C'est dans l'aréna exigu de Saint-Jovite, au milieu des cris d'enfants et des déjeuners à la poutine, que Maxim Lapierre avait vécu un réveil brutal, l'an dernier.

Guy Carbonneau avait profité du passage du Tricolore au Mont-Tremblant pour signifier son mécontentement à l'égard du jeune centre.

Lapierre avait assuré que «le réveil avait sonné» à la suite des commentaires de Carbo, mais ça n'avait pas empêché sa rétrogradation à Hamilton.

Et Kyle Chipchura avait (temporairement) remporté la bataille pour le poste de quatrième centre.

Cette année, cette bataille existe encore. Mais de retour sur les lieux du crime, hier, Lapierre a assuré qu'il était plus sur ses gardes.

«Ça n'a jamais été facile pour moi de garder un poste, a confié l'attaquant de 23 ans. Même dans le junior, je ne pouvais rien tenir pour acquis.

«Mais c'est sûr que ce n'est pas évident de protéger ton poste quand tu joues toujours dans un quatrième trio.»

Malgré son statut précaire, Lapierre estime connaître un bon camp d'entraînement.

«Je n'ai peut-être pas marqué, mais je me suis bien débrouillé dans ma zone», a-t-il fait remarquer.

«Tout ce que j'espère, c'est de jouer le 10 octobre. Si ça n'arrive pas, je saisirai ma chance quand elle se présentera.»

Au début du mois de septembre, Lapierre détenait une bonne longueur d'avance sur Chipchura, celui-là même qui avait forcé son renvoi en début de saison dernière.

Mais avec les performances plus convaincantes de Chipchura dans les derniers jours, la lutte est encore bien réelle.

«Chipchura semble prendre de l'assurance à chaque match, a d'ailleurs noté Carbonneau. Mais il doit s'améliorer au niveau des mises en jeu.

«Si Lapierre et lui veulent faire carrière dans la Ligue nationale, ils devront être bons défensivement, ils devront être capables de jouer en désavantage numérique et être efficaces au cercle de mise en jeu.»

Un quatrième trio occupé

D'aucuns estiment que l'avenir de Lapierre se trouve davantage à l'aile qu'au centre. Surtout si Chipchura prouve qu'il peut faire sa niche dans le circuit Bettman.

«Je suis capable de jouer à l'aile, mais je me concentre pour l'instant à gagner un poste au centre», a cependant précisé Lapierre, qui tient à garder le haut du pavé.

En tout cas, on voit que ça se bouscule pour un poste au sein du quatrième trio. Outre Lapierre et Chipchura, Steve Bégin, Georges Laraque, Tom Kostopoulos et Mathieu Dandenault veulent leur part du gâteau.

Il y a de la place pour tout ce beau monde au sein de la formation des 23 joueurs, même si deux ou trois d'entre eux devraient être soumis demain au repêchage intra-ligue.

Mais si les choses demeuraient telles quelles, ça relèguerait systématiquement deux d'entre eux à la galerie de presse.

À moins d'une transaction, bien sûr. Lors des deux derniers matchs au Centre Bell, pas moins de 33 dépisteurs ont défilé sur la passerelle.