Le défenseur Mathieu Carle, victime d'une commotion cérébrale durant le camp d'entraînement, est aux premières loges pour parler des coups à la tête, un sujet à la mode ces jours-ci.

Celui qu'il a reçu de Tomas Kopecky, lors d'un match contre les Red Wings de Detroit, l'a forcé à rater les trois premières semaines de la saison des Bulldogs de Hamilton.

«Non seulement je ne me souviens pas de la mise en échec, mais je ne me souviens pas de la journée passée à Detroit», a raconté Carle, qui entame sa saison ce soir, à Hamilton.

«Le plus dur a été de me réveiller le lendemain sans savoir où j'étais. En fait, j'étais dans un hôtel de Montréal avec le soigneur des Bulldogs. Je me demandais vraiment ce qui se passait...»

Pendant 10 jours, Carle est resté chez lui à ne rien faire. Pas de livres, pas de Playstation. Rien.

«Je me sentais épuisé, a-t-il dit. Je suis quelqu'un qui se lève de bonne heure. Mais là, je me levais vers midi en me sentant encore fatigué.»

Les thérapeutes des Bulldogs l'ont lentement remis au boulot. Les premiers jours, le vélo stationnaire s'est avéré trop exigeant.

«J'avais des maux de tête et ma vision était embrouillée, a déclaré Carle. Mais après quelques jours de repos supplémentaire, j'ai enfin pu reprendre l'entraînement.»

La tête basse

Carle est heureux que sa convalescence n'ait pas été aussi longue que celle de Simon Gagné, par exemple. La vedette des Flyers a été contraint à l'inactivité complète pendant plusieurs mois.

«Je sais qu'à partir du moment où tu subis une commotion cérébrale, les suivantes surviennent plus facilement. Mais en même temps, je me dis que c'est le seul dur coup que j'aie reçu. J'ai peut-être été négligent sur le jeu car je n'ai pas levé la tête, admet le défenseur de 21 ans. J'aurais peut-être pu éviter le contact.»

Carle n'en veut pas à Kopecky, mais il aimerait que la réglementation protège davantage les joueurs.

«C'est surtout lorsqu'il est question des coups portés avec le coude ou l'avant-bras (comme l'a fait Kopecky), ou lorsqu'un joueur saute pour mettre un adversaire en échec. C'est ça qui devrait être sanctionné.»

Doublé par Weber?

Cela fait deux années de suite que le camp d'entraînement de Carle avec le Canadien est écourté. L'an dernier, une entorse au genou lui avait fait manquer huit semaines.

Cette fois-ci, en son absence, Yannick Weber a capté l'attention des patrons. Il n'est pas évident que Carle sera le choix du Tricolore si l'équipe a besoin de rappeler un défenseur à caractère offensif.

«Nous sommes deux joueurs différents, a fait valoir Carle. Yannick a un excellent lancer, tandis que je suis davantage un passeur. Une équipe a besoin des deux!

«Ça me fait penser au temps où Andrei Markov mettait la table en avantage numérique pour Sheldon Souray.»

Pour l'instant, c'est le centre Ben Maxwell qui évolue à la pointe avec Weber.

Si Carle n'est pas inquiet de reprendre sa place, il croit de toute façon que c'est l'amélioration de son jeu à forces égales qui l'aidera à accéder à la LNH.

«Je veux être meilleur défensivement, être bon dans la relance de l'attaque et m'assurer d'afficher une fiche positive. Si je joue avec plus de constance, je vais prendre de l'assurance, ce qui va m'amener à prendre des risques mieux calculés.»