Jim Furyk a été capitaine de la formation américaine une seule fois. Et elle s’était inclinée. C’était à la Coupe Ryder en 2018. Il aura cependant la chance de se reprendre l’été prochain, sur les allées du club de golf Royal Montréal.

Mardi matin, le golfeur de 52 ans a été nommé capitaine de l’équipe des États-Unis en vue de la Coupe des Présidents de 2024. « Je l’ai appris par téléphone. J’ai parlé à l’ancien capitaine Davis Love III, à Zach Johnson et au commissaire [du PGA Tour] Jay Monahan », a-t-il confié à La Presse, une heure à peine après l’annonce officielle de sa nomination.

Le vainqueur de 17 titres, dont l’Omnium des États-Unis en 2003, a participé 7 fois à la compétition comme joueur. Il a également été capitaine adjoint en 2015 et en 2017.

Maintenant, il a les rênes de l’équipe. Son approche sera bien différente de celle qu’il avait en tant que joueur, même si les notions d’équipe et d’entraide demeurent une priorité.

On voit les choses d’une autre perspective en tant que capitaine qu’en tant que joueur. Même quand j’étais joueur, j’aimais former des groupes pour qu’on puisse s’aider entre nous. En tant que capitaine, on doit se concentrer sur toute l’équipe.

Jim Furyk

En 2018, à la Coupe Ryder, Furyk avait essuyé plusieurs critiques concernant son choix de stratégie et de duos. Les États-Unis avaient été battus par l’équipe européenne 17 ½ à 10 ½. « J’espère que ça ira mieux qu’en 2018, mais je vais transformer ces choses négatives pour tenter d’aider l’équipe à gagner cette fois », a-t-il souligné.

Gérer ses émotions

Furyk aimerait faire partie de la cohorte de joueurs américains qui fouleront le gazon montréalais, il n’y a pas de doute. Il est encore habité par toute la passion l’ayant nourri pendant sa prolifique carrière.

Maintenant, et logiquement, cette équipe appartient aux plus jeunes. Le fait de pouvoir y participer, d’une autre manière, demeure pour lui « un immense honneur ». Cependant, il croit que la position de capitaine est « plus stressante », parce qu’il n’a aucun contrôle sur le dénouement du tournoi.

« Ma femme m’a toujours répété à quel point elle était stressée lorsqu’elle me regardait jouer, se souvient-il. En tant que joueur, on est toujours un peu stressé. Même quand on a frappé son premier coup, ça reste pour toute la ronde, mais au moins on sent qu’on est en contrôle de son stress.

« Comme capitaine, je ne peux que regarder. On a effectué le travail en amont et on tente de mettre les gars dans une position confortable avec de bons duos, mais on ne peut que regarder. »

L’équipe américaine arrivera avec l’étiquette de favorite. Elle a gagné les neuf derniers tournois. Elle compte aussi 6 joueurs au sein du top 10 mondial.

Le nombre de candidats sera effarant pour le capitaine. Qu’à cela ne tienne, peu importe qui sera présent à Montréal, l’équipe américaine pourra s’appuyer sur des assises extrêmement solides : « Il y a beaucoup de chimie qui se développe au fil des années. Il y a des leaders qui se démarquent et des jeunes qui brillent, comme Jordan [Spieth] à sa première Coupe Ryder. »

De retour au Canada

Furyk était présent lorsque la Coupe des Présidents s’est arrêtée au Royal Montréal en 2007. Il a aussi remporté à deux reprises l’Omnium canadien.

« J’ai une très bonne relation avec le Canada, lance-t-il en riant. Je pense que les fans canadiens m’ont toujours apprécié. En même temps, l’autre capitaine est à la maison et il porte le flambeau du golf canadien depuis quelques décennies maintenant. C’était évident qu’il allait être le capitaine pour cette Coupe des Présidents. »

L’autre capitaine en question est Mike Weir, dont la nomination avait été annoncée en novembre dernier au Centre Bell.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le Canadien Mike Weir sera le capitaine de l’équipe internationale à la Coupe des Présidents de 2024.

La foule sera de son côté et les Américains seront les ennemis, et c’est très bien ainsi, croit-il.

« Ce qui rend la Coupe des Présidents si unique, c’est l’émotion. J’aime dire que c’est comme une partie de football ou de hockey sur un terrain de golf. Même les joueurs les plus stoïques se font prendre au jeu à se taper dans les mains et à encourager jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air dans leurs poumons. »

S’il y a autant d’émotion, c’est parce que la compétition est de plus en plus relevée, pense-t-il. Dorénavant, les États-Unis et l’Europe ne sont plus seuls. Une tonne de joueurs talentueux se développent et émergent dans le reste du monde.

« C’est ça, le but, n’est-ce pas ? »

Pour Furyk, il s’agit d’une fierté, même si ça pourrait éventuellement venir le hanter dans un an : « C’est tellement un beau sport. Notre but est de répandre le golf partout sur la planète et c’est un objectif formidable. C’est grâce à des évènements comme celui-là, qui réunit plein de pays. »