«On en arrache sur tous les fronts! Si on était pour perdre, j'aurais aimé que l'équipe offre une meilleure prestation.»
Comme son jeune gardien Carey Price, comme la majorité de ses joueurs et comme bon nombre de partisans qui ont hué leurs favoris samedi, Guy Carbonneau était secoué après le revers de 5-2 encaissé aux mains des Maple Leafs de Toronto.
«On ne peut pas être pires... plus bas qu'on est là», a ajouté l'entraîneur-chef du Canadien.
Un sentiment que partageait Steve Bégin. «On ne joue pas pour gagner», a lancé le fougueux attaquant. On a toute la préparation nécessaire, mais il n'y a pas de volonté, pas de désir. On est prêts, on est remplis de bonnes intentions, mais aussitôt qu'on rencontre l'adversité, on regarde la parade passer. Il va falloir trouver des solutions tout de suite, sinon ça va coûter cher», a ajouté Bégin.
La parade est passée tôt samedi.
Exclus des séries depuis octobre et rossés 5-0 jeudi, à Buffalo, les Leafs ont amorcé le match avec force.
Sur les talons, le Canadien les a regardés patiner, travailler et canarder Carey Price 18 fois au cours de la seule première période, soit deux tirs de plus que le nombre total obtenu dans le revers aux mains des Sabres.
Solide au cours de cette première période, Carey Price semblait être en voie de racheter sa mauvaise sortie de la veille à Buffalo.
Il a d'ailleurs gardé son équipe dans le match avant d'être déjoué par un tir de loin du jeune défenseur Luke Schenn qui enfilait son premier en carrière dans la LNH.
Après, ça s'est gâté...
Creux dans son filet, rapidement sur les genoux, Price a été surpris par un tir dans la partie supérieure de Nikolai Kulemin.
Sur ce jeu, toutefois, une grande part du blâme revient au jeune Max Pacioretty, qui a bousillé une couverture défensive et ouvert toute grande l'enclave à l'attaquant russe des Leafs.
En troisième, Price a été carrément faible. Il a fait cadeau d'un but à Jason Blake, qui l'a surpris avec un tir sur le côté de la mitaine. Blake a récidivé en profitant de la génuflexion rapide du gardien du Canadien pour loger la rondelle dans la lucarne. Et en fin de match, alors que l'issue de la rencontre était scellée depuis un bon moment, Jeff Finger a ajouté un autre but sur un tir de loin.
Un but qui a fait mal au gardien du Canadien.
Entouré de journalistes, Price n'a d'ailleurs pas été en mesure de répondre lorsqu'on lui a demandé d'analyser sa soirée de travail. On le sentait plus proche des larmes que d'une réponse.
«Ça ne peut pas continuer comme ça toute l'année. Je ne peux accorder cinq buts par match. Les choses ne vont vraiment pas comme je le souhaiterais», a indiqué Price, qui n'a remporté que deux des huit matchs qu'il a amorcés depuis son retour au jeu après une blessure à une cheville.
Congé
Cela dit, Price devait avoir congé samedi. Mais parce que Jaroslav Halak a été foudroyé par un virus en après-midi, c'est lui qui a reçu le mandat d'affronter Toronto. «Ce changement de dernière minute n'a rien à voir. Je devais être prêt à jouer», a laconiquement reconnu le gardien.
Longtemps après que les journalistes l'eurent quitté pour parler à d'autres joueurs, Carey Price était toujours assis à son casier. La tête basse, il tripotait ses pièces d'équipement en esquissant des moues de dépit qui en disaient long sur son état d'esprit.
Matt D'Agostini, pendant un cinq contre trois, et Tom Kostopoulos, qui s'est battu pour atteindre une rondelle qui venait d'échapper au gardien Vesa Toskala, ont marqué les seuls buts du Canadien.
Francis Bouillon, en première, a vu un de ses tirs frapper la barre horizontale.
Outre quelques belles occasions, toutes survenues lors d'attaques massives, le trio d'Alex Kovalev, Tomas Plekanec et surtout Andrei Kostitsyn a été très ordinaire. Kostitsyn a d'ailleurs bousillé des occasions en or dont une offerte par Georges Laraque que Guy Carbonneau a utilisé plusieurs fois en attaque massive.
Avec cette septième défaite à ses neuf derniers matchs, le Canadien se retrouve ce matin à seulement six points de la sixième place. Il est toujours quatrième dans l'Association de l'Est, mais Philadelphie et New York n'ont qu'un point de recul et les Sabres de Buffalo, battus en fusillade à Ottawa, se sont approchés à deux petits points du Tricolore.