On espère que les détracteurs d'Anthony Calvillo ont apprécié le spectacle d'hier. À son premier départ en carrière dans la LCF, Chris Leak a connu une soirée cauchemardesque, étant même hué par les impitoyables partisans montréalais - qui ont commencé à quitter le stade avec quelques minutes à faire au troisième quart.

L'attaque des Alouettes a été incapable de trouver son rythme jusqu'à ce que le quart substitut Ricky Santos ne prenne la relève de Leak. L'issue du match ne faisait toutefois plus aucun doute depuis un bon moment déjà.

Les Alouettes ont multiplié les courtes séries de deux jeux en première demie, étant dominés 11-7 au chapitre des premiers essais, et 237-101 au niveau des verges gagnées. Leur première série en deuxième demie annonçait un meilleur résultat après quelques beaux jeux, mais Leak a pris une mauvaise décision en lançant une passe en couverture double dans le territoire des Lions, ce qui a mené à une interception du maraudeur Tad Crawford. Puis, tout s'est écroulé. Et Leak n'a pas été le responsable de tous les maux.

Quelques minutes après la mauvaise passe de Leak, les unités spéciales ont été victimes d'un jeu-surprise (un autre) lorsque le botteur Paul McCallum a gagné un premier essai à la suite d'une feinte de botté de dégagement. La défense a ensuite concédé une course de 33 verges au demi Jamal Robertson, ratant quantité de plaqués sur la séquence. Les Lions ont inscrit un touché qui portait la marque, 21-3. Les haricots étaient cuits.

Leak a lancé une deuxième interception, puis échappé le ballon lors d'une course, ce qui a mené à deux autres touchés des Lions. Après ce troisième revirement, le jeune quart-arrière est resté étendu au sol, avant d'être remplacé par Ricky Santos - à la grande joie des spectateurs (comme vous êtes durs). On ne sait pas à quelle partie du corps s'est blessé Leak, mais on soupçonne que c'est à l'orgueil.

S'il serait injuste de juger Leak après un match et demi dans la LCF, on peut déjà vous dire qu'Adrian McPherson n'a pas à se faire de soucis, il ne perdra pas son poste de quart réserviste de sitôt... McPherson pourra revenir au jeu dès le prochain match, et si Calvillo n'est pas en mesure de le disputer, c'est lui qui l'amorcera, on vous l'annonce en primeur.

Les partisans des Alouettes qui n'aiment pas Calvillo finiront peut-être par réaliser que les quarts qui passent pour plus de 300 verges à presque chaque match - et qui lancent rarement des interceptions - ne tombent pas des arbres. Avec Calvillo aux commandes de l'attaque, croyez-vous que les Alouettes auraient perdu par trois touchés contre un club qui n'avait pas gagné depuis deux mois? Probablement pas. Avec le match qu'ils ont disputé, ils auraient peut-être perdu de toute façon, mais sûrement pas par 21 points.

L'absence de Calvillo n'a pas aidé, mais ça n'explique pas tout. Les Alouettes ont une fiche de 6-3, la défense joue généralement bien, et l'attaque a connu de bons matchs en première moitié de saison. Mais il y a quelque chose qui cloche avec cette équipe. Il manque quelque chose, une étincelle. Vogue-t-elle sur ses succès des deux dernières saisons? C'est possible.

Retranché par les Jets de New York, hier, Larry Taylor pourrait peut-être régler une partie du problème. La recrue Tim Maypray ne fait pas du mauvais boulot sur les retours de bottés, mais un joueur dynamique comme Taylor pourrait insuffler de l'énergie à l'équipe de Marc Trestman. S'il ne parvient pas à s'entendre avec une autre équipe de la NFL au cours des 10 prochains jours, Taylor risque de rejoindre les Alouettes. C'est à suivre.

En terminant, notons qu'il n'y a pas eu de joueur du match, chez les Alouettes, hier. On a préféré nommer un partisan du match, ce qui donne une bonne idée de l'allure du match.