John Tortorella a apporté un vent de tempête et de nouveaux règlements à sa première journée à la barre des Rangers de New York.

L'homme à la voie tonitruante, réputé pour son intransigeance, s'est mis au travail dès mardi matin, profitant de sa première séance d'entraînement pour tenter de relancer une équipe en chute libre.

Il n'y avait qu'à se présenter aux abords du vestiaire de l'équipe pour constater que Tortorella avait déjà laissé sa marque. Dorénavant, personne - incluant les joueurs, les entraîneurs, les soigneurs et les journalistes - n'aura le droit de marcher sur le logo format géant des Rangers tracé en plein milieu du tapis. C'est là que commence le respect, bien avant de sauter sur la patinoire.

«Il n'y a pas beaucoup d'espace autour du logo, et nous allons devoir trouver un moyen pour que cette pratique soit respectée», a reconnu Tortorella, moins de 24 heures après avoir été embauché en relève à Tom Renney.

«Je crois que c'est quelque chose qui ne se fait pas. Je ne pense pas que l'on puisse marcher sur un logo, nulle part. Donc, oui, il en sera ainsi dorénavant.»

Tandis que Renney prônait un système défensif mettant l'accent sur quatre trios et qui produisait de matchs à bas scores, souvent décidés en prolongation, Tortorella favorise un jeu robuste et à cadence rapide, et aime mettre la pression sur l'équipe rivale.

Le nouvel entraîneur en chef des Rangers a admis qu'il avait prôné cette philosophie trop longtemps l'an dernier à Tampa Bay, où ses défenseurs étaient incapables de la mettre en pratique. Mais Tortorella veut y revenir, et il a confiance que Henrik Lundqvist - qu'il a qualifié de meilleur gardien dans la LNH - fermera la porte si l'adversaire obtient de bonnes chances de marquer.

Pendant la séance d'entraînement, mardi, Tortorella a pris quelques instants pour dialoguer en privé avec Wade Redden le long de la rampe. Le défenseur, qui a signé un lucratif contrat de six ans l'été dernier, n'a pas encore répondu aux attentes et a été régulièrement hué par les partisans des Rangers depuis le début de la saison.

«Il n'y a pas de doute que son approche est très différente de celle de Tom, mais nous devrons nous en imprégner. C'est différent, mais ça devrait secouer les joueurs et les motiver», a déclaré l'ancien défenseur des Sénateurs.

«J'aime ce que je vois», a enchaîné Redden. «J'ai entendu beaucoup de choses à son sujet et j'ai maintes fois eu l'occasion de jouer contre ses équipes. Je sais à quel point il apporte passion et intensité. C'était évident ce matin.»

Sans que cela soit une pratique inhabituelle, bon nombre de joueurs étaient sur la patinoire plusieurs minutes avant l'heure à laquelle le début de la séance d'entraînement avait été fixé. Au fil des ans, Tortorella a acquis la réputation de régner avec une main de fer, et personne n'a osé le défier.

«J'arrive toujours tôt. Je suis bien trop craintif de nature pour arriver en retard!», a lancé l'attaquant Scott Gomez.

Les Rangers (31-23-7) sont encore en position pour se tailler une place parmi les huit meilleures formations de l'association Est, mais leurs performances au fil des 21 derniers matchs du calendrier détermineront leur sort.

Ce sprint final s'amorcera mercredi soir à Toronto face aux Maple Leafs, l'équipe qui a mis fin au règne de Renney avec les Rangers à la suite d'une victoire de 3-2 en prolongation, dimanche soir à Madison Square Garden.

«Tout le monde sait que leurs personnalités sont différentes, mais Tom, 'Torts» et nous tous avons le même objectif: gagner des matchs», a rappelé Chris Drury, le capitaine des Rangers. «Peu importe ce que nous devrons accomplir lors de nos 21 derniers matchs, nous devrons trouver un moyen pour y arriver.»

Tortorella n'a pas beaucoup de temps devant lui pour changer la mentalité à l'intérieur du vestiaire des Rangers, d'autant plus que ses joueurs amorceront une séquence de trois matchs en quatre soirs, mercredi.

«Le mot 'dur' n'est pas exact», a corrigé Tortorella au sujet de sa personnalité. «J'essaie seulement d'être honnête.»

«Je ne me planterai pas derrière le banc sans réagir, a ajouté Tortorella. Ce n'est pas mon genre. Je vais pousser les joueurs, ils auront des comptes à rendre, et il pourrait y avoir quelques soubresauts en cours de route.»