Tom Brady n’avait pas perdu trois départs de suite à ses 302 derniers matchs. Cette incroyable séquence, qui s’était amorcée en 2002, a toutefois pris fin, jeudi soir, à Tampa Bay.

Les Buccaneers (3-5) ont perdu pour une cinquième fois à leurs six derniers matchs, 27-22, aux mains des Ravens de Baltimore (5-3), qui leur ont été nettement supérieurs dans les 30 dernières minutes de jeu.

Après deux contreperformances face aux Steelers de Pittsburgh et aux Panthers de la Caroline, les Bucs ont joué avec plus d’intensité en début de rencontre, mais ont été incapables de le faire durant les quatre quarts. Plus le match avançait, plus il était clair que les Ravens formaient la meilleure équipe.

Brady (26 en 44 pour 325 verges) a été victime de 3 sacs, plusieurs de ses passes manquaient de précision et trois autres ont été rabattues sur la ligne de mêlée. Lui et le receveur Mike Evans ont également eu des manques de communication, n’étant visiblement pas sur la même longueur d’onde sur certains jeux. Notons également que Brady a gagné un bon nombre de ses verges alors que la victoire était pratiquement déjà dans la poche des Ravens dans les dernières minutes de jeu.

C’est le demi Leonard Fournette qui a marqué le premier touché des Bucs au premier quart avec une course d’une verge. Le jeu au sol des Buccaneers est le pire de la NFL statistiquement et, à l’exception de la première série, a continué d’en arracher jeudi (44 verges en 15 courses au total).

De l’autre côté du ballon, les Buccaneers devaient se défendre sans trois membres importants de leur tertiaire, les demis de coin Carlton Davis III et Sean Murphy-Bunting et le demi de sûreté Antoine Winfield fils. C’est sûrement pour cette raison que les Ravens ont misé sur leur jeu aérien en première demie, contrairement à ce qu’ils font normalement.

On le sait tous, l’ADN des Ravens est le jeu au sol, mais ils ont opté pour 30 passes et seulement 7 courses avant l’intermission. Et la stratégie n’a pas rapporté puisqu’ils sont rentrés au vestiaire en tirant de l’arrière, 10-3.

On a toutefois revu les Ravens comme on les connaît au retour de la pause. Ils ont couru avec le ballon lors des 5 premiers jeux de leur première série du troisième quart, qui s’est terminée avec un touché de Kenyan Drake qui a créé l’égalité 10-10.

Grâce notamment à une très bonne performance de Lamar Jackson (27 en 38 pour 238 verges, 2 touchés et aucune interception), les Corbeaux ont inscrit des majeurs après deux autres belles séries pour se donner une avance de 24-13 au milieu du quatrième quart.

Et pour l’une des rares fois au cours des deux dernières décennies, il n’y avait probablement pas grand-monde qui croyait que Brady serait en mesure de mener une remontée et d’aller chercher la victoire. Il n’y est effectivement pas parvenu.

La retraite de Rob Gronkowski et la blessure de Cameron Brate n’ont évidemment pas aidé Brady, qui a toujours été meilleur lorsqu’il pouvait compter sur de bons ailiers rapprochés. L’impact de la blessure du centre Ryan Jensen, qui n’a toujours pas joué cette saison, est un autre facteur important.

En défense, les Bucs sont inconstants et particulièrement vulnérables contre la course. Le secondeur Devin White, qui devrait normalement être la pierre angulaire de l’unité à sa quatrième année, connaît une saison un peu décevante.

Brady n’est donc bien sûr pas le seul à blâmer pour les insuccès des Bucs. Cela dit, son jeu ressemble de plus en plus à ce que l’on serait en droit de s’attendre de la part d’un quart-arrière de 45 ans. Jeudi, il est devenu le « meneur » de tous les temps pour les sacs encaissés avec 556, dépassant ainsi Ben Roethlisberger (554). Derrière une ligne qui peine à faire le boulot et qui semble un peu mêlée sans son meneur Jensen, il risque d’y en avoir beaucoup d’autres au cours des prochaines semaines.

Ce qui nous ramène à la décision de Brady d’être revenu disputer une 23e saison. Un choix qui a selon toute vraisemblance causé sa séparation avec Gisele Bündchen, qui a déjà dit qu’elle redoutait les ennuis de santé que le football pouvait causer chez son mari, à court et à long terme.

Mais Brady veut continuer de jouer. Il aurait même dit au commentateur Al Michaels (Amazon) qu’il aimerait prendre sa retraite après avoir gagné un autre Super Bowl dans le scénario rêvé, même si ce n’était pas cette année…

Non, ce ne sera pas cette année. Il y a trop de problèmes chez les Bucs à l’heure actuelle et ils jouent avec aucun sentiment d’urgence, ce qui ne pardonne jamais dans la NFL.

Brady deviendra joueur autonome en mars. Pourrait-il vraiment choisir de poursuivre sa carrière en 2023 ? Par exemple avec l’équipe de son enfance, les 49ers de San Francisco ? Rien n’est à exclure dans son cas. C’est le football avant tout.