Les talents de Tom Weiskopf au golf ne se sont pas limités à ses 16 victoires sur le circuit de la PGA et à son seul triomphe à un tournoi majeur, à l’Omnium britannique sur le parcours de Troon. Dans un rôle d’analyste au petit écran, il était reconnu pour son franc-parler et ses analyses précises, et il a connu encore plus de succès à titre d’architecte de parcours de golf.

Weiskopf est mort samedi à sa résidence à Big Sky, dans l’État du Montana, a annoncé son épouse Laurie. En décembre 2020, il avait reçu un diagnostic de cancer du pancréas. Il était âgé de 79 ans.

Fils d’un cheminot de l’Ohio, Weiskopf a dit un jour qu’il était tombé amoureux de ce sport avant même de commencer à jouer. Son père l’a emmené à l’Omnium des États-Unis de 1957 à Inverness et il a été subjugué en regardant Sam Snead faire un contact si pur avec la balle.

Ce pur contact avec la balle a été sa marque de commerce à l’université d’Ohio State et pendant sa carrière sur le circuit de la PGA. Grand pour son époque au golf, à six pieds trois pouces, Weiskopf possédait un élan puissant et rythmé, naturel et athlétique.

Il a connu sa meilleure année en 1973, saison durant laquelle il a remporté sept tournois un peu partout dans le monde, incluant l’Omnium britannique et les Séries mondiales du golf avant qu’elles ne deviennent un évènement officiel du circuit.

Il a aussi été renommé pour les tournois majeurs qu’il n’a pas gagnés et les rivaux qu’il a affrontés, particulièrement Jack Nicklaus, l’étoile de l’État de l’Ohio qui l’a précédé de quelques années sur le circuit et qui a jeté une ombre énorme sur Weiskopf pendant toute sa carrière.

Weiskopf a terminé quatre fois deuxième au Tournoi des Maîtres, plus que tout autre golfeur n’ayant jamais enfilé le Veston vert. En 1975, Weiskopf et Johnny Miller se trouvaient ensemble sur le tertre du 16e trou lorsqu’ils ont vu Nicklaus caler un roulé ascendant de 40 pieds pour un oiselet qui allait le mener vers une autre victoire.

« Jack savait qu’il allait vous battre. Vous saviez que Jack allait vous battre. Et Jack savait que vous saviez qu’il allait vous battre », avait fameusement déclaré Weiskopf au sujet de Nicklaus.

Weiskopf était très doué dans de nombreux domaines, et pourtant, il a souvent dit qu’il n’avait pas tiré le meilleur parti de son talent. Il a attribué une bonne partie de cela à l’alcool qui, a-t-il déjà dit, a ruiné sa carrière de golfeur. Il a abandonné l’alcool en 2000 et considérait cette décision comme l’une de ses grandes victoires.

Weiskopf a également dit qu’il n’avait jamais été assez passionné par le golf. Son amour était le plein air, particulièrement la chasse et la pêche. En 1977, Weiskopf avait fait l’impasse sur la coupe Ryder afin de s’adonner à la chasse au mouton.

Weiskopf a gagné son dernier tournoi sur le circuit de la PGA en 1982, à l’Omnium Western. Sa dernière année complète à la PGA a été la suivante.

Il a également évolué au sein du circuit des Champions, et peut-être est-ce approprié que son seul triomphe à un tournoi majeur sur ce circuit est survenu lors de l’Omnium senior des États-Unis de 1995, par quatre coups sur Nicklaus.

Weiskopf a ensuite travaillé à la télévision, à CBS et à ABC/ESPN. En 1986, il couvrait le Tournoi des Maîtres à CBS lorsque Nicklaus avait entamé une irrésistible poussée qui allait le mener à la victoire, à l’âge de 46 ans.

Nicklaus se trouvait sur le 16e tertre lorsque le commentateur Jim Nantz a demandé à Weiskopf de décrire ce qui pouvait se passer dans la tête de Nicklaus à ce moment précis.

« Si je savais comment il pensait, j’aurais gagné ce championnat ! », a répondu Weiskopf en riant.

Il s’est associé à l’architecte Jay Moorish dans l’aménagement de terrains de golf, et ils ont construit ensemble le Troon Country Club en Arizona, choisi par Golf Digest comme le meilleur nouveau parcours en 1986. Weiskopf a conçu 25 terrains avec Moorish avant de se joindre à Phil Smith.

L’été dernier, Weiskopf avait résumé sa contribution au golf à la revue Golf Digest.

« Le golf, pour moi, a toujours été un si grand défi de l’esprit, et il y a des moments où j’aurais souhaité gérer ce défi un peu mieux. Mais j’aime ce sport. J’aime en parler et y penser et pour moi, il est éternellement fascinant. »