Depuis la saison 2006, les équipes de la Ligue canadienne de football bénéficiaient d'une semaine de congé par année seulement. Avec le retour du Rouge et Noir d'Ottawa en 2014, elles profitent maintenant de deux semaines, un privilège qui est certainement le bienvenu.

À Montréal, où l'équipe connaît une saison éprouvante, cette semaine permettra à tous les joueurs de reprendre leur souffle, deux fois plutôt qu'une.

Même si on en parle comme d'une semaine de «congé», il ne s'agit pas d'une semaine de vacances. Les joueurs doivent effectivement prendre le temps de décrocher un peu, puisque le train d'enfer de la saison peut en étourdir plusieurs. Le corps a aussi besoin d'arrêter momentanément afin de refaire le plein d'énergie et de «se réparer» pour affronter la prochaine série de rencontres.

Mais pour ceux qui traînent des blessures, il faut s'assurer de recevoir les traitements nécessaires pour revenir au jeu le plus rapidement possible. On s'attend aussi à ce que tous maintiennent la forme avec des séances d'entraînement régulières. Il est finalement fortement suggéré de prendre le temps de revoir le cahier de jeux afin de ne pas trop s'éloigner de l'aspect mental du football.

Cette semaine est cependant encore plus importante pour les entraîneurs. Ceux-ci doivent procéder à l'évaluation de ce qui a été accompli depuis le début de la campagne, faire un état des forces et faiblesses et apporter les ajustements qui permettront à l'équipe d'atteindre les objectifs qu'elle s'était fixés en début de saison. Au cours de la saison, il y a peu de temps libre pour faire ce type de mise au point.

À mon avis, Tom Higgins aura su profiter de ce temps pour revoir et analyser ses unités spéciales. Celles-ci se sont grandement améliorées au cours des derniers matchs, et elles devront continuer de la sorte. Elles doivent absolument gagner la fameuse bataille du positionnement de terrain et offrir des terrains courts à l'attaque, qui constitue clairement le maillon faible de l'équipe. Higgins aura aussi eu le temps de revoir la gestion de match, qui a par moment fait défaut. Il doit maîtriser l'art de gérer le cadran, les temps d'arrêt, les demandes de révision et toutes les situations uniques qui peuvent se présenter dans les trois dernières minutes de la première demie et du match.

Moment idéal pour Dinwiddie

Mais celui qui aura eu le plus de pain sur la planche pendant cette semaine aura certainement été le coordonnateur à l'attaque Ryan Dinwiddie. Il est jeune et il a encore beaucoup à apprendre. C'est le moment idéal pour lui permettre de respirer un peu et de revoir les stratégies de son cahier de jeux.

Je pense, du moins je souhaite, qu'il réalisera que son équipe connaît beaucoup plus de succès lorsque le jeu au sol est le point central de son attaque. Jusqu'à la fin de la saison, Brandon Whitaker, Tyrell Sutton et James Rodgers devront toucher au ballon très souvent pour enlever de la pression à Jonathan Crompton et gagner des matchs.

Plus précisément, Dinwiddie devra trouver des façons d'être plus productif lors du premier essai - les Alouettes se classent bons derniers dans la ligue, avec 4,9 verges de gain par premier jeu. Un meilleur premier essai rendrait l'équipe moins prévisible lors du deuxième et enlèverait de la pression à Crompton.

Espérons que les membres de l'organisation montréalaise auront su profiter au maximum de leur semaine de congé pour affronter la dernière ligne droite de la saison. Les Alouettes contrôlent leur destin, ce qu'on aurait cru impossible avec une fiche d'une victoire et sept défaites pour entreprendre la saison. Avec quatre des cinq derniers matchs contre les équipes de l'Est, les Montréalais peuvent même aspirer à un championnat de division.

Attachez vos tuques, mesdames et messieurs, la fin de saison dans la LCF sera des plus excitantes!