Si les Alouettes sont maîtres dans l'Est, les Roughriders de la Saskatchewan le sont dans l'Ouest. Mais afin de conserver la suprématie de leur division, les Riders devront surmonter la perte du receveur étoile Andy Fantuz, de même qu'un changement d'entraîneur-chef. Voici le sixième de notre série de sept textes sur les équipes qui tenteront de mettre un terme au règne des Alouettes au cours des six prochains mois.

Une équipe qui participe à la finale trois fois en quatre ans ne change normalement pas d'entraîneur-chef à deux occasions durant la même période. C'est pourtant exactement ce qu'ont fait les Roughriders, qui ont cette fois donné le poste à Greg Marshall, en janvier.

Comme ce fut le cas lorsqu'il a lui-même remplacé Kent Austin en 2008 - après que ce dernier eut accepté le poste de coordonnateur offensif à l'Université du Mississippi -, Ken Miller a cependant cédé les rênes à Marshall de plein gré.

Miller, qui a vaincu un cancer de la prostate en 2002, songeait à quitter ses fonctions depuis un certain temps déjà. Entraîneur-chef des Riders de 2008 à 2010, il est toutefois demeuré dans l'organisation à titre de vice-président des opérations football. Or, il n'interviendra pas auprès de son successeur.

«J'ai promis à Greg que je ne m'immiscerais pas dans ses affaires. Je suis disponible s'il a besoin de moi et on a déjà eu quelques discussions jusqu'à présent, mais j'ai pleinement confiance en lui et ses capacités», a assuré Miller lors d'une téléconférence, hier.

En plus de pouvoir compter sur Miller, Marshall sera secondé par deux coordonnateurs qui ont déjà occupé un poste d'entraîneur-chef. Le coordonnateur offensif, Doug Berry, a dirigé les Blue Bombers de Winnipeg Ide 2007 à 2009 tandis que Richie Hall a retrouvé son poste de coordonnateur défensif des Riders qu'il avait quitté afin de devenir le pilote des Eskimos d'Edmonton, en 2009.

«Greg possède un magnétisme qui lui a permis d'assembler un excellent groupe d'entraîneurs», a souligné Miller, hier. Marshall donnera une certaine liberté à ses coordonnateurs, mais les décisions finales lui reviendront.

«Peu importe ce qui se déroulera avec cette équipe, je serai le premier responsable. Donc, je serai très engagé. Cela dit, je vais laisser mes adjoints faire leur boulot. J'ai entièrement confiance en eux, sinon je ne les aurais pas embauchés.»

Le départ de Fantuz

Finalistes lors des deux dernières saisons, les Roughriders n'auront pas seulement à s'adapter à un nouvel entraîneur-chef. Ils devront également s'acclimater à l'absence d'Andy Fantuz, meneur de la LCF avec 1380 verges de gains la saison dernière. Le receveur canadien tentera sa chance avec les Bears de Chicago lorsque les activités de la NFL reprendront.

Weston Dressler (81 attrapés en 2010), Chris Getzlaf (55) et Rob Bagg (44) devront tous mettre les bouchées doubles, mais les Roughriders espèrent également voir leurs autres receveurs canadiens contribuer davantage.

«Jordan Sisco, Jason Clermont et Obed Cetoute seront tous appelés à jouer un plus grand rôle. Par ailleurs, l'embauche d'Alexandre Gauthier nous permettra de combler le ratio canadien d'une façon différente, soit avec notre ligne offensive. On aura donc l'option d'utiliser un receveur américain afin de remplacer Andy», a expliqué Marshall.

Il serait tout de même étonnant que le départ de Fantuz ne complique pas la tâche de Darian Durant, qui était un passeur imprécis en dépit de la présence de l'excellent receveur.

«L'aspect positif, c'est que les entraîneurs ont eu le temps de s'adapter en conséquence et que Darian pourra bénéficier du camp d'entraînement pour faire la même chose. La situation aurait été différente s'il (Fantuz) avait subi une blessure en milieu de saison», a estimé l'entraîneur-chef des Roughriders.

Autre facteur qui milite en faveur de Durant: le quart de 28 ans est l'un des plus mobiles de la LCF. Il a porté le ballon 140 fois au cours des deux dernières saisons et a inscrit 10 touchés au sol. Cette composante de l'attaque pourrait devenir encore plus importante.

Fidèles à leur habitude, les Riders feront appel à une ligne offensive très expérimentée; Wes Cates est un demi fiable, et à défaut d'être explosif, le groupe de receveurs possède de la profondeur. N'empêche que ce sont les performances de Durant qui dicteront l'allure de l'attaque et de l'équipe. Et selon Marshall, c'est une très bonne nouvelle.

«Darian est loin d'avoir rempli son plein potentiel, et je suis très excité de le voir franchir une nouvelle étape dans son développement.»

Du sang neuf

Greg Marshall, entraîneur-chef

Après avoir relancé la défense des Tiger-Cats de Hamilton lors des deux dernières années, Marshall est devenu le nouvel entraîneur-chef des Riders, en janvier dernier. L'homme de 54 ans a été le coordonnateur défensif de cinq équipes différentes depuis 1994 : les Tiger-Cats, les Blue Bombers, les Eskimos, les défunts Renegades, et ces mêmes Roughriders (1996 à 1999). Marshall aura de la pression sur les épaules, puisqu'il hérite d'une formation qui a participé à trois des quatre derniers matchs de la Coupe Grey.

Les piliers

Darian Durant, quart-arrière

Capable du meilleur et du pire à ses deux premières campagnes comme quart régulier, Durant doit maintenant afficher plus de constance. Il a mené les Roughriders au match de la Coupe Grey lors de ces deux saisons et a totalisé 49 passes de touché en saison régulière. Le hic, c'est qu'il a également été victime de 43 interceptions et a échappé le ballon 19 fois. Alors pourquoi fait-il partie des piliers du club s'il a commis 62 revirements en deux ans ? Parce qu'il trouve habituellement une façon de gagner les matchs importants.

Wes Cates, demi offensif

Cates a rebondi de belle façon après une saison décevante en 2009. Le demi a amassé 1054 verges et totalisé 16 touchés, un sommet en carrière. Le jeu au sol pourrait être sollicité davantage compte tenu du départ du receveur Andy Fantuz pour la NFL. La présence du porteur de 31 ans devient donc encore plus essentielle aux succès des champions de l'Ouest.

Barrin Simpson, secondeur

À sa 10e saison professionnelle et sa première avec les Riders, Simpson a mené le circuit avec 105 plaqués, démontrant ainsi qu'il n'était pas encore au bout du rouleau, même s'il aura 34 ans en septembre. L'ancien des Lions de la Colombie-Britannique et des Blue Bombers de Winnipeg est un secondeur à l'intérieur typique, dont la principale force est de contrer le jeu au sol. Un très bon meneur, qui fournit toujours un effort maximal.