquis Antero Niittymaki des Flyers pour le seconder. Los Angeles adore son numéro un de l'an dernier, Jon Quick, même si celui-ci n'a pas connu un grand match à son premier départ contre les Coyotes de Phoenix. Quick était d'ailleurs l'un des trois gardiens au camp d'orientation de l'équipe olympique américaine, avec Ryan Miller et Tim Thomas. Derrière lui, Erik Ersberg et Jonathan Bernier attendent leur tour.

Les Thrashers d'Atlanta attendent le retour de leur numéro un Kari Lehtonen. Mais l'attendent-ils vraiment? L'entraîneur John Anderson veut donner toutes les chances au jeune Ondrej Pavelec, qui lui a permis de remporter le championnat de la Ligue américaine, la Coupe Calder, il y a deux ans.

Il resterait les Red Wings de Detroit, dont les deux gardiens, Chris Osgood et son nouvel auxiliaire Jimmy Howard, n'ont pas très bien paru en Europe contre les Blues. Mais le directeur général Ken Holland n'est pas du genre à paniquer après deux matchs et si jamais il cherche du renfort, plusieurs choix s'offrent à lui (et à d'autres qui voudront éventuellement acquérir un gardien).

Les Islanders, par exemple, auront un gardien de trop quand Rick DiPietro reviendra au jeu. Dwayne Roloson touchera 2 millions cette année et 3 millions l'an prochain, tandis que Martin Biron gagne 1,4 million et deviendra joueur autonome à la fin de l'année. Biron sera le plus facile à échanger.

Les Ducks d'Anaheim ont deux gardiens numéro un. Jean-Sébastien Giguère détient une clause de non-échange et jouit d'un contrat important. Jonas Hiller semble avoir la cote auprès de l'entraîneur, mais son salaire de 1,3 million et son statut de joueur autonome sans compensation à la fin de l'année pourraient faciliter un transfert. Anaheim aura un choix à faire à un moment donné.

Vancouver a un excellent jeune gardien, Corey Schneider, qui attend son tour derrière Roberto Luongo. Schneider est trop fort pour la Ligue américaine. Washington a Théodore et Varlamov, mais aussi Neuvirth, qui vient de gagner la Coupe Calder avec Hershey. Si Varlamov fait le travail, Théodore pourrait aider un club comme Detroit dans la dernière ligne droite. On pourrait aussi évoquer le nom de Josh Harding, l'auxiliaire de Niklas Backstrom, que le Wild aimerait offrir à un autre club.

Et même si on se tournait vers Halak, sa valeur marchande n'est pas extraordinaire. «Pour Halak, Montréal n'obtiendra pas la qualité dont il a besoin, a ajouté le dépisteur. Alors, ça ne donne rien de faire un échange. Le marché des gardiens de but est bizarre. Brian Burke a tenté d'échanger Ilya Bryzgalov il y a quelques années à Anaheim, et il a fini par le soumettre au ballottage. Halak a un contrat garanti de la LNH, ce qui rend l'exercice encore plus difficile.»

On comprend un peu mieux pourquoi le CH a embauché un joueur autonome, Marc-André Bergeron, hier.