Avec deux trophées sur six catégories, les Alouettes ont brillé jeudi soir lors du gala des joueurs par excellence de la Ligue canadienne de football. Blanchis, les Stampeders de Calgary ont juré de riposté en levant tout haut le plus prestigieux de tous les trophées, la Coupe Grey. Petit coup d'oeil sur ce que le match de l'année pourrait nous réserver.

QUAND LES STAMPEDERS AURONT LE BALLON

La pire chose que pourrait faire la défense des Alouettes, c'est de trop regarder les noms de ceux qui se retrouveront devant elle: Henry Burris, Joffrey Reynolds, Ken-Yon Rambo, Jeremaine Copeland, Nick Lewis, Teyo Johnsson, ces six joueurs - tous dangereux à leur façon - seront sur le terrain en même temps. Et bien franchement, on se demande comment les Alouettes arriveront à stopper tout ce beau monde. Ont-ils chevaux? Ils ne pourront certainement pas se permettre d'avoir des joueurs sortis du jeu, ça c'est clair... Les Alouettes ont concédé beaucoup de verges sans accorder trop de points à quelques reprises cette saison. Et c'est ce qu'elle devra faire aujourd'hui. Plier sans casser, comme disent les anglophones. Même si les Stampeders empilent les verges, ce sont les jeux dans la fameuse zone rouge qui feront foi de tout. Si elle force sa rivale à se contenter de tentatives de placement, la défense montréalaise aura fait son boulot. Évidemment, si les Stamps enfoncent trois ou quatre touchés de 75 verges, la zone rouge aura un peu moins d'importance. Ça prendra aussi quelques jeux importants - des sacs ou des revirements. Bref, la défense devra être opportuniste. Pas extraordinaire. Opportuniste, concentrée et disciplinée. Et avec le boucan qui nous attend, on espère que Tim Burke a conçu quelques blitz pour l'occasion.

 

QUAND LES ALOUETTES AURONT LE BALLON

Le facteur X de ce match, c'est Brandon Browner. Le demi de coin s'est blessé à une cheville en finale de l'Ouest. On en connaît un qui risque de recevoir une petite piqûre tantôt, mais quel rendement sera-t-il en mesure de fournir? Le colossal défi de neutraliser Jamel Richadson ne devait-il pas revenir au joueur de 6'4? Oups... Il y a également un petit mystère qui plane du côté des Alouettes. Kerry Watkins est-il blessé ou pas? Faudra attendre le match pour en avoir le coeur net. Anthony Calvillo a la possibilité de poser le point d'exclamation à une superbe saison - sa plus belle selon bien des gens. Il n'a jamais eu ce feu dans le regard. Peu importe l'allure que prendra le match, Avon Cobourne pourrait être la pièce maîtresse. Les Alouettes pourraient bien décider de s'en remettre davantage à leur ligne à l'attaque - la grande oubliée de ce match - et leur jeu au sol. Marc Trestman était reconnu pour être imprévisible dans la NFL. Les Stampeders ont limité les Lions à 18 points et aucun touché la semaine dernière, et c'est la seule qui a véritablement embêté les Alouettes cette saison. Entre Anthony Calvillo et l'apothéose, y a un type qui se nomme Chris Jones. Trestman aura-t-il le dessus sur l'ancien coordonnateur des Alouettes pour une première fois cette saison?

LES UNITÉS SPÉCIALES

Les unités spéciales, ce facteur impondérable qui pèse si lourd au football canadien. On l'a encore constaté lorsque les Alouettes et les Eskimos ont totalisé quatre touchés avec leurs unités spéciales. Dont les deux du petit Hercule, Larry Taylor. Et ne tombez pas sur le voisin dans la rangée devant vous si Taylor en retourne un troisième en deux matchs... Un vrai de vrai. Il en manquait peu pour qu'il puisse filer vers la zone payante à quelques reprises en saison régulière. C'est peut-être l'heure de la récolte. La question qui tue : seriez-vous confiants si c'était le pied de Damon Duval qui décidait du match? Le botteur a été chancelant en deuxième moitié de saison. Son vis-à-vis, Sandro DeAngelis, est de son côté le plus précis de l'histoire de la Ligue canadienne. Juste ça. Il a réussi 50 de ses 58 tentatives cette saison - un sommet - et a été nommé sur l'équipe d'étoiles de la division Ouest à ses quatre saisons dans la ligue.