Décidément, nous avons eu droit à de grosses nouvelles de hockey pendant presque tout l’été. Incroyable ! Heureusement, la chaleur et l’humidité étaient là pour nous rappeler que nous n’étions pas en pleine saison de hockey.

Après Wayne Gretzky, c’était au tour de Guy Lafleur de faire parler de lui au cours de la dernière semaine. Il y a déjà quelque temps qu’on avait eu des nouvelles de Lafleur. Il pouvait difficilement trouver un moyen plus spectaculaire de signaler sa présence qu’en annonçant son intention de revenir patiner dans la Ligue nationale.

Lafleur est parfois difficile à comprendre. Je m’explique mal que tout à coup, comme ça, après quatre ans d’inactivité, il tienne absolument à effectuer un retour. Un an ou deux après sa retraite, j’aurais compris, mais quatre ans ! Je n’irai pas jusqu’à dire que Lafleur va échouer avec les Rangers de New York. Personne ne peut l’affirmer avec certitude.

Il a encore un bon coup de patin, mais sera-t-il capable de suivre le rythme des plus jeunes joueurs de la Ligue nationale ?

Quoi qu’on en dise, il y a une marge entre le calibre de la LNH et celui d’une ligue de old-timers. Surtout sur le plan de la vitesse.

Certains se sont prononcés en faveur du retour de Lafleur, d’autres ont souhaité qu’il revienne sur sa décision. Moi, je crois qu’il peut se tirer d’affaire à New York s’il est vraiment sérieux. Après tout, Gordie Howe avait plus de 50 ans quand il a disputé ses derniers matchs dans la Ligue nationale. Mais Howe n’était plus le meilleur joueur de son équipe. Il jouait assez bien pour justifier sa présence dans la LNH.

Si Lafleur est capable d’accepter qu’il ne sera plus le grand joueur qu’il a déjà été, il aura fait un pas de géant vers un retour réussi.

Même si les Rangers de Michel Bergeron ont donné une réponse positive à Lafleur, il y a encore bien des si dans cette histoire. Les Rangers n’ont évidemment pas consenti à offrir à un hockeyeur de 36 ans un contrat garanti avant de savoir s’il pouvait les aider. Vous aurez noté que la version des faits de Phil Esposito est moins enthousiaste que celle de Lafleur et de son conseiller Yves Tremblay.

Ça nous ramène à ma question de départ : pourquoi Guy Lafleur tient-il tant à revenir au jeu ? On sait qu’il n’a pas besoin d’argent, alors quoi ?

Lafleur a peut-être des choses à se prouver et à prouver aux autres, mais peut-être aussi a-t-il de la difficulté à accepter qu’on parle moins de lui depuis quelque temps.

Quand on a été adulé comme Lafleur l’a été pendant des années, il n’est pas facile d’accepter la vie ordinaire. C’est sûrement l’un des aspects les plus durs de la retraite.

Probablement que quand Lafleur a entendu dire que les Kings de Los Angeles avaient cherché à convaincre Michael Bossy de jouer à la droite de Luc Robitaille et de Wayne Gretzky, il s’est dit qu’il pourrait faire l’affaire. Mais avec Gretzky, les Kings n’avaient pas besoin de Lafleur pour vendre des billets.

Les Rangers vont donner une chance à Lafleur. Espérons qu’il saura en profiter.

– Propos recueillis par Alain de Repentigny