Ils ne le diront peut-être pas ouvertement, mais vous pouvez être certains que les Cowboys se souviennent du 28 décembre 2008... et qu'ils désirent venger ce qui est arrivé ce jour-là.
Ce jour-là, les gars de Dallas sont débarqués à Philadelphie pour le dernier match de la saison. L'enjeu? La dernière place en séries dans la Conférence nationale. Cowboys contre Eagles, une place en séries, la rivalité... C'est clair qu'on s'attendait à un gros match.
Sauf qu'il n'y a pas eu de match. Pas du tout. À l'hymne national, c'était déjà terminé. À la télé, on pouvait clairement voir que certains Cowboys avaient déjà en poche leur billet d'avion pour la République dominicaine, et qu'ils avaient juste hâte que ça finisse au plus vite. La marque finale ne ment pas: Eagles 44, Cowboys 6.
C'est avec ce score en tête que les hommes à l'étoile bleue vont débarquer demain dans la ville de Rocky. Mais cette fois, l'effort risque d'être différent. Meilleur, surtout.
Jerry Jones, le proprio des Cowboys, est peut-être un peu spécial, mais au moins, il a su reconnaître qu'un grand ménage s'imposait après ce fameux 44 à 6. Alors les indésirables ont été mis à la porte. Dehors les Tank Johnson, Pac-Man Jones et autres Terrell Owens.
Des fois, les grands coups de balais ne donnent rien (regardez du côté du Centre Bell, juste pour le fun...), mais des fois, ça fait une énorme différence. C'est le cas à Dallas. Les Cowboys n'ont pas vraiment ajouté de nouveaux joueurs - Miles Austin est avec l'équipe depuis 2006, en passant -, mais ils ont appliqué le vieux principe d'addition par soustraction en sortant les indésirables du vestiaire. Jusqu'ici, ça fonctionne très bien.
Aucun doute, c'est un nouveau club que les Eagles vont rencontrer demain soir. Les Tony Romo, Jason Witten et autres Marion Barber sont encore là, bien sûr, mais ils vont se présenter avec une mentalité bien différente cette fois. Contrairement à 2008, les Cowboys ont enfin compris qu'au football, le jeu collectif doit primer sur le jeu individuel.
Ce match va nous en dire long sur les deux clubs. Surtout sur les Cowboys, trop souvent reconnus pour leur manque de caractère au cours des dernières années.
L'autre gros match, c'est à Cincinnati qu'il va se jouer. Jamais je n'aurais cru un jour écrire «gros match» et «Cincinnati» dans une même phrase, mais bon, on n'arrête pas le progrès. Surtout le progrès des Bengals.
Demain, donc, les Bengals vont accueillir de la grande visite de Baltimore, les Ravens. Pas besoin de vous dire que l'enjeu est énorme. Avec les Steelers qui jouent mieux, ces trois clubs vont être engagés dans une lutte sanglante pour le titre de division. S'il y avait des morts, je ne serais même pas surpris.
C'est en regardant le match Seahawks-Cowboys il y a une semaine que j'ai mieux compris pourquoi les Bengals ont meilleure mine cette saison. Les Seahawks ont pris le pari d'embaucher le receveur TJ Houshmandzadeh, une grande gueule qui est juste ça: une grande gueule. Les patrons des Bengals doivent passer leurs journées à se taper sur les cuisses rien qu'en pensant à ça. Parce que c'est clair que les Bengals sont meilleurs sans lui.
Houshmandzadeh était une énorme source de distraction (il l'est encore!), et là aussi, on peut évoquer le concept d'addition par soustraction. Celui que l'on surnomme Housh n'a qu'un seul match de 100 verges cette saison... Ce type parti, Chad Ochocinco joue son meilleur football depuis très longtemps. Et ce sont les Bengals qui en profitent.
Comme les Cowboys, les Bengals en sont rendus là: un immense match de division face à un féroce rival, et un match qui va nous en dire long sur la force de leur mental, comme on dit. Un petit détail qui pourrait jouer à leur avantage: la défense des Ravens est forte contre la course, mais contre la passe, elle arrive seulement au 19e rang.
Si les Bengals sortent de là avec une victoire, puis sortent de Pittsburgh avec une autre victoire, les gens de Cincinnati vont pouvoir faire la fête comme si c'était 1988. Ça, c'est l'année de la dernière présence de leur club au Super Bowl...