Plus ça change, plus c'est pareil dans la Conférence américaine. Les puissances restent les mêmes depuis le début du millénaire, quatre équipes s'étant partagé neuf des 10 derniers championnats de la conférence. Et elles sont toutes dans le coup encore cette année.

Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (2001, 2003, 2004 et 2007), les Steelers de Pittsburgh (2005 et 2008), les Colts d'Indianapolis (2006 et 2009) et les Ravens de Baltimore (2000) ont tous remporté le titre de l'Américaine, et au moins un Super Bowl, au cours de la dernière décennie. Les Chiefs de Kansas City et les Jets de New York auront fort à faire afin de changer cette tendance dans le prochain mois, puisqu'ils devront probablement vaincre trois de ces quatre poids lourds afin d'accéder au Super Bowl. Bonne chance!

Il y a quatre équipes de pointe dans l'Américaine, mais l'une d'elles ressort du groupe. Les Browns ont créé un véritable monstre en surprenant les Patriots, 34-14, le 7 novembre à Cleveland. La formation de Bill Belichick a remporté ses huit matchs suivants, par une marque totale de 299-125. C'est donc dire qu'elle a vaincu ses huit derniers adversaires par une moyenne de trois touchés (37-16)...

C'est une statistique impressionnante, mais elle pâlit en comparaison avec celle-ci: lors de cette série victorieuse, les Patriots ont provoqué 24 revirements et n'en ont commis qu'un seul! Une incroyable séquence évidemment largement attribuable à Tom Brady, victime d'aucune interception à ses 335 dernières tentatives de passe (un record), et à ses 11 derniers matchs.

D'ailleurs, il est permis de se demander si les Patriots auraient participé aux séries éliminatoires sans leur meneur. Avec cette jeune défense, c'est loin d'être certain.

Brady (36 touchés, quatre interceptions en 2010) est-il le meilleur quart-arrière de l'histoire? Une majorité d'observateurs estiment que cet honneur revient à Joe Montana, qui a remporté un Super Bowl de plus que Brady. En contrepartie, le quart des Pats n'a que 12 passes de touché de moins que Montana en carrière (261 contre 273) et a commis 36 interceptions de moins (103 contre 139). C'est un débat qui s'intensifiera dans les prochaines années.

Du grand Manning

L'éternel rival de Brady, Peyton Manning, a également terminé le calendrier régulier en force. Il a mené les Colts à quatre victoires consécutives, alors qu'ils avaient le dos au mur, soutirant notamment le maximum de joueurs inexpérimentés comme Jacob Tamme et Blair White. La défense des Colts a elle aussi connu ses meilleurs moments de la saison en décembre.

Les Jets ont ajouté des demis de coin (Antonio Cromartie et la recrue Kyle Wilson) à leur formation en grande partie afin de pouvoir tenir le coup devant Manning. On aura l'occasion de voir si ce sera suffisant, samedi soir.

Une chose que l'on sait déjà, c'est que les Ravens sont sûrement très heureux que ce soit les Jets plutôt qu'eux qui seront à Indianapolis. Ils ont été éliminés par Manning et les Colts en 2006 et 2009 et ils ont perdu leurs huit derniers matchs contre eux.

Le défi risque d'être un peu moins grand pour les Ravens à Kansas City, où ils affronteront les jeunes Chiefs, une équipe construite autour de son jeu au sol. Or, connaître du succès au sol contre les Corbeaux n'est jamais de tout repos.

Comme les Patriots, les Steelers profiteront de la prochaine semaine pour se reposer, ce qui devrait leur faire grand bien. Troy Polamalu continuera de retrouver la forme, tandis que le congé pourrait permettre à l'ailier défensif Aaron Smith de revenir au jeu en deuxième ronde.

Une confrontation qui promet

Les Falcons d'Atlanta et les Bears de Chicago occupent les deux premiers échelons du côté de la Nationale, mais ce sont peut-être les équipes qui sont aux cinquième et sixième rangs qui forment les meilleures. Les Saints de La Nouvelle-Orléans (cinquièmes) ont retrouvé leurs moyens après une première moitié de saison inégale, et les Packers de Green Bay (sixièmes) possèdent les joueurs d'impact afin de vaincre n'importe quel club.

Ce ne sont pas les Seahawks de Seattle qui forment la meilleure équipe de la Nationale, ça c'est sûr! Première équipe de l'histoire de la NFL à remporter sa division en dépit d'une fiche déficitaire (7-9), ils ont subi leurs neuf défaites par au moins 15 points...

Même si on ne compte plus leurs blessés en défense, et qu'on ne sait pas jusqu'à quel point Michael Vick est ennuyé par une blessure à une jambe, les Eagles de Philadelphie représentent la carte cachée de la Nationale. Comme on a pu le constater lors de leur récent match contre les Giants, à New York, ils peuvent l'emporter grâce à quelques jeux-clés, et aucune équipe ne possède autant de joueurs explosifs pour en réussir. Leur choc de dimanche contre les Packers promet d'être spectaculaire.