Il n’y a pas que Vernon Adams fils qui sera de retour à Montréal dans l’uniforme des Lions de la Colombie-Britannique, vendredi soir au stade Percival-Molson. Ce sera également le cas d’Antonio Pipkin, de David Ménard et de John Bowman, qui en est à sa première saison comme entraîneur de ligne défensive.

« C’est sûr qu’ils s’en viennent en ville et qu’ils voudront bien paraître. Ils vont tout donner, et ce sera très important pour nous d’avoir de l’intensité », a dit Danny Maciocia après l’entraînement des Alouettes, mercredi.

Obtenu par les Lions la semaine dernière, Adams fils sera-t-il le quart-arrière partant de sa nouvelle équipe ? Partagera-t-il plutôt le travail avec Pipkin, qui avait obtenu quelques départs avec les Alouettes en 2018, ou encore avec le Canadien Michael O’Connor ? Adams fils sera fort probablement le remplaçant de l’excellent Nathan Rourke dans la dernière ligne droite, mais à court terme, seuls les Lions savent de quelle façon ils utiliseront leurs quarts-arrières.

Les styles de jeu de Pipkin et d’Adams se ressemblent beaucoup, mais c’est un peu différent dans le cas d’O’Connor. On a donc étudié les bandes vidéo des trois quarts-arrières en sachant qu’il est possible qu’on affronte un ou deux quarts différents. C’est très important qu’on soit prêts mentalement.

Danny Maciocia, directeur général et entraîneur-chef des Alouettes

En plus de ne pas connaître la stratégie des Lions derrière le centre, la défense des Alouettes sera opposée au groupe de receveurs le plus explosif de la LCF. Bryan Burnham, Dominique Rhymes, Lucky Whitehead et Keon Hatcher testeront une tertiaire fragile, qui cherche encore la bonne recette après 11 matchs.

« C’est une attaque qui représente un défi considérable pour le long jeu, alors on devra être constants et solides dans nos techniques », a prévenu Noel Thorpe.

Comme l’a lui-même indiqué le coordonnateur défensif, mercredi, plusieurs des longs jeux accordés par la défense montréalaise ont été attribuables à de mauvais plaqués, un problème récurrent depuis le début de la saison et qui a refait surface dans la défaite de 38-24 contre Ottawa, vendredi dernier.

« J’estime qu’on joue bien défensivement, mais lorsqu’on a eu des difficultés et qu’on a accordé de longs jeux, c’est généralement parce qu’on a raté des plaqués. Et pour être une bonne défense, il faut savoir plaquer. Les défenses capables de gagner un championnat sont bâties à partir de ça », a noté Thorpe.

Afin de favoriser la santé et la sécurité des joueurs, les entraînements avec épaulières sont limités dans la LCF. Les équipes ne peuvent le faire que durant 45 minutes par semaine et pour un maximum de 12 fois par saison.

« Je ne vais pas me servir de ça comme excuse, a ajouté Thorpe. On s’entraînait souvent sans nos épaulières à l’époque de Don Matthews. Il faut seulement s’assurer d’être bien positionnés afin de pouvoir réussir notre plaqué, ce n’est pas plus compliqué que ça. »

Le problème avec Harris

Si Thorpe est d’avis – et avec raison – que les mauvais plaqués sont à la source des ennuis de sa défense, Anthony Calvillo, lui, sait que ce sont les revirements qui plombent son attaque. Et le grand responsable de ces revirements, c’est Trevor Harris, qui en a commis trois face au Rouge et Noir (deux interceptions et un échappé).

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Trevor Harris

« On en a parlé avec Trevor. Tout se déroule bien, sauf cet aspect. Les revirements nous ont fait mal en Saskatchewan, contre Edmonton et Winnipeg [à Montréal] et vendredi [contre Ottawa]. C’est notre plus gros problème », a dit Calvillo.

Harris totalise dix interceptions en autant de matchs cette saison et en a lancé deux dans chacune des quatre parties auxquelles a fait référence Calvillo, toutes des défaites.

« Je dois l’aider en choisissant des jeux avec lesquels il se sent à l’aise. »

Une autre façon d’aider Harris, c’est avec un jeu au sol efficace. Calvillo a expliqué que les Alouettes avaient entre autres obtenu du succès par la course lors du dernier match parce que le Rouge et Noir a souvent utilisé deux maraudeurs dans les zones profondes (cover two), ce qui a eu pour effet d’ouvrir certains corridors de course. Les demis offensifs Walter Fletcher et Jeshrun Antwi ont totalisé 118 verges en 14 courses.

« Je dois m’assurer de ne pas abandonner le jeu au sol, et ce, même si on ne connaît pas de succès sur quelques jeux, a avoué Calvillo. C’est la même chose que pour la passe. Je ne vais pas arrêter de choisir des jeux aériens parce qu’on a eu quelques passes incomplètes. C’est important pour nos joueurs de ligne, qui veulent pouvoir bloquer vers l’avant [jeux au sol] et pas seulement à reculons [jeux par la passe]. »