Les entraîneurs d'équipes qui se présentent à Montréal n'hésitent pas à envoyer dans la mêlée un gardien québécois afin d'affronter le Canadien.

Craig MacTavish, des Oilers d'Edmonton, dit songer à faire appel au jeune Jeff Drouin-Deslauriers, mardi. Mais tout indique que le vétéran pilote va de nouveau miser sur Dwayne Roloson, le doyen chez les gardiens titulaires de la LNH à l'âge de 39 ans.

Roloson a commencé les 21 derniers matchs des Oilers depuis le 16 janvier. Ses coéquipiers soutiennent qu'il joue un rôle important dans les succès de l'équipe même s'il n'a conversé qu'un dossier de 10-8-3.

«Rollie nous donne la chance de l'emporter à tous les matchs. Il est un joueur très utile pour nous», a encensé le défenseur Sheldon Souray, qui va renouer avec le public montréalais pour la deuxième fois en l'espace d'un mois et demi après avoir pris part au match des étoiles.

«Il ne reçoit pas tout le mérite qui lui revient, comme les Roberto Luongo ou Martin Brodeur, a continué Souray. Mais il est la principale raison de nos succès.»

Soulignant l'importance de l'enjeu, MacTavish a dit en outre qu'il va laisser le soin à Roloson lui-même de décider s'il veut jouer.

«C'est difficile de le tenir à l'écart compte tenu de la situation de survie dans laquelle on se retrouve, a admis l'entraîneur. C'est à lui de décider s'il se sent prêt à continuer.»

Questionné à savoir s'il ne court pas le risque de surmener son vétéran, MacTavish a retourné la balle aux journalistes en suggérant que Roloson est peut-être à son mieux parce qu'il profite du fait qu'il joue souvent.

Drouin-Deslauriers, lui, avait hâte qu'on demande à l'entraîneur, quand on l'a interviewé plus tôt.

«Moi, je jouerais les 82 matchs de la saison si on me donnait le choix, a-t-il lancé. Mais j'aimerais bien disputer ce match à Montréal. C'est le rêve de tous les Québécois. Je savais depuis le début de la saison qu'on serait en ville en mars.»

Le gardien natif de Saint-Jean-sur-Richelieu, âgé de 24 ans, garde le moral même s'il n'a pris part qu'à sept rencontres cette saison, incluant deux en relève de Roloson depuis le 16 janvier.

«Ce n'est pas le rôle que je veux jouer, a-t-il mentionné. Je m'efforce de garder une bonne attitude, de rester positif. Je n'ai aucun contrôle sur la situation. Je dois être prêt au cas où.»

Penner retranché?

Ce qui a surtout retenu l'attention dans le camp des Oilers, lundi, c'est le fait que l'attaquant Dustin Penner soit probablement retiré de la formation en vue de mardi. Penner, que les Oilers ont engagé à gros prix avant la saison dernière, n'est pas dans les bonnes grâces de MacTavish. Il est aussi à couteaux tirés avec les médias d'Edmonton.

Il faut dire qu'il n'aide pas sa cause, lui qui a été blanchi dans les neuf derniers matchs de l'équipe. Ce serait la troisième fois cette saison qu'il est laissé de côté. Ses services n'ont pas été requis les 15 et 17 novembre. En 63 rencontres, Penner montre une fiche de 14 buts et de 15 passes. C'est un rendement nettement insuffisant pour un joueur qui touche un salaire annuel de 4,25 millions $ US.

«Ce ne serait pas la première fois, a-t-il murmuré, quand on a évoqué la possibilité qu'il ne joue pas. Il y a sûrement un lien à faire avec ma performance dernièrement. J'ai connu quelques mauvaises présences au cours du match à Toronto, samedi.

«Ce n'est pas une saison facile. Ça ressemble à la saison dernière», a-t-il repris.

MacTavish n'a pas voulu faire de vague, se contentant de laisser savoir que sa décision n'était pas complètement arrêtée.

«Je ne veux pas traiter du cas de Dustin en ces temps critiques pour nous, a-t-il avancé. On a besoin que tout le monde pousse dans la même direction. On a fait quelques acquisitions à la date limite des échanges, la semaine dernière, qui ont ajouté de la profondeur à l'équipe. C'est une bonne chose pour moi. Je dois voir à soutirer le maximum de chacun des joueurs. Je ne peux pas me permettre d'être patient avec quiconque.»