Dire que la série Canadien-Bruins sera robuste tient de l'évidence. La rivalité entre les deux équipes promet du hockey féroce.

Mais d'aucuns prétendent que le Tricolore ne peut sortir gagnant à vouloir égaler le niveau d'agressivité des Bruins. Qu'il a plutôt avantage à tabler sur la vitesse et la possession de rondelle.

Or, les joueurs assurent qu'ils seront là et qu'ils ne cèderont pas un pouce. «La première ronde est la plus robuste des séries, a noté Chris Higgins. On l'a bien vu l'an dernier. Les joueurs ont une mentalité de «fonce dans le tas» au premier tour.»

Bob Gainey, lui, aborde cette série avec une bonne grosse chaudière d'humilité. «On s'est classés huitièmes de justesse. C'est ce que nous sommes», a-t-il dit entre autres choses.

Le Canadien est donc mal placé pour bomber le torse.

Mais ça ne veut pas dire pour autant de se laisser tomber sur la patinoire et de faire la poule! «Les séries mettent toujours les joueurs à l'épreuve de rester dans la rencontre même quand ça joue dur, a rappelé Gainey.

«Si on veut être dans cette série, il faudra afficher un style compétitif et aller au front. Et ça doit commencer dès le premier match.»

D'abord, gagner un match

L'entraîneur souhaite donc voir les siens rivaliser de robustesse avec les Bruins.

Mais la priorité, à ses yeux, est de pouvoir gagner un match le plus rapidement possible.

«Ça ne sert à rien d'envisager comment on pourrait les battre quatre fois, affirme Gainey. Il faut commencer par les battre une fois. Ce ne sera peut-être pas lors du premier match, mais on va gagner une partie et on partira de là.»

On a déjà vu discours plus confiant, direz-vous. Pourtant, Komisarek affiche une prudence semblable à celle de son patron.

«Je suis surtout préoccupé par le premier match, a confié le défenseur. Ça va être une longue série, alors il faut établir notre rythme dès le départ.»

Lucic et Laraque

Le Canadien compte tenir son bout sur le plan de la robustesse, mais il doit agir avec une «témérité contrôlée», dit Komisarek. «Répliquer à un coup, ce n'est jamais une bonne pénalité à prendre, a rappelé le robuste défenseur. Parfois il faut savoir tendre l'autre joue, surtout si ça peut permettre à notre équipe de profiter d'un avantage numérique.»

Parlant de Komisarek, on aurait tort de réduire cette série à une reprise des hostilités entre Milan Lucic et lui.

«Lucic est celui qui fait le plus de bruit et qui anime le plus la foule, reconnaît Chris Higgins. Mais il ne faut pas oublier que des gars comme Savard, Kessel et Chara peuvent également vous battre.

«C'est un bon joueur, mais je ne pense pas qu'on doive le considérer comme le point central de cette série.»

Georges Laraque - que Gainey entend utiliser sur le quatrième trio aux côtés de Higgins et Glen Metropolit - n'entend pas suivre Lucic à la trace comme il l'avait fait plus tôt cette saison.

«Si je décide de le suivre, les Bruins vont m'ignorer, croit Laraque. On ne peut pas faire comme en saison régulière. Et puis, les arbitres vont m'avertir dès le début si je commence à faire ça.»

Laraque, qui dit venir compléter la robustesse de son équipe, estime qu'il est difficile de contenir l'implication d'un joueur comme Lucic. «Tu peux juste jouer robuste de ton côté et être suffisamment un facteur pour le forcer à te contenir aussi. Chose certaine, on devra jouer avec robustesse comme jamais et montrer qu'on n'est pas au Garden pour se faire brasser.»

Markov absent au premier match

Bob Gainey ne croit pas être en mesure de sortir un lapin de son chapeau et de présenter aux Bruins un élément qui leur est inconnu pour l'instant.

«On peut changer certains détails dans notre jeu d'équipe, a suggéré Gainey. Et il y a peut-être un joueur qui n'est pas disponible pour l'instant et qui pourrait revenir quelque part dans la série...»

Ce joueur-là, vous l'aurez deviné, c'est Andrei Markov.

Gainey a indiqué que son quart-arrière ne participerait pas au premier match, mais que son statut pourrait évoluer de façon quotidienne.

«Si sa situation change d'ici jeudi, vous le verrez par vous-même sur la glace. Mais il doit d'abord aller sur la patinoire avant qu'on puisse envisager son retour.»