Quel a été le fait saillant des amateurs de football new-yorkais au cours de la dernière décennie ? Un indice, il n’impliquait ni les Jets ni les Giants.

Deux morceaux de robot pour ceux et celles qui ont répondu le 48e Super Bowl, présenté le 2 février 2014 au MetLife Stadium, et qui opposait les Seahawks aux Broncos. Non, les bonnes gens de la Grosse Pomme et du New Jersey n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent depuis une dizaine d’années.

Étrangement, l’histoire des Giants et celle des Jets se ressemblent beaucoup depuis une dizaine d’années. Commençons par les Giants.

Depuis qu’ils ont vaincu Tom Brady et les Patriots pour la deuxième fois en quatre ans au Super Bowl après la saison de 2011, les G-Men n’ont connu qu’une seule bonne année, en 2016. C’était la première de l’entraîneur-chef Ben McAdoo, successeur de Tom Coughlin. Les Giants avaient atteint les éliminatoires avec une fiche de 11-5.

Mais si l’on exclut cette saison, les Giants ont gagné moins du tiers de leurs matchs entre 2013 et 2021 (41-88). Les dernières saisons d’Eli Manning, autant que les premières de Daniel Jones, ont été faméliques pour une organisation avec quatre trophées Lombardi dans sa vitrine.

C’est encore pire pour les Jets, vous vous en doutiez. Leur dernière conquête date de plus de 50 ans (1969) et ils n’ont eu qu’une seule saison gagnante au cours de la dernière décennie. Todd Bowles était parvenu à gagner 10 matchs à sa première saison comme entraîneur-chef, en 2015. Si l’on exclut cette campagne, les Jets ont une fiche de 53-108 depuis 2011 et ont donc perdu plus des deux tiers de leurs parties, eux aussi.

Bref, les deux clubs de New York étaient devenus des risées. Ça semble toutefois sur le point de changer.

Grâce à leur étonnante victoire aux dépens des Packers à Londres, dimanche dernier, les Giants ont validé leur beau début de saison et ont maintenant une fiche de 4-1. Quelques heures plus tard, les Jets se sont offert une victoire par 23 points contre les Dolphins et ont ainsi porté leur fiche à 3-2.

Un succès fragile ? Bien sûr que oui. On est encore loin d’une participation aux éliminatoires ou même d’une saison gagnante. N’empêche que ces éclaircies étaient attendues avec impatience dans l’irascible marché de New York. Le mérite doit d’abord revenir aux entraîneurs-chefs Brian Daboll et Robert Saleh, qui ont mis de l’ordre au sein d’organisations bordéliques.

Daboll travaille dans la NFL depuis 2000 et a remporté cinq Super Bowls dans des rôles d’adjoint avec les Patriots. Il a été le coordonnateur offensif des Bills de 2018 à 2021.

L’impact de Daboll sur le quart Daniel Jones, à la fois plus constant et confiant, est manifeste. Même s’il doit se débrouiller sans presque tous ses receveurs habituels, Jones réussit 66,7 % de ses passes, un sommet en carrière.

PHOTO KIRBY LEE, USA TODAY SPORTS

Daniel Jones, quart-arrière des Giants de New York

La pièce maîtresse de l’attaque des Giants est toutefois Saquon Barkley, qui totalise 676 verges d’attaque après cinq matchs ! Deuxième choix du repêchage de 2018, Barkley est méconnaissable par rapport aux dernières saisons.

En défense, les Giants se sont tournés vers un autre entraîneur d’expérience, Don Wink Martindale, qui évolue dans la NFL depuis 2004. Le coordonnateur défensif s’apprête à affronter l’équipe qui l’a remercié en début d’année, les Ravens de Baltimore. Son unité a très bien fait en deuxième demie de son match contre Aaron Rodgers la semaine dernière, peut-elle faire de même face à Lamar Jackson ?

Un noyau prometteur

Du côté des Jets, Saleh a pris le contrôle d’une équipe qui tournait en rond depuis ses deux matchs de championnat de l’Américaine en 2009 et en 2010. L’ancien coordonnateur défensif des 49ers a déjà un noyau prometteur sous la main.

Le repêchage de 2022 pourrait devenir le meilleur de l’histoire des Jets. Sauce Gardner deviendra l’un des bons demis de coin de la NFL ; le porteur Breece Hall est actuellement favori pour le titre de recrue offensive par excellence ; l’ailier espacé Garrett Wilson a attrapé 23 passes à ses 5 premiers matchs ; et le chasseur de quarts Jermaine Johnson a réussi quelques jeux importants dans un rôle de réserviste.

PHOTO ADAM HUNGER, ASSOCIATED PRESS

Zach Wilson, quart-arrière des Jets de New York

Mais le jeune joueur le plus important est Zach Wilson. Deuxième espoir sélectionné à l’encan de 2021, Wilson démontre les qualités de quart-arrière qui ont convaincu les Jets de le repêcher depuis son retour au jeu, il y a deux semaines. Ce ne sont que deux matchs, mais il y a de l’espoir.

Les Giants et les Jets ont encore beaucoup à faire afin de se hisser au rang des meilleurs clubs de leur association respective. Beaucoup. Une chose semble par contre assez claire : ils sont dirigés par des entraîneurs allumés et compétents.

Cela dit, le plus important pour les deux équipes sera de s’assurer que leur récent et modeste succès ne soit pas éphémère, comme l’ont été ceux de McAdoo et de Bowles… Il y aura assurément des défaites et une séquence difficile ou deux pour chacune des deux équipes dans les prochains mois. La clé sera qu’elle ne s’éternise pas, ce qui est le danger lorsqu’une culture de perdants est bien incrustée dans une équipe.

Les prédictions de Miguel Bujold

  • San Francisco c. Atlanta : San Francisco
  • Nouvelle-Angleterre c. Cleveland : Cleveland
  • Jets de New York c. Green Bay : Green Bay
  • Jacksonville c. Indianapolis : Indianapolis
  • Minnesota c. Miami : Miami
  • Cincinnati c. La Nouvelle-Orléans : La Nouvelle-Orléans
  • Baltimore c. Giants de New York : Giants de New York
  • Tampa Bay à Pittsburgh : Tampa Bay
  • Caroline c. Rams de Los Angeles : Rams de Los Angeles
  • Arizona c. Seattle : Seattle
  • Buffalo c. Kansas City : Kansas City
  • Dallas c. Philadelphie : Philadelphie
  • Denver c. Chargers de Los Angeles : Chargers de Los Angeles

La semaine dernière : 11-4

Total de la saison : 46-28-1

Trois matchs à voir

Buffalo c. Kansas City, dimanche, 16 h 25

PHOTO GREGORY FISHER, USA TODAY SPORTS

Josh Allen

Le match de la saison. Les Bills et les Chiefs semblent destinés à s’affronter en finale de l’AFC, n’est-ce pas ? S’ils devaient terminer à égalité, c’est bien sûr le match de ce dimanche qui servirait à briser l’égalité. L’an dernier, les deux puissances se sont croisées dès le deuxième tour éliminatoire, un match épique dans lequel 25 points ont été marqués dans les deux dernières minutes du quatrième quart. Les Chiefs l’avaient emporté, 42-36, en prolongation sans que les Bills aient pu toucher au ballon. Le règlement de la prolongation a heureusement été modifié depuis.

Dallas c. Philadelphie, dimanche, 20 h 20

PHOTO ASHLEY LANDIS, ASSOCIATED PRESS

Cooper Rush

On croyait que Dak Prescott serait en mesure de revenir de sa blessure au pouce, mais à moins d’une surprise, Cooper Rush, invaincu en cinq départs dans la NFL, affrontera les Eagles. Considérée comme l’une des plus faibles au début de la saison, la division Est de la Nationale compte trois équipes qui ont déjà remporté au moins quatre victoires, dont les Cowboys et les Eagles. Plusieurs joueurs de la ligne offensive des Eagles sont gênés par une blessure et le front défensif des Cowboys devra en tirer profit. Sinon, la tertiaire des Cowboys pourrait connaître des difficultés contre A. J. Brown, DeVante Smith et Dallas Goedert.

Denver c. Chargers de Los Angeles, lundi, 20 h 15

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Justin Herbert

Russell Wilson et l’attaque des Broncos auront-ils profité des 10 derniers jours pour trouver un peu de cohésion ? Ils semblaient avoir régressé lors de leur défaite face aux Colts, le 6 octobre. Les Chargers ont remporté leurs deux derniers matchs et une victoire contre Denver leur procurerait un coussin au deuxième rang de l’Ouest de l’Américaine derrière les Chiefs. Justin Herbert occupe le deuxième rang de la ligue avec 1478 verges par la passe, tandis que le demi Austin Ekeler totalise déjà 527 verges d’attaque et cinq touchés. Et rappelons que Keenan Allen a raté plusieurs matchs…