L’heure était à la fête, jeudi soir, au stade Percival-Molson. Tous les éléments étaient réunis pour permettre aux Alouettes de Montréal de renouer avec la victoire, mais les Elks d’Edmonton en ont décidé autrement en s’imposant par la marque de 32-31.

Beaucoup étaient curieux de voir si Danny Maciocia, directeur général de l’équipe et nouvel entraîneur-chef par intérim, arriverait à secouer les troupes. Champion de la Coupe Grey avec la formation d’Edmonton, le Québécois était de retour derrière un banc pour la première fois depuis son départ des Carabins de l’Université de Montréal.

« Je me sentais bien, a précisé Maciocia après la rencontre. Je me sentais chez nous. »

La bonne nouvelle était que l’équipe avait eu une semaine congé pour bien se préparer à affronter une équipe qui connaît aussi beaucoup de difficultés.

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Danny Maciocia, entraîneur-chef et directeur général des Alouettes

Le match a commencé froidement pour les Moineaux. Même que les visiteurs ont pris les devants au premier quart. Le court hommage rendu à Guy Lafleur, à qui l’organisation a dédié une bannière, n’aura pas suffisamment motivé les favoris de la foule.

Cependant, les locaux ont connu un regain d’énergie au deuxième quart. Exactement à partir du moment où l’équipe a annoncé sur les médias sociaux avoir fait l’acquisition des droits du garde Laurent Duvernay-Tardif.

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Eugene Lewis

Le quart Trevor Harris a trouvé coup sur coup Tyson Philpot et Eugene Lewis dans la zone des buts, alors que l’équipe était à la porte des buts. D’ailleurs, le premier touché de la saison du receveur étoile n’aurait sans doute pas été possible sans l’excellent retour de botté de Chandler Worthy. Il a connu un autre fort match et a souvent permis à ses coéquipiers d’être bien positionnés à la reprise du ballon.

Le vent dans les voiles et cheveux au vent, Marc-Antoine Dequoy a même ajouté son grain de sel en réalisant sa deuxième interception de la saison en deux matchs à domicile. S’il avait ramené le ballon jusque dans la zone de buts il y a trois semaines, il a été arrêté à la ligne d’une verge cette fois-ci, après avoir parcouru 50 verges avec le ballon. Dominique Davis a ajouté des points au tableau avec la faufilade du quart. Les Alouettes menaient 24-12 à la mi-temps.

Célébrer les champions

Cette saison marque le 20anniversaire du sacre de 2002 pour les Alouettes, alors qu’ils avaient pris la mesure des Eskimos d’Edmonton pour remporter la Coupe Grey. La formation dirigée par Don Matthews occupe toujours une place unique dans le cœur des partisans, et on l’a bien senti jeudi soir.

Sylvain Girard, Bruno Heppell, Stéphane Fortin et Scott Lowry notamment étaient présents au centre du terrain pendant la mi-temps.

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Ben Cahoon transportant la Coupe Grey

L’un des plus grands joueurs de l’histoire de la Ligue canadienne de football, le receveur Ben Cahoon, a été le plus applaudi. Les gens lui ont réservé une ovation debout lorsqu’il a fait son entrée sur le terrain, Coupe Grey au bout des bras.

Une deuxième demie qui fait mal

Alors que tout semblait rouler comme sur des roulettes, les Alouettes ont renoué avec leurs mauvaises habitudes et ont laissé filer une avance de 19 points, après que Davis eut réalisé une autre faufilade pour porter le pointage à 31-12.

« C’est frustrant, c’est certain, d’être dans cette position et d’échapper le match en raison de pénalités et de revirements », a déclaré Harris, qui a conclu la rencontre avec un taux de réussite par la passe de 73,1 %, une récolte de 241 verges aériennes, deux passes de touché et deux interceptions.

Interceptions et pénalités ont plombé le match des locaux. Les Alouettes ont écopé de 13 pénalités qui ont coûté un cumulatif de 113 verges.

Harris pense que le manque de précision et d’efficacité fait aussi partie des facteurs qui ont coulé son équipe.

Malgré les encouragements du médaillé olympique Steven Dubois et du joueur des Commanders de Washington Benjamin St-Juste présents au stade, les Alouettes ont commis une pléthore d’erreurs.

« Je ne pense pas que notre équipe est fragile », a expliqué l’entraîneur-chef après le match, expliquant que cette défaite, ajoutée aux trois précédentes, tenait à des détails qu’il allait falloir retravailler. Il a apprécié l’effort de ses troupes et tout le monde a travaillé pour aller chercher la victoire, souligne-t-il. Elles ont même réussi un botté court au milieu du troisième quart. Sauf qu’il est d’avis qu’il faut « trouver une façon d’aller chercher la victoire ».

Les Elks ont été patients et ont su saisir les occasions. Le quatrième quart a été à leur avantage. Ils ont inscrit 20 points sans riposte pour remporter le match 32 à 31. La dernière réception de Chris Osei-Kusi dans la zone des buts avec un peu plus de quatre minutes à faire au match s’est révélée fatale.