Darren Clarke n'a plus le trophée de l'Omnium britannique, mais personne ne peut lui enlever son premier titre de tournoi majeur.

Le règne de Clarke a techniquement pris fin lundi, alors qu'il a remis la précieuse cruche aux dirigeants du tournoi. Le vainqueur de 2011 au Royal St. George's, qui avait les larmes aux yeux en se départissant du trophée, n'a pas vu le temps passer depuis son triomphe du 17 juillet dernier.

Clarke n'a pas connu beaucoup de succès depuis l'été dernier, avec comme meilleur résultat une 17e place. Il a raté la qualification au Tournoi des maîtres et au Championnat des joueurs, cette année, puis il s'est retiré de l'Omnium des États-Unis à cause d'une blessure à l'aine. Le Nord-Irlandais de 43 ans admet être un peu tombé dans un piège: essayer d'être à la hauteur de son titre, plutôt que de simplement jouer comme un champion en est capable.

«Je ne sais pas si c'est à cause d'avoir gagné l'Omnium britannique ou pas, mais j'ai pris la mauvaise habitude d'essayer d'en faire trop, a dit Clarke. C'est la nature du golf: quand vous avez un grand succès, vous voulez répéter l'exploit, mais je me suis mis trop de pression sur les épaules.»

Il se considère bien équipé pour affronter le temps capricieux en Angleterre: les vents féroces, la pluie battante, cela ne l'effraie pas.

«J'ai grandi là-dedans, dit Clarke. J'ai joué sur beaucoup de terrains 'links» en Irlande, où il ne fait pas toujours beau. Le parcours va être très exigeant cette semaine. Les allées sont minces, l'herbe longue ne pardonne pas, et les prévisions de la météo ne sont pas réjouissantes. Mais si les conditions sont comme je viens de décrire, ça ne me dérange pas trop, c'est correct.»

Peu importe les éléments, sa priorité sera de mettre de l'ordre dans son jeu. Son gain au Royal St. George's a été signé en bonne partie grâce à sa constance sur les verts.

Cet aspect de son jeu a depuis été chambranlant, mais là n'est pas la seule raison de ses insuccès.

«Mon jeu à tous les niveaux a été très, très moyen, a dit Clark. Parfois vous avez des séquences où le putter va bien, et d'autres non. J'ai dû être très patient depuis un an, et peut-être que c'est cette semaine que le vent va tourner pour moi.»

Il n'y a pas que le jeu de Clarke qui peut bénéficier de correctifs: on pourrait dire la même chose de la fameuse cruche du gagnant.

«Elle n'est pas tout à fait dans la même condition que quand je l'ai reçue, a avoué Clarke. Elle s'est promenée un peu partout, mais les dirigeants m'ont dit que c'était des choses qui pouvaient être corrigées. Alors ce n'est pas trop mal.»

Clarke est resté vague sur les détails des dommages.

«Je ne l'ai pas échappée, a dit Clarke. Je vais me limiter à ça. Je n'ai rien eu à y voir. Mais ce n'est rien de bien grave.»

Il n'a pas non plus bu de la cruche pendant son règne. Voilà qui en surprend quelques-uns, car il est bien connu que Clarke aime les spiritueux. Il a célébré pendant toute la nuit après avoir remporté l'Omnium, et ça se voyait lors de sa conférence de presse du lendemain.

Mais sous sa responsabilité, la cruche n'a jamais servi à quelque boisson que ce soit. Clarke a parfois été tenté, peu après sa victoire, ou bien à Noël, mais il a plutôt pris la réplique que tout champion reçoit pour sa collection personnelle. La vraie cruche est restée au sec.

«C'est tout simplement trop spécial comme trophée, a dit Clarke. J'ai énormément de respect pour l'Omnium britannique et j'y ai pensé quelques fois, mais je n'ai pas pu le faire.»