Daniel Alfredsson amorce sa 10e saison à titre de capitaine des Sénateurs d'Ottawa, un règne qu'il a entrepris dans le tumulte après qu'Alexei Yashin, qui avait déserté l'équipe pour obtenir un nouveau contrat, eut été déchu de son titre par Jacques Martin, qui l'a aussitôt remis au Suédois.

S'il se garde bien de mettre son nez dans la régie interne du Canadien - à savoir qui devrait succéder à Saku Koivu -, Daniel Alfredsson assure que le prochain capitaine jouira d'une oreille attentive de la part de l'entraîneur-chef.

«Jacques est un homme exigeant, mais il est juste. Il respecte les joueurs quand ces derniers respectent l'équipe et leurs engagements», a lancé Daniel Alfredsson, joint à Ottawa par La Presse plus tôt cette semaine.

«Jacques est un homme très organisé et précis en ce qui a trait aux directives et à la façon dont il veut nous voir jouer. Mais il tient aussi à ce que les joueurs soient respectés. En fait, le respect des joueurs à l'endroit d'un entraîneur découle souvent du respect affiché par l'entraîneur à l'égard de ses joueurs. À ce chapitre, chaque fois que j'ai frappé à la porte de son bureau pour lui présenter des doléances ou pour simplement lui dire que le citron était pressé au maximum et que les joueurs avaient besoin d'un peu de répit sur le plan physique ou mental, il a non seulement écouté, mais il a pris des décisions en conséquence. Cela dit, si nous obtenions ce que nous réclamions, nous devions faire notre bout de chemin ensuite», a raconté le capitaine des Sénateurs, qui sera en uniforme, ce soir au Centre Bell, pour le premier d'une série de deux matchs en deux soirs contre son ancien entraîneur.

David Booth reconnaissant

Jacques Martin n'a pas que des disciples au sein des joueurs qu'il a entrainés. Sous le couvert de l'anonymat, certains y sont allés par le passé de critiques virulentes à l'endroit de celui dont ils décriaient l'intransigeance et l'insistance sur le jeu défensif.

David Booth, des Panthers de la Floride, ne fait toutefois pas partie de ce groupe.

Croisé dans le vestiaire réservé aux adversaires du Canadien, hier midi, Booth a esquissé un sourire quand on lui a demandé de décrire celui qui l'a aidé à donner ses premiers coups de patin dans la LNH. «Sans lui, je n'aurais jamais pu devenir le joueur que je suis», a assuré Booth.

Choix de troisième ronde en 2004, David Booth a frappé à la porte du vestiaire des Panthers en 2006 après quatre saisons passées à l'Université Michigan State. «J'allais dans toutes les directions et je n'arrivais à rien. Il m'a pris à l'écart et m'a dicté une ligne de conduite que je suis encore à la lettre: «Concentre tes énergies sur tes qualités afin de les mettre en valeur, et travaille sans relâche pour combler tes lacunes.» J'ai mis à profit ma vitesse et mes capacités à me démarquer afin de profiter de mon tir. Et parce que j'y allais à fond, il m'a permis de profiter d'une situation gagnante en me faisant jouer avec des joueurs capables de me refiler la rondelle.»

S'il n'a marqué que trois buts (10 points) en 48 matchs à sa première saison, David Booth en a enfilé 53 en plus d'ajouter 47 passes à ses deux dernières saisons.

Comme quoi,Jacques Martin n'est pas uniquement un apôtre de la défense.

«C'est une réputation exagérée. Tous les entraineurs réclament de l'effort et du travail solide en défense. Il n'est pas différent des autres. Si j'avais un conseil à donner aux joueurs du Canadien, ce serait le suivant: défoncez-vous à l'ouvrage afin d'avoir Jacques de votre côté. Et une fois du bon côté de la clôture, vous découvrirez un excellent professeur capable de vous conduire au succès.»