Brad May a eu son mot à dire dans la réussite du retour au jeu de Claude Lemieux, même s'il en minimise l'importance. Une des premières personnes auxquelles Lemieux a fait part de son désir d'effectuer un retour dans la LNH l'été dernier, le robuste ailier des Maple Leafs de Toronto a aidé Lemieux à ce qu'il retrouve la forme.

«Claude et moi sommes d'excellents amis depuis que nous avons joué ensemble chez les Coyotes de Phoenix (au début des années 2000), a rappelé May, samedi. Dire que je le détestais avant qu'il soit mon coéquipier. Nos familles sont très proches. On a fait plusieurs beaux voyages ensemble.» C'est d'ailleurs au cours de vacances dans le sud de la France, à Nice, que Lemieux a annoncé à May son ambitieux projet de retour à la compétition, à l'âge de 43 ans.

«Nous profitions de vacances à la plage en compagnie de nos épouses, et Claude m'accompagnait quand je faisais de la course à pied ou des sprints», a relaté l'affable May, âgé de 37 ans.

«Je ne sais pas si ça lui a redonné la piqûre ou si j'ai été le premier de son entourage à qui il en a parlé, a-t-il continué. On mangeait ensemble, à un moment donné, et il m'a demandé si je le trouvais fou de tenter un retour. 'Fou? Non, tu es complètement débile!', que je lui ai répondu.»

Quelques semaines plas tard, les deux comparses s'entraînaient ensemble en altitude, en compagnie de l'entraîneur personnel de May, à Deer Valley, au Colorado.

«On a passé six semaines là-bas, et Claude était dans une forme splendide à la fin. Moi-même je n'avais jamais mis autant de sérieux dans mon entraînement hors-glace. Vous savez, tout le mérite revient à Claude. Il y a mis tout son coeur, il s'est totalement investi là-dedans, en ayant le soutien de sa famille.

«C'est remarquable ce qu'il a accompli. Je suis très fier de lui», a résumé May, qui est en contact avec son ami sur une base régulière depuis qu'il a joint les rangs des Sharks de San Jose.

«Pas plus tard que vendredi, on a échangé des messages-textes. Claude savoure ce qui lui arrive. Chacune des journées lui apporte son lot de bonheur.»

May apprécie également la chance qu'il a de poursuivre sa carrière dans l'uniforme des Maple Leafs. Chez les Ducks de Anaheim, où il a commencé la saison, il ne jouait pas très souvent. L'ancien directeur général des Ducks, Brian Burke, qui s'acquitte de la même tâche à Toronto, a fait son acquisition, tout juste après les Fêtes.

May s'ennuie de sa famille, son épouse et ses deux enfants, qui est restée en Californie. Le défenseur recrue Luke Schenn, dans un geste inusité, a invité le vétéran de 18 saisons à aller demeurer avec lui.

«Le jeunot m'a pris sous son aile, a lancé May, en riant. C'est super.

Ça me garde jeune.»

L'entraîneur des Leafs, Ron Wilson, a salué l'initiative de Schenn.

«C'est le monde à l'envers, a souligné Wilson. Habituellement, ce sont les vétérans qui accueillent les recrues chez eux.

Ça démontre la grande maturité qu'a Luke Schenn pour un jeune de 19 ans.»