Le secondeur Brandon Johnson a coupé les cheveux de ses coéquipiers des Bengals de Cincinnati à l'issue de leur entraînement, vendredi, afin qu'ils soient prêts pour le grand jour. De toute façon, ils ne pouvaient pas être aussi horribles que lors du revers de 37-0 encaissé la semaine dernière face aux Jets de New York.

Ces derniers ont dominé chaque aspect du match aux Meadowlands, dimanche dernier, méritant au passage leur laissez-passer pour les éliminatoires en rossant les champions de la section nord de l'Association américaine.

Même dans leurs pires moments cette saison, les Bengals (10-6) n'avaient jamais paru si mauvais.

Quelques jours plus tard, leur attitude ne trahissait aucun apitoiement. Un petit groupe de joueurs s'est même réuni pour discuter, blaguer et rire, tandis que le vestiaire de l'équipe se transformait en salon de coiffure improvisé.

Ils sont confiants que le retour de plusieurs joueurs clés ainsi que des enjeux autrement plus importants vont effacer le fossé de 37 points qui s'est creusé entre les deux formations, à l'occasion du match revanche de samedi au Paul Brown Stadium.

«Venez samedi, vous verrez des Bengals énergiques, enthousiastes et bruyants, a lancé le joueur de ligne offensive Bobbie Williams. J'aime nos chances cette fois-ci.»

En raison du duel de la semaine dernière, les Jets (9-7) aiment encore davantage les leurs.

Les Jets ont remporté cinq de leurs six derniers matchs pour accéder aux éliminatoires pour la sixième fois en 12 saisons. Les Jets ont également terminé la saison avec le meilleur jeu au sol de la ligue et la meilleure défensive, mais amorcent les éliminatoires avec le titre de plus grands négligés.

La principale raison: le quart-arrière Mark Sanchez dispute présentement sa saison recrue. Cette réalité, prise en compte par les preneurs aux livres, ne trouve cependant pas écho dans le bureau de l'entraîneur-chef Rex Ryan.

«Je n'étais pas au courant de cela, a d'abord expliqué Ryan. Mais de mon point de vue, nous devrions être favoris, et donc c'est parfait pour nous.»

Favoris pour tout rafler, voulait-il dire.

Premièrement, les Jets doivent réussir un rare balayage de deux matchs consécutifs face à une même équipe. Depuis 1991, lorsque le format éliminatoire actuel a été adopté, neuf fois les équipes qui se sont affrontées lors du dernier match de la saison régulière se sont ensuite croisées lors de la première ronde des éliminatoires.

Les Jets ont été impliqués dans l'un de ces affrontements. Ils avaient battu les Raiders d'Oakland à la fin du calendrier régulier de 2001, puis s'étaient inclinés six jours plus tard. Quatre des neuf formations qui se sont retrouvées dans cette situation sont parvenues à balayer leurs adversaires.

«Je crois que c'est positif, a commenté le demi de coin des Jets Darrelle Revis, qui a menotté l'ailier espacé des Bengals Chad Ochocinco la semaine dernière. Nous venons de jouer contre eux. Nous sommes familiers avec leurs tactiques. C'est bien de pouvoir revenir sur le terrain dans le cadre d'un programme double. Ca ressemble aux séries éliminatoires de la NBA. Nous serons prêts.»

Les Jets tenteront samedi de remporter un premier match éliminatoire depuis la saison 2004, et d'appuyer les commentaires de leur entraîneur-chef, qui croit fermement qu'ils se rendront jusqu'au bout.

Pour les Bengals, une victoire signifierait beaucoup. Ils n'ont jamais savouré une victoire en matchs d'après-saison depuis 1990, à l'époque où Paul Brown était toujours en charge de l'administration. Depuis, les Bengals n'ont participé aux éliminatoires qu'en 2005. Dix-neuf ans, aucune victoire en éliminatoires.

«Nous savons quels sont les enjeux, a conclu l'ailier espacé Andre Caldwell. Nous sommes au courant de ce qui s'est produit dans le passé. Nous voulons effacer cette tache au dossier.»