Pour une deuxième fois en cinq matchs, les Alouettes ont offert du jeu très peu inspiré et se sont inclinés dans une ville où ils gagnent rarement, cette fois au B.C. Stadium - où ils n'ont pas connu la victoire depuis 2000.

Comme lors du match du 30 juillet à Edmonton, l'effort y était dans cette défaite de 19-12 face aux Lions, mais on ne retrouvait pas la même énergie, celle que les Alouettes affichent systématiquement à domicile. C'était la dernière fois que les Alouettes disputaient un match dans l'ouest cette saison, et les partisans de l'équipe ne se sentent sûrement pas très rassurés.

Leurs favoris ont presque laissé filer un match qui semblait gagné à Calgary, ont écrasé les Roughriders à Regina - mais après une première demie laborieuse - et viennent de perdre deux matchs en offrant des performances inégales à Edmonton et Vancouver. Les Lions ont offert une leçon sur l'art du jeu au sol, vendredi, terminant le match avec 253 verges (29 courses). Les jeux étaient bien dessinés, ont été bien exécutés, la ligne a connu une soirée sans bavure et les Alouettes n'ont jamais été capables d'arrêter le porteur Martell Mallett (213 verges) – quoiqu'ils ne semblaient pas trop pressés de le plaquer lors de certains jeux... À la mi-temps, les Lions menaient 103-12 au chapitre des verges au sol, ce qui résume assez bien l'allure des 30 premières minutes de jeu.

 Aucun porteur n'avait obtenu 50 verges au sol dans un match contre les Alouettes cette saison. Bien entendu, c'était en partie attribuable aux avances qu'ils ont parfois détenu, qui avaient pour effet d'éliminer la menace du jeu au sol. N'empêche, l'unité de Tim Burke avait effectué du très bon boulot contre la course jusqu'à hier. Les Alouettes obtiendront une deuxième chance de neutraliser Mallett dans un peu plus d'une semaine. 

Le jeu au sol des Alouettes, lui, a connu deux matchs en un, inefficace en première demie et très bon en deuxième. La course de 43 verges de Cobourne dans les dernières minutes de la rencontre était une superbe pièce de football. Cobourne a amassé 93 verges au sol et 25 par la passe en 15 jeux au total.

 Mais ce sont les unités spéciales qui ont inscrit le seul touché des Alouettes – un retour d'échappé d'Éric Deslauriers. À un certain moment, l'attaque avait perdu le ballon une fois et dégagé les huit autres... Pas bon.

L'attaque des Alouettes a pourtant commencé le match de brillante façon. Profitant d'un beau bloc d'Avon Cobourne – ils ont été particulièrement nombreux, vendredi -, Anthony Calvillo a pu compléter une longue passe à Jamel Richardson lors du tout premier jeu offensif de l'équipe. Une gaffe de Kerry Watkins dès le jeu suivant allait toutefois vite faire avorter la série.

Watkins a sorti un joueur des Lions de ses souliers avant de commettre une erreur de débutant,  déplaçant  le ballon de son bras qui était du côté de la ligne de touche à l'autre, ce qui a permis à un adversaire de le lui faire perdre. Marc Trestman souligne souvent la propension qu'a son attaque à se tirer dans le pied et c'est survenu une fois de plus dès les premières minutes de jeu. 

Richardson a capté une deuxième bombe de Calvillo au quatrième quart et a terminé la rencontre avec cinq catchs et 146 verges de gains, mais les deux autres principaux receveurs de l'équipe, Ben Cahoon (une réception, 14 verges) et Watkins (quatre pour 27), n'ont pas été un facteur important dans la rencontre. Calvillo a complété 18 de ses 29 passes pour 294 verges. 

Même s'ils ont perdu Cameron Wake, les Lions dominent la LCF pour les sacs et en ont obtenu trois autres face aux Alouettes. Skip Seagraves a le difficile mandat d'occuper le poste de bloqueur à gauche pendant l'absence de Josh Bourke et a connu une dure soirée. Seagraves disputait un premier match depuis 2007 et les Lions l'ont fait mal paraître à quelques occasions, notamment le gros Brent Johnson. Calvillo s'est fait solidement frapper à plusieurs occasions, et peut dire un gros merci à Cobourne car ça aurait pu être pire.

Paul Lambert a quitté la rencontre dans la dernière minute de jeu, blessé à un pied ou une cheville. Une longue absence compliquerait drôlement la situation -  et à première vue, ça ne regardait pas trop bien pour le garde. Et ce sont ces mêmes Lions –Armour, Johnson, Hunt –qui affronteront les Oiseaux, dimanche prochain...

Si les Alouettes disputent un autre match dans l'ouest canadien cette saison, c'est qu'ils auront atteint la finale de la Coupe Grey, présentée à Calgary le 29 novembre. Une victoire convaincante dans un stade où ils avaient perdu tous leurs matchs depuis 2000 aurait pu effacer une partie des doutes qui subsistent quant à leur capacité à vaincre les bonnes équipes de l'ouest à l'étranger. Mais ce n'est évidemment pas le cas.