Si je vous avais dit, il y a un mois, qu’une seule équipe serait toujours invaincue après quatre semaines dans la NFL, auriez-vous deviné qu’il s’agissait des Eagles de Philadelphie ? Non ? Pas plus si je vous avais laissé 10 chances ?

Ce n’est pourtant pas si étonnant de voir les Eagles connaître du succès. Il y avait très peu de points d’interrogation au sein de cette équipe, qui est passée sous le radar durant les mois qui ont précédé le botté d’envoi.

Mais il y en avait un très gros : Jalen Hurts.

Hurts était-il vraiment la solution à la position la plus importante ?

Après ce que l’on pourrait gentiment qualifier de performance ordinaire lors de l’élimination des Eagles à Tampa Bay en janvier dernier (23 en 43 pour 258 verges, 1 passe de touché et 2 interceptions), il était certainement permis d’en douter. Hurts prenait trop de temps, autant sur le plan de ses lectures de jeu que pour décocher ses passes. Il rendait le travail de la défense adverse trop facile.

Même les Eagles ne semblaient pas trop convaincus. Avec deux choix de premier tour dans leur poche, ils se sont très bien positionnés afin de pouvoir conclure des transactions pour obtenir l’un des nombreux jeunes quarts qui devraient trouver preneur dès le premier soir en avril prochain.

La saison 2022 allait donc déjà être un moment charnière dans la carrière de Hurts. Il faut leur rendre ce qui leur revient, les Eagles lui ont toutefois donné une « vraie » chance. Ils sont allés chercher A.J. Brown au Tennessee et lui ont accordé un contrat de 100 millions pour quatre ans.

À défaut d’être un receveur spectaculaire comme Tyreek Hill ou Ja’Marr Chase, Brown est l’un des plus productifs et n’a pas tardé à le prouver à ses nouveaux employeurs. L’ancien des Titans totalise déjà 25 attrapés pour 404 verges, troisième total de la ligue derrière Hill et Stefon Diggs, tout juste devant Cooper Kupp et Justin Jefferson. La crème de la crème.

PHOTO MATT SLOCUM, ASSOCIATED PRESS

A.J. Brown (11)

Avec Brown, l’ailier rapproché Dallas Goedert et DeVonta Smith, 10e espoir sélectionné en 2021, Hurts peut lancer le ballon à trois cibles de grande qualité et a aussi la chance de jouer derrière l’une des bonnes lignes de la ligue, actuellement la meilleure selon le Pro Football Focus.

Le joueur clé du quintette ? Jason Kelce, le frère de Travis, membre des Chiefs de Kansas City. Kelce est un centre qui combine une agilité hors du commun pour un joueur de ligne offensive à une ténacité de première. Il est également l’un des grands leaders de la NFL.

Bien entouré, Hurts ? Assurément. Mais rendons-lui ce qui lui revient : Hurts joue comme un sérieux prétendant au titre du joueur par excellence, rien de moins. On savait déjà qu’il excellait au sol, et il a déjà obtenu 205 verges et marqué 4 touchés de cette façon.

C’est comme passeur que Hurts a progressé de façon significative. Il joue avec une précision qu’on ne lui connaissait pas, ayant complété les deux tiers de ses passes pour une moyenne de 280 verges par match jusqu’à présent.

Remplacé par Tua

Hurts s’est fait connaître avec le Crimson Tide d’Alabama avec lequel il a connu une belle carrière universitaire. Il avait toutefois été remplacé après la première demie du championnat national de 2017. Avec son club qui tirait de l’arrière, 13-0, contre les Bulldogs de Georgia, Nick Saban avait envoyé Tua Tagovailoa dans la mêlée au début du troisième quart. Le Crimson Tide l’avait finalement emporté, 26-23.

Après avoir joué sa dernière saison avec les Sooners de l’Oklahoma à la suite d’un transfert, Hurts était vu comme un potentiel choix de quatrième ou de cinquième tour dans la NFL. Un futur réserviste de qualité. Les Eagles avaient donc causé une certaine surprise en le repêchant en deuxième ronde. Mais à sa troisième saison professionnelle, Hurts est le quart de ce qui est clairement la meilleure équipe de la Nationale.

Et ce n’est pas seulement l’attaque qui joue bien à Philadelphie. La défense a déjà enregistré 16 sacs, 5 interceptions et 5 échappés recouvrés ! Il y a du talent et de la profondeur sur le front ; Haason Reddick a amélioré le groupe de secondeurs et Darius Slay et James Bradberry forment une excellente paire de demis de coin aguerris.

On parle peu de lui, mais Nick Sirianni a maintenant une fiche de 13-8 depuis qu’il dirige les Eagles. Souvent ciblé par la critique, le DG Howie Roseman, lui, a pris plusieurs décisions heureuses et, derechef, a bien positionné son équipe en vue du prochain repêchage.

Des aspirants légitimes au Super Bowl, les Eagles ? Absolument.

Comme toutes les équipes, ils doivent cependant continuer à gagner des matchs pour quelques mois avant de penser au Super Bowl. Surtout que les Cowboys jouent presque aussi bien qu’eux et n’ont qu’une victoire de retard au sommet de l’Est de la NFC.

Après leur passage en Arizona, dimanche, les Eagles recevront d’ailleurs leurs vieux rivaux de Dallas, dimanche soir prochain. Un autre très bon match en perspective.

Les prédictions de Miguel Bujold

  • Giants de N-Y c. Green Bay (à Londres) : Green Bay
  • Pittsburgh à Buffalo : Buffalo
  • Chargers de L-A à Cleveland : Chargers de L-A
  • Chicago au Minnesota : Minnesota
  • Detroit en Nouvelle-Angleterre : Nouvelle-Angleterre
  • Seattle à La Nouvelle-Orléans : La Nouvelle-Orléans
  • Miami aux Jets de N-Y : Miami
  • Atlanta à Tampa Bay : Tampa Bay
  • Tennessee à Washington : Washington
  • Houston à Jacksonville : Jacksonville
  • San Francisco en Caroline : San Francisco
  • Dallas aux Rams de L-A : Dallas
  • Philadelphie en Arizona : Philadelphie
  • Cincinnati à Baltimore : Baltimore
  • Las Vegas à Kansas City : Kansas City
  • La semaine dernière : 9-6
  • Total de la saison : 35-24-1

Trois matchs à surveiller

Dallas chez les Rams de Los Angeles, dimanche, 16 h 25

PHOTO JEROME MIRON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Cooper Rush, quart-arrière des Cowboys de Dallas

À moins d’un revirement de dernière heure, Dak Prescott ratera un autre match, n’étant pas encore tout à fait capable de bien agripper le ballon selon le propriétaire des Cowboys, Jerry Jones. Cooper Rush peut-il maintenant aller vaincre les Rams après avoir remporté ses quatre premiers départs dans la NFL ? L’incarnation de l’homme invisible d’Allen Robinson II est vraiment très réussie. Le receveur approche les 100 verges de gains après 4 matchs (9 attrapés pour 95 verges et 1 touché)…

Cincinnati à Baltimore, dimanche, 20 h 20

PHOTO KAREEM ELGAZZAR, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Joe Burrow , quart-arrière des Bengals de Cincinnati

La tertiaire des Ravens continue de se faire éplucher par quiconque possède une main et un ballon. Elle sera mise à l’épreuve par Joe Burrow et les Bengals, qui ont battu les Corbeaux 41-17 et 41-21 en 2021. La ligne offensive des Bengals joue un peu mieux, mais le jeu au sol est improductif, probablement parce que l’unité s’efforce d’abord et avant tout de bien bloquer devant Burrow. Si les Ravens veulent remporter le titre du Nord de l’Américaine, une victoire dans ce match intradivision n’est pas essentielle, mais aiderait grandement.

Las Vegas à Kansas City, lundi, 21 h 15

PHOTO JASON BEHNKEN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L'entraîneur-chef des Chiefs de Kansas City, Andy Reid

Andy Reid et Josh McDaniels sont deux des entraîneurs offensifs les plus créatifs de l’histoire de la NFL et, sur papier, l’attaque des Raiders est capable de rivaliser avec celle des Chiefs. Il devrait donc normalement se marquer beaucoup de points, lundi soir, à l’Arrowhead Stadium. Depuis qu’ils ont surpris les Chiefs à Kansas City il y a deux ans, les Raiders ont perdu les trois affrontements entre les deux équipes, dont de cuisantes défaites de 41-14 et 48-9 l’an dernier.