Pendant que George Gillett se retrouve au milieu d'une autre tourmente à la tête d'une équipe qui s'enlise dans les défaites et dans la controverse, son homologue Ted Leonsis file le parfait bonheur à Washington.

Debout devant un gros fauteuil de cuir sur un balcon séparant son bureau de la patinoire d'entraînement de ses Capitals, Leonsis souriait d'aise en regardant Alexander Ovechkin et ses coéquipiers s'amuser sur la patinoire.

Car les Capitals s'amusent.

Ovechkin lorgne un autre trophée Maurice-Richard, le jeune défenseur Mike Green vient de passer à l'histoire avec un but marqué dans huit matchs consécutifs, et les Capitals ont remporté six de leurs neuf dernières rencontres (6-1-0-2) et 10 de leurs 13 (10-3) dernières parties à domicile.

«Cette équipe peut devenir une grande équipe», a d'ailleurs lancé le vétéran Sergei Fedorov dans un vestiaire où régnent confiance et bonne humeur.

«J'ai évolué avec de très bonnes équipes - trois conquêtes de la Coupe Stanley à Detroit - mais il y a une énergie ici qui est difficile à expliquer, a ajouté Fedorov qui, à 39 ans, complète sa 18e saison dans la LNH. Nous aurions besoin d'une série de six, sept ou huit victoires de suite pour accentuer notre niveau de confiance et susciter encore plus de craintes autour de la ligue. Mais nous sommes sur la bonne voie. Le hockey est un sport qui récompense l'effort. Les meilleures équipes sont toujours celles qui travaillent fort et cela explique en partie notre succès», a conclu Fedorov.

L'éveil d'Eric Fehr

Entouré de Tomas Fleischman et Eric Fehr, Fedorov pilote la «F-Line», un trio qui a récolté 10 points à ses trois derniers matchs.

«C'est certainement un bon signe d'avoir un surnom accolé à son trio, a lancé en riant Eric Fehr, qui sort enfin de sa coquille. Premier choix (18e sélection) des Capitals en 2003, il n'avait que trois buts en 48 matchs avant le début de la saison. Écarté de la formation 16 fois cette année, il n'avait que trois buts à sa fiche avant d'exploser avec six buts et neuf points en huit matchs depuis le 31 janvier.

«J'ai toujours su que je pouvais marquer dans cette ligue. Jouer avec deux des meilleurs fabricants de jeu de la LNH est certainement un atout majeur. Avec eux, j'ai l'impression que le jeu se déroule au ralenti, ce qui me donne le temps de réaliser de meilleurs jeux», a mentionné Fehr, un colosse de 6'4 et 215 livres.

«On l'attendait depuis un bon moment, mais notre patience semble vouloir être récompensée», a indiqué l'entraîneur des Capitals, Bruce Boudreau.

Ce «deuxième» trio donne de sérieux ennuis aux adversaires des Caps, qui ont déjà les mains pleines avec Alexander Ovechkin, Nicklas Backstrom et Alexander Semin.

Entraîneur de l'année à sa première saison à la barre des Capitals, l'an dernier, Bruce Boudreau ne craint pas un possible relâchement de sa formation. «Avec Alex qui veut marquer 70 buts, avec Mike Green qui tient à devenir le meilleur défenseur de la LNH, avec José Théodore qui garde les buts comme il le fait, je n'ai rien à faire pour maintenir le désir de vaincre de cette équipe à son niveau actuel», a expliqué Boudreau.