La saison est encore jeune, mais les Flames de Calgary ont déjà réussi à la faire changer de direction.

Et ils sont capables d'identifier le moment précis où ça s'est passé.

«Il y a quelques semaines, on a subi une sérieuse défaite aux mains des Sharks», se souvient le gardien Miikka Kiprusoff en parlant d'un revers de 6-1, le 13 novembre à San Jose.

«On avait quelques jours de congé avant le match suivant. On a eu de bonnes rencontres, on s'est mis d'accord sur une façon de jouer et depuis ce temps-là, on offre un bien meilleur rendement.» En effet, depuis cette fameuse défaite, les hommes de Mike Keenan ont remporté sept victoires en neuf matchs. Les Flames ont surtout apporté des ajustements dans leur type de couverture défensive.

«On accordait beaucoup trop de surnombres à l'adversaire, explique le défenseur Robyn Regehr. Nos deuxième et troisième attaquants ont changé leur positionnement pour contrer les passes adverses.

«En occupant davantage le milieu de la patinoire, on force l'adversaire à attaquer de l'extérieur.» Même s'ils ont aligné six victoires plus tôt cette saison, c'était l'attaque qui sauvait les Flames en début de saison, et non les prouesses habituelles de Miikka Kiprusoff.

«On était croches», n'hésite pas à reconnaître David Marcoux, l'entraîneur des gardiens chez les Flames.

Et les statistiques de son protégé en ont évidemment souffert. Au terme de ce fameux match à San Jose, Kiprusoff présentait une moyenne de buts accordés de 3,29 et un taux d'efficacité de ,885.

Depuis neuf matchs, le gardien a affiché une moyenne de 1,77 et un taux d'arrêts de ,930!

«On sait à quel point Kip peut être bon, c'est l'un des meilleurs au monde», soutient l'attaquant Michael Cammalleri.

«Sauf qu'on accordait beaucoup trop de chances de marquer de qualité À à l'adversaire. Si on se contente d'accorder des tirs moins menaçants, on sait que notre gardien va les arrêter.» Lors de leurs 18 premières rencontres, les Flames accordaient en moyenne 31 lancers par match. À leurs neuf dernières, ils en ont donné 25 en moyenne.

Méchante différence.

Kiprusoff est le gardien le plus occupé depuis le début de la saison dans la Ligue nationale. La bagatelle de 1520 minutes.

Si vous préférez, il a participé à 26 des 27 matchs des siens. «Je suis habitué à voir autant d'action que ça», reconnaît humblement Kiprusoff.

Mike Keenan n'hésite donc pas à lui faire confiance. Mais encore: qu'en est-il des relations qu'on disait tendues entre les deux hommes?

«Si tu gagnes, il va être content, lance Kiprusoff avec un sourire. À ce niveau-là, Mike n'est pas très différent des autres entraîneurs...»