Ceux qui ont regardé le dernier match des Alouettes, contre les Blue Bombers, ont été témoins d'un des contacts les plus violents de la saison.

Sur un blitz bien exécuté, Rod Davis s'est amené sur le quart Alex Brink avec une vitesse et une force foudroyantes pour le percuter violemment au sol. Mais Davis s'est projeté avec sa tête directement sur le casque de son adversaire - une tactique illégale. Il sera sans aucun doute sanctionné pour son geste et devra par conséquent payer une amende ou purger une suspension.

Il ne sera pas le premier à être sanctionné cette année. Depuis quelques semaines, Anthony Reddick, des Lions, a notamment été mis à l'amende pour un plaqué tardif sur le quart Kevin Glenn. Khaliff Mitchell, toujours des Lions, a été suspendu pour deux rencontres après avoir tenté d'arracher le bras de son adversaire. Shea Emry a quant à lui reçu sa deuxième amende de la saison en raison d'un bloc illégal sur un joueur des Argonauts.

Mark Cohon, commissaire de la Ligue canadienne de football (LCF), semble emboîter le pas à son homologue américain Roger Goodell. Les sanctions disciplinaires se multiplient depuis le début de la présente campagne. Et qui dit sanction disciplinaire dit désaccord. Plusieurs observateurs s'opposent après chacune des décisions de la direction de la ligue. On s'en doute, leur point de vue est souvent influencé par les couleurs qu'ils défendent et la perspective qu'ils ont, souvent subjective, relativement aux gestes reprochés. C'est la nature même des différents systèmes de justice: ils doivent essuyer leur lot de reproches.

Justes et équitables

Les systèmes de sanctions disciplinaires au football peuvent sembler autocratiques, mais ils sont, à mon avis, justes et équitables.

Plusieurs croient que Goodell et Cohon agissent seuls dans leur petit bureau et prennent ces lourdes décisions sans consultation. Mais la réalité est tout autre. Même s'ils ont effectivement le dernier mot, ils sont soutenus par une équipe de conseillers avec qui ils échangent afin de sanctionner équitablement et avec le plus de constance possible.

Après chaque geste susceptible d'être sanctionné, des représentants de la ligue communiquent avec le joueur visé afin de lui permettre de donner sa version des faits. Ensuite, le commissaire consulte son groupe de conseillers, évalue chaque variable du problème et compare la situation avec les gestes précédents afin d'arriver à une sanction qu'il juge adéquate.

Qui plus est, dans la majorité des cas, les athlètes bénéficient de processus d'appel des décisions. Dans la LCF, lors de ce processus d'appel, les parties impliquées participent à un arbitrage indépendant présidé par un juge.

Si la LCF doit agir d'une façon quelconque, elle devrait continuer à ce rythme et faire évoluer les sanctions. Les joueurs sont de plus en plus rapides, gros et forts. Les contacts sont de plus en plus féroces, et les risques de blessures sont donc beaucoup plus élevés. Les amendes, qui touchent directement le portefeuille, sont le moyen le plus efficace pour protéger les joueurs les uns contre les autres.

Le commissaire Cohon doit continuer à être sévère avec les joueurs, puisqu'il faut enrayer les gestes dangereux. Surtout lorsque l'intégrité physique des joueurs est en jeu.