C'était la 21e fois de leur histoire que les Bruins de Boston accusaient un retard de 1-3 dans une série éliminatoire. Et, malgré ce gain forçant la présentation d'un sixièmematch, il ne faut pas oublier qu'ils n'ont jamais été en mesure de gagner l'une de ces séries. De fait, face à l'élimination, les Bruins en étaient à leur 20e victoire en 62 tentatives.

Voilà pour les chiffres! Dans les faits, il faut s'attarder sur deux noms pour expliquer l'allure de cette série face aux Hurricanes de la Caroline: Zdeno Chara et Eric Staal. Hier, Chara a fait la différence. Quand l'arrière géant joue de façon robuste et disciplinée, il donne le ton à l'équipe. Les Bruins ont le genre d'équipe qui peut harceler physiquement sans pour autant fréquenter le banc des punitions. De fait, lorsque l'intensité monte d'un cran sur le planphysique, ce sont habituellement les adversaires des Bruins qui deviennent indisciplinés.

Les vrais Bruins

Pendant toute la saison régulière, les Bruins ont été dominants parce qu'ils

ont été intenses dans leur poursuitede la rondelle.Certains joueurs provoquaient

des choses par leur robustesse tandis que d'autres mettaient à profit leur vitesse et leur vision du jeu. Or, lors de leurs trois victoires, les Hurricanes

avaient réussi à enrayer le travail des Bruins. Mais, en première période, Milan Lucic a donné le ton en servant une solide mise en échec à Dennis Seidenberg. Quelques instants plus tard, Seidenberg se retrouvait au banc des condamnés. Les Bruins n'ont pas tardé à profiter de cet avantage numérique, seulement leur deuxième but à leurs 22 dernières supérioités.

Puis, la vitesse de Phil Kessel, l'intensité de Lucic à se pointer au filet et la vision de Marc Savard ont valu le but de Kessel. Finalement, on doit ajouter

qu'avecune avance de 1-0, Tim Thomas aété superbe face à Sergei Samsonovet surtout Joni Pitkanen à la suite de deux tirs en rafale. C'était la seule fois que les Hurricanes ont eu l'occasion d'être dans le coup !

La période de Chara

L'imposant défenseur des Bruins a eu un rendement de -5 lors des trois revers, mais il a été à son meilleur, hier, surtout en deuxième période en distribuant de bonnes mises en échec.

De plus, il s'est servi de sa grande portée pour briser des attaques et récupérer des rondelles libres. Cela ne l'a pas empêché de contribuer à l'attaque des siens. Après deux mises en échec sur Staal, on l'a en effet retrouvé lors de la même présence devant le filet de Cam Ward pour faire écran sur le deuxième but de Kessel.

Dans l'ensemble, il faut souligner que les Bruins excellent à protéger une avance ; ils peuvent contre-attaquer à partir d'un positionnement défensif équilibré. Il ne faut jamais oublier qu'ils ont été la meilleure équipe défensive en saison régulière. Et, c'est à partir du jeudéfensif que les hommes deClaude Julien ont orchestré la plupart de leurs attaques.

L'équipe d'abord

À la toute fin de la deuxième période, Jussi Jokinen a donné un coup de bâton à la cheville de Chara. La foule voulait une vengeance. Mais Julien ne se nourrit pas à cette table. L'entraîneur des Bruins veut que ses joueurs soient robustes. Il exige en tout temps que le bien de l'équipe passe avant les petites satisfactions personnelles. Il a vendu cette philosophie à son capitaine. Rien

n'empêcheque la marmite bouillonnait dans les derniers instants du match.