(Montréal) Les Alouettes de Montréal ont disputé leur match de samedi soir face aux Lions de la Colombie-Britannique vêtus de leur uniforme rétro, couvert de rouge, semblable à celui des Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Toutefois, au lieu de se tourner vers le passé, l’équipe devrait plutôt penser à l’avenir. Parce que le temps presse.

L’ambiance était maussade dans le vestiaire après un revers de 34 à 25. Le moral des troupes était au plus bas. Les visages étaient longs et les têtes étaient basses.

Cette défaite était leur deuxième en deux semaines. Évidemment, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette défaite. Toutefois, l’entraîneur-chef Jason Maas a admis sa responsabilité au terme du match : « C’est dur de gagner des matchs avec des bottés de placement, a tranché Maas, un peu à cran. Notre attaque dans la zone payante n’est pas très bonne. Elle ne l’a pas été ce soir et elle ne l’a pas été cette saison. Et ça commence par moi. Je dois être meilleur et appeler de meilleurs jeux. »

Cependant, Maas ne peut pas enfiler ses crampons et ses épaulettes et jouer à la place de ses joueurs. Son protégé Cody Fajardo a encore connu une soirée en montagnes russes. Malheureusement pour les Alouettes, le quart a été particulièrement inefficace dans la zone payante. En trois visites à l’intérieur du vingt ennemi, les Als n’ont converti aucun touché. Ils ont également raté deux conversions de deux points après les touchés d’Austin Mack et de William Stanback.

Même s’il a réussi 19 de ses 27 passes pour 241 verges, Fajardo semble mal à l’aise derrière sa ligne de mêlée. Et pour cause. La ligne offensive a accordé cinq autres sacs. Le quart a été forcé de lancer deux interceptions. Chaque semaine, la même histoire se répète.

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Cody Fajardo

La ligne à l’attaque se fragilise plus le match avance, Fajardo a de moins en moins de temps pour faire aboutir les jeux et le botteur David Côté termine le travail en laissant quatre points sur le terrain. Ainsi s’écrit la trame narrative de presque chacune des cinq défaites des Alouettes depuis le début de la campagne.

« On essaye de trouver des réponses. On peut certainement être meilleurs. Je le sais », a expliqué Fajardo.

La défense en moins

Les Alouettes conservent néanmoins leur fiche gagnante, avec 6 gains en 11 rencontres. La plupart du temps, les Montréalais ont été sauvés par leur polyvalence. Lorsque l’attaque était timide, la défense prenait le dessus. Et vice versa. Or, contre les Lions, les deux unités n’ont pas été à la hauteur.

Le quart adverse, Vernon Adams fils, était de retour dans la ville où il a passé sept saisons. Et il a été splendide. Avec 306 verges par la passe, 3 passes de touché et 54 verges au sol, Adams a joué comme le quart prometteur qu’il était.

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Vernon Adams fils

« Je me sens tellement bien, s’est réjoui Adams avec son fils à ses pieds sur le terrain. C’est ma deuxième maison ici. Ça représente beaucoup pour moi. Je m’ennuyais de l’ambiance. »

Reste que la défense des Alouettes a été incapable de reproduire ses exploits du dernier match face aux Blue Bombers.

Désorganisée, mêlée et engourdie, la défense des Alouettes a été extrêmement permissive à des moments opportuns. Deux fois, les demis défensifs des Alouettes ont raté leur chance de faire mal aux Lions.

« C’était une bonne équipe, a concédé le maraudeur Marc-Antoine Dequoy. Ils ont fait de gros jeux à des moments clés. Il faut leur donner le crédit, et nous, on n’a pas été assez disciplinés aujourd’hui. »

Sur de longues passes profondes, Kabion Ento est passé tout droit au premier quart et Raheem Wilson, en fin de match, a été incapable d’intercepter un ballon lui ayant passé entre les mains.

Ce genre de détail a empêché l’unité défensive des Alouettes d’allumer quelque étincelle, comme elle l’a fait à de nombreuses reprises cette saison. En même temps, l’attaque doit aussi, à son tour, pouvoir porter l’équipe.

Un nouveau favori

Même si l’attaque des Alouettes n’offre pas le rendement espéré, l’organisation peut se réjouir de l’éclosion d’Austin Mack. L’Américain de 26 ans a été comme un électrochoc à un moment du match où les signes vitaux de l’équipe étaient au plus bas.

Au début du troisième quart, Mack a capté une passe de 31 verges, en plongeant vers l’avant, dans le fond de la zone des buts, tout en conservant la possession du ballon. Le genre de jeu qui fera les manchettes.

« C’était beau, oui, mais on a perdu. Il faut se regrouper et être plus efficaces dans la zone payante », a reconnu le principal intéressé.

Ce touché permettait aux locaux de prendre les devants 18 à 17. Puis, la foule, silencieuse pendant deux quarts, s’est mise de la partie.

Si bien des observateurs voyaient Greg Ellingson, qui jouait son premier match samedi, être la cible de choix de Fajardo, ça ne fait plus aucun doute maintenant. L’ancien d’Ohio State est son homme de confiance.

Avec ses 7 réceptions et 143 verges, Mack devient de plus en plus confiant. Même si la défaite semble le heurter davantage que la majorité de ses coéquipiers.

Il est quand même en train de s’établir comme l’un des meilleurs receveurs de la Ligue canadienne.

« Je le suis [le meilleur] », a-t-il lancé avant de quitter le terrain.

Direction le Temple de la renommée

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Josh Bourke, Larry Smith et Danny Maciocia

Quatre anciens membres de l’organisation des Alouettes ont été célébrés pendant la mi-temps du match de samedi. Les joueurs Josh Bourke et John Bowman ainsi que les bâtisseurs Larry Smith et Jacques Dussault seront bientôt intronisés au Temple de la renommée du football canadien.

En dépit d’applaudissents timides lors de sa présentation, Dussault a livré un message encourageant sur l’avenir du football québécois, qui a réussi à faire lever la foule : « Je vais là-bas pour représenter les joueurs et les entraîneurs du Québec. C’est une famille exceptionnelle. Le football est le plus beau sport au monde et le football québécois est en santé ! »