Des herbes longues difficiles, des foules imposantes et une attention médiatique de tous les instants ont fait en sorte que l’Omnium canadien soit une bonne répétition en vue de l’Omnium des États-Unis, disputé ce week-end. Particulièrement pour les Canadiens disputant leur championnat national, avec des responsabilités accrues.

Corey Conners a été couronné meilleur Canadien en terminant sixième de la compétition, à l’aide, notamment, d’une ronde finale de 62, huit coups sous la normale. Il sera le Canadien le mieux classé pour le troisième majeur de la saison.

Le tournoi aura lieu cette année au Country Club de Brookline, dans le Massachusetts, un parcours historique en banlieue de Boston. L’USGA, qui organise la compétition, affectionne particulièrement les herbes très longues, les verts onduleux et les allées étroites.

« Je pense que bien des choses que j’ai pu faire cette semaine m’aideront la semaine prochaine à Brookline, a déclaré Conners dimanche dernier, à la suite de sa dernière ronde au club St George’s. Le parcours était bien cette semaine, un peu à la manière d’un tournoi majeur. Vous deviez frapper plusieurs coups différents pour garder la balle sur le gazon court. »

Son résultat à l’Omnium canadien lui a permis de se hisser au 30e rang du classement mondial, un sommet en carrière pour le golfeur de 30 ans. Il s’agissait de son quatrième top 10 cette saison, dont une sixième place à égalité au Tournoi des Maîtres.

Conners croit pouvoir transporter ce rythme à Brookline et y obtenir un autre bon résultat.

« J’ai appris au fil des ans la façon de gérer mon énergie, la façon de me préparer pour les gros tournois, qui a raté les rondes du week-end à ses trois participations à l’Omnium des États-Unis. J’ai un plan. Je vais tenter de le suivre et d’avoir du plaisir. »

Conners mènera un contingent qui sera complété par Mackenzie Hughes, Roger Sloan, Nick Taylor et Adam Hadwin. Les cinq golfeurs de la PGA seront rejoints par Ben Silverman, qui évolue au sein du circuit Korn Ferry.

Silverman en sera à un premier tournoi majeur en carrière.

Le projecteur enfin tourné vers l’Omnium des États-Unis

L’Omnium de golf des États-Unis n’est pas le premier tournoi majeur présenté en sol américain à être relégué à l’arrière-plan, perdu parmi les bavardages et les insinuations sur des sujets n’ayant aucun rapport avec les oiselets et les bogueys.

Le golf n’était plus la principale préoccupation à la veille du Championnat de la PGA de 1990 à Shoal Creek, en Alabama. Le fondateur du club avait déclaré qu’il ne subirait aucune pression pour accepter un membre noir. Les entreprises commanditaires ont commencé à retirer leurs publicités télévisées, des protestations ont été organisées et Shoal Creek a accordé l’adhésion à un cadre noir du secteur de l’assurance, une semaine avant le tournoi.

Jusqu’au premier coup de départ, la plupart des reportages avaient porté sur la controverse et ses répercussions sur le golf, plutôt que sur les chances que Nick Faldo ne gagne son troisième tournoi du Grand Chelem de l’année.

En 2003, la militante Martha Burk a demandé que le club Augusta National, site du Tournoi des Maîtres, accepte une femme à titre de membre, ce à quoi le président du club, Hootie Johnson, avait répondu que ce jour pourrait arriver, mais « pas à la pointe d’une baïonnette ».

Tiger Woods visait un troisième triomphe consécutif au Tournoi des Maîtres, un exploit qui n’avait jamais été réalisé, et il a eu droit à 10 questions de la part des journalistes portant sur des problèmes sociaux et le chaos à Augusta. Puis quand le jeudi est arrivé, la pluie a annulé la ronde initiale.

La différence, c’est que l’Omnium des États-Unis a été relégué à l’arrière-scène en raison de développements dont ses organisateurs ne sont pas responsables. Ce retour à Brookline survient une semaine après la tenue d’un premier tournoi du circuit LIV Golf, financé par un fonds saoudien, à Londres.

Phil Mickelson et Dustin Johnson, les deux principaux transfuges, font partie des 14 joueurs suspendus par le circuit de la PGA pour s’être inscrits au nouveau circuit et qui participent à l’Omnium des États-Unis ce week-end.

Mickelson a défendu sa décision. Rory McIlroy a déclaré que les joueurs qui se sont inscrits aux épreuves de 54 trous sans seuil de qualification et avec des sommes d’argent garanties « choisissent la solution de facilité ».

Mickelson n’a reçu que des applaudissements et du soutien — pas aussi soutenus que lors des années précédentes — pendant ses rondes d’entraînement. Il peut s’attendre à quelques interprétations de « Joyeux anniversaire » lors de sa première ronde, jeudi, qui coïncidera avec son 52e anniversaire de naissance.

Habituellement, l’Omnium des États-Unis exige davantage de précision que de puissance, ainsi que de la patience. Toutefois, les plus récentes éditions ont favorisé les puissants cogneurs — Jon Rahm l’an dernier, Bryson DeChambeau sur le parcours de Winged Foot, Gary Woodland à Pebble Beach, ainsi que Brooks Koepka, lors d’années consécutives, et Johnson à Oakmont.

Surtout, il s’agit d’une opportunité de passer à l’histoire et de gagner le deuxième plus vieux championnat de golf. Ça devrait suffire pour attirer l’attention du public pendant quatre jours.

« Nous sommes ici à un tournoi majeur, nous sommes ici pour gagner l’Omnium des États-Unis, et nous sommes ici pour vaincre tous les autres participants faisant partie de ce contingent de golfeurs, cet excellent contingent de golfeurs », a déclaré Collin Morikawa, vainqueur de deux tournois du Grand Chelem en carrière.

« C’est de ça dont il est question. »