La défense des Alouettes a bien relevé le défi qui lui était lancé, samedi dernier.

Les Eskimos ont marqué la moitié de leurs 26 points grâce aux unités spéciales, Ricky Ray a eu sa ligne sur le bout des orteils toute la journée et, à l'exception de quelques longues passes - auxquelles il fallait bien s'attendre --, la défense n'a pas concédé grand-chose. Dire que c'était inespéré serait pousser un peu; mais la défense a certainement étonné.

Tout ça est très bien, mais mettons une chose au clair d'emblée: la commande sera autrement plus imposante, dimanche. Ça n'aura rien à voir, en fait.

Les Eskimos ont couru trois fois pour trois verges, samedi. Ray a lancé 49 passes. Voilà qui facilite une préparation.

Contre les Stampeders, les Alouettes n'auront pas ce luxe, bien au contraire. Au lieu de se retrouver devant une attaque unidimensionnelle, les hommes du coordonnateur Tim Burke seront opposés à la plus équilibrée du football canadien.

De bons coureurs

Joffrey Reynolds a fini le calendrier au sommet des porteurs de la ligue avec 1310 verges, et Henry Burris en a ajouté 595. Ce dernier n'est pas un passeur aussi constant et fin que Ray, mais il est deux fois meilleur coureur.

C'est d'ailleurs grâce à ses jambes que les Stampeders ont vaincu les Alouettes (23-19) lors de leur premier affrontement, en juillet. Burris avait récolté 77 verges en six courses, dont quelques-unes à des moments clés.

Même s'il a été limité à 167 verges en deux matchs contre les Alouettes - ce qui n'est vraiment pas tant que ça -, Reynolds, lui, est un demi de premier plan.

«Il y a un peu de tout dans son jeu. Il a terminé au premier rang, c'est vraiment tout ce dont on a besoin de savoir», résume Reggie Hunt, lorsqu'on lui demande de décrire Reynolds.

À l'instar des autres secondeurs du club, Hunt devrait être appelé à être beaucoup plus actif près de la ligne d'engagement contre les Stampeders. La première ligne a été en mesure d'exercer suffisamment de pression sur Ray à elle seule et il n'y avait aucune menace au sol, samedi. Cette fois, il y en aura deux.

«Nos secondeurs ne pourront pas nous aider autant contre la passe, c'est certain», a confirmé Matthieu Proulx.

Une solide performance de la première ligne était impérative si les Alouettes voulaient emporter la finale de l'Est, et cette unité a très bien répondu. Ça risque maintenant d'être au tour des secondeurs. Hunt, T.J. Hill et Diamond Ferri devront être partout à la fois, mais toujours au bon endroit. Sinon, les Stampeders pourraient gagner ça au sol.

«Je pense que notre front défensif en entier sera sérieusement mis à l'épreuve. Ils vont utiliser des jeux de course et il sont très bons à cet égard», a analysé Marc Trestman, hier. L'entraîneur-chef semblait particulièrement détendu, à l'image de son équipe, qui reprend l'entraînement ce matin.

Des éloges pour Calvillo

Marc Trestman a souvent été élogieux à l'endroit d'Anthony Calvillo depuis le début de la saison, mais sûrement jamais autant qu'hier.

« On ne serait pas ici sans lui, c'est aussi simple que ça, a dit le coach. Anthony transcende ce vestiaire. On est tous ici à cause de lui. «

Venant d'un homme qui a côtoyé quelques grands quarts-arrières de la NFL et dont les commentaires sont rarement si tranchants, ce n'est pas rien. Au fait, relisez la citation une deuxième fois et venez me dire qu'il ne parle pas de Dieu.

Bien sûr, Trestman parlait plutôt de tout ce que représente Calvillo pour cette équipe, de la façon dont il l'influence, la mène.

« Ça commence par sa préparation, qui est toujours impeccable. Et Anthony n'est pas du type à soutirer beaucoup d'énergie aux entraîneurs «, a dit Trestman.

Le quart-arrière a rendu la pareille à son coach lorsque son tour est venu de monter au podium quelques minutes plus tard.

« La première chose que je retiens de Marc, c'est qu'il nous a appris à être humbles dans tout ce qu'on fait. Par exemple, l'hymne national. Il insiste pour qu'on se tienne bien droit par respect envers le peuple canadien, qui permet à un tas d'Américains comme moi de pouvoir jouer au football. Et je ne le réalisais pas tout à fait auparavant. Je me suis récemment demandé où je serais si ce n'était pas de la LCF. «