Son retour dans la NFL était espéré depuis l’été, mais Laurent Duvernay-Tardif refusait de se faire des attentes. Voilà qu’il retourne à New York pour tenter de mettre la main sur un deuxième Super Bowl, mais surtout pour renouer avec ses coéquipiers.

« À partir du moment où j’ai commencé la résidence en médecine, c’était déjà clair que j’allais prendre quelques mois de congé pendant la saison de football », a expliqué celui qui s’est entendu jeudi avec les Jets de New York.

Arborant un chandail à manches longues affichant le logo de son équipe vis-à-vis son cœur lors d’une rencontre médiatique vendredi après-midi, Duvernay-Tardif avoue avoir travaillé fort dans les derniers mois pour être à la hauteur.

Ça fait 10 mois qu’il n’a pas mis les pieds sur un terrain de la NFL. Dans une ligue où il y a d’innombrables rotations et mouvements de personnel, il était ambitieux de croire qu’il serait toujours au même niveau que lors de son dernier match en janvier.

Or, habituellement, lorsque LDT veut quelque chose, il l’obtient. « Ça faisait déjà un mois et demi que je m’entraînais avec un plus haut volume d’entraînement. Je me sens bien. C’est sûr qu’il y aura une période d’adaptation, mais les Jets m’ont dit qu’ils allaient m’aider à retrouver mon niveau. »

Le garde de 31 ans refuse néanmoins de se mettre trop de pression sur les épaules. « Ça fait 10 mois que je n’ai pas joué au football, il faut que je me donne le temps. »

Une relation de confiance

Il sait cependant qu’il arrive dans un moment particulier de la saison. Les Jets se battent pour une place en éliminatoires et la compétition est très relevée. Évidemment, Duvernay-Tardif veut avoir son mot à dire dans les succès de son équipe. « Si je veux contribuer, il faut que mon ascension se fasse rapidement. »

Le médecin retourne aussi dans un environnement qu’il connaît bien. Une organisation qui lui fait pleinement confiance. Plus tôt vendredi, l’entraîneur-chef des Jets Robert Saleh a qualifié de « phénoménale » la manière dont le Québécois parvient à gérer chaque pan de sa vie.

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L’entraîneur-chef des Jets de New York, Robert Saleh

Comme c’était le cas avec Andy Reid chez les Chiefs de Kansas City, LDT semble entretenir une belle relation avec Saleh, qui lui permet d’être lui-même. « Ça veut tout dire, estime-t-il. Les Jets n’ont pratiquement rien demandé quand ils ont appelé Sasha [Gavami, son agent]. Ils voulaient savoir si je voulais aller m’entraîner avec eux. L’entraînement a duré huit minutes et après on est allés de l’avant. Je pense qu’ils ont confiance en mon professionnalisme et si je dis que je suis prêt à jouer, c’est parce que je sens que je suis prêt. »

Duvernay-Tardif était pleinement conscient qu’en amorçant sa résidence à l’Hôpital juif de Montréal, il réduisait le nombre d’occasions qui allaient se présenter à lui. Il a été heureux que les Jets s’intéressent toujours à ses services à ce stade de la saison. « Ç’a été une question de timing. Dans le football, c’est souvent ça. Il y a une opportunité et il faut la saisir. »

Le docteur à la rescousse

L’ajout du joueur de 318 livres ne sera pas de trop chez les Jets, qui sont déjà privés des services de Mekhi Becton, Alijah Vera-Tucker, George Fant et Max Mitchell sur la ligne à l’attaque.

Duvernay-Tardif est heureux d’être de retour chez les Jets, car il pourra évoluer dans un système qu’il connaît, mené par des entraîneurs qu’il respecte.

D’autant plus que les Jets surprennent avec une fiche de six victoires et trois défaites, au deuxième rang de la section Est de l’Américaine, à égalité avec les Bills de Buffalo.

Toutefois, ce sont ses coéquipiers qui lui ont manqué plus que tout : « Ça fait déjà deux jours que je passe avec l’équipe dans le vestiaire et ça fait du bien. C’est fou comment ça me manquait, c’est indescriptible. Parfois, je me questionnais à savoir pourquoi je voulais jouer au football. Oui, c’est pour gagner, mais c’est surtout pour être en équipe. C’est quelque chose de précieux et que tu ne retrouves nulle part ailleurs. »

Il trouve le vestiaire plus mature et plus confiant qu’en janvier dernier. Il croit que l’équipe a toutes les chances de faire un bon bout de chemin en janvier et en février.

À savoir quand il retrouverait la blouse et le stéthoscope, LDT n’aurait pu être plus clair : « Dans un monde idéal, je retournerais à l’hôpital en mars après avoir gagné un autre Super Bowl. »