Le septième match de la finale de la Coupe Stanley, vendredi soir, représentait une première pour la plupart des joueurs en présence.

Mais tous ont vécu des affrontements du genre, que ce soit dans les rangs mineurs, chez les juniors ou dans la LNH. Des matchs sans lendemain pour les deux équipes, où ils avaient le dos au mur et ont été contraints de puiser dans leurs dernières ressources.

«Des matchs comme ça, j'en ai disputé des tonnes», a déclaré le capitaine des Penguins Sidney Crosby, vendredi, après la séance d'entraînement matinale des siens.

«J'ai eu l'occasion de jouer pour une très bonne équipe dans les rangs mineurs. A chaque année, on remportait le dernier match de la saison. Je me souviens que j'étais nerveux avant ces matchs-là et je trouvais que ça représentait quelque chose de gros. Mais jamais je n'aurais pensé qu'un jour, je disputerais (un septième match en finale de la Coupe Stanley).»

L'ancien de l'Océanic de Rimouski se souvient aussi d'une compétition disputée chaque année dans sa ville natale, Cole Harbour, en Nouvelle-Ecosse, appelé le tournoi Joe Lamontagne.

«C'était le gros tournoi pour nous. Nous étions les hôtes, a expliqué Crosby. On l'avait remporté quelques fois. Et perdu quelques fois. Je me souviens que j'étais spécialement motivé pour ce tournoi-là.»

Babcock, l'entraîneur des Wings, espérait vendredi matin que le Joe Louis Arena vibrerait littéralement, comme c'avait été le cas pour l'amphithéâtre des Chiefs de Spokane quand il dirigeait cette équipe dans la Ligue de l'Ouest. Il espérait que les partisans des Wings soient tellement gonflés à bloc qu'ils hurleraient même leurs encouragements au conducteur de la zamboni.

«Je ne sais pas comment j'ai réussi ce tour de force, mais mon équipe (Spokane) a concédé un déficit de 3-0 aux Winter Hawks de Portland et on a fini par remporter le septième match, a raconté Babcock. Je me souviens surtout du voyage de retour (après le sixième match). On voyageait en autobus et on rentrait à la maison le lendemain. A notre arrivée, les gens avaient déjà dressé leurs tentes pour acheter des billets.

«Je me souviens que l'aréna bougeait avant l'échauffement tellement les gens criaient. Le bâtiment bougeait littéralement. C'était enivrant pour les joueurs et on a trouvé une façon de l'emporter.»

Contre Patrick

Le septième match le plus marquant dans la carrière du vétéran défenseur des Wings Chris Chelios - au cours de la dernière décennie du moins - a été le match ultime de la finale de l'Association Ouest entre Detroit et l'Avalanche du Colorado en 2002. C'était un an avant que Patrick Roy ne prenne sa retraite.

«Nous avions remporté le sixième match de la série et personne ne nous croyait capables de gagner le septième, s'est rappelé l'ancien défenseur du Canadien. Nous avons toutefois disputé un vrai bon match, nous les avions dominés, et nous avons éventuellement remporté la coupe (contre la Caroline).

«Il y avait toute une atmosphère en raison de la rivalité entre Detroit et le Colorado, a indiqué Chelios. Je me souviens aussi d'avoir eu une pensée pour Patrick (Roy), que c'était là une façon pas facile de terminer sa carrière, si jamais il prenait sa retraite.»

Maxime Talbot, Kristopher Letang et Pascal Dupuis, eux, ont tous été marqués par le septième match que les Penguins ont disputé aux Capitals de Washington ce printemps.

Talbot se souvient aussi de la finale des éliminatoires de la LHJMQ en 2003. A l'étranger pour la rencontre ultime de la série contre les Mooseheads, à Halifax, ses Olympiques de Hull l'avaient emporté 7-2.

«C'est la première fois qu'une équipe visiteuse a gagné la coupe du Président sur une patinoire adverse lors d'un septième match, a souligné Talbot. On volait sur la glace. C'a été tout un match, un peu comme le septième dans la série contre Washington cette année.»

Letang se souvient d'une série contre Cap-Breton. Les Foreurs de Val-d'Or avaient alors effacé un déficit de 3-1 dans la série pour l'emporter en sept.

«C'était toute une sensation de revenir d'un retard de 1-3, a noté le défenseur montréalais. C'était un match spécial. Tous les septièmes matchs ont quelque chose de spécial.»

Dupuis, lui, a disputé deux septièmes matchs avec le Wild du Minnesota. La formation de Jacques Lemaire s'était alors imposée les deux fois, contre les Canucks de Vancouver et l'Avalanche du Colorado.

«C'est une sensation incroyable de remporter un tel match, a dit Dupuis. C'est un match sans lendemain, alors tu passes par toutes les émotions. Surtout quand ce sont des matchs serrés.»