Brian Flores, l’entraîneur licencié des Dolphins de Miami, a intenté mardi un procès à la NFL et à trois de ses équipes, affirmant que les pratiques d’embauche racistes de la ligue ont entraîné une ségrégation raciale et une gestion semblable à celle d’une plantation.

La plainte déposée devant le tribunal fédéral de Manhattan vise à obtenir le statut de recours collectif et des dommages et intérêts non spécifiés de la part de la ligue, des Dolphins, des Broncos de Denver et des Giants de New York, ainsi que de personnes non identifiées.

Flores a été licencié le mois dernier par Miami après avoir mené les Dolphins à une fiche de 24-25 en trois saisons. Ils ont terminé la plus récente saison avec un dossier de 9-8, leur deuxième saison gagnante consécutive, mais n’ont pas réussi à se qualifier pour les éliminatoires.

« Dieu m’a offert un talent spécial pour être entraîneur au football, mais le besoin de changement est plus important que mes objectifs personnels, a déclaré Flores dans un communiqué publié par le cabinet d’avocats qui le représente dans cette affaire. En prenant la décision de déposer une plainte en recours collectif aujourd’hui, je comprends que je pourrais risquer de ne plus partager le sport que j’aime et qui a tant fait pour ma famille et moi. Mon espoir sincère est qu’en s’élevant contre le racisme systémique dans la NFL, d’autres personnes se joindront à moi pour assurer un changement positif pour les générations à venir. »

Dans un communiqué, la NFL a déclaré qu’elle se défendrait « contre ces allégations, qui sont sans fondement ». La ligue a ajouté : « La NFL et nos clubs se sont profondément engagés à garantir des pratiques d’emploi équitables. Nous continuons de faire des progrès pour ce qui est d’offrir des opportunités équitables dans toutes nos organisations.

« La diversité est au cœur de tout ce que nous faisons. Il y a peu de dossiers sur lesquels nos clubs et notre équipe de direction passent davantage de temps. »

La poursuite allègue que la ligue a fait preuve de discrimination envers Flores et d’autres entraîneurs noirs pour des raisons raciales, en leur refusant des postes d’entraîneurs-chefs, de coordinateurs offensifs et défensifs et d’entraîneurs de quarts-arrière, ainsi que de directeurs généraux.

« À certains égards, la NFL pratique la ségrégation raciale et est gérée comme une plantation », indique l’action en justice.

« Ses 32 propriétaires – dont aucun n’est noir – profitent largement du travail des joueurs de la NFL, dont 70 % sont noirs. Les propriétaires regardent les matchs du haut des stades de la NFL dans leur loge de luxe, tandis que leur main-d’œuvre majoritairement noire met son corps en danger chaque dimanche, encaissant des coups violents et subissant des blessures débilitantes au corps et au cerveau, tandis que la NFL et ses propriétaires récoltent des milliards de dollars », ajoute-t-elle.

Au cœur de cette action en justice se trouvent des messages textes de l’entraîneur des Patriots Bill Belichick félicitant par erreur celui qu’il croit être Brian Daboll, finalement embauché pour le poste, avant même que Flores soit reçu en entrevue. Flores en conclurait que son entrevue n’était qu’une façade pour faire croire à une recherche de diversité dans le personnel des Giants.

Les Giants ont réagi en précisant que Flores avait été considéré jusqu’à la toute fin du processus, mais qu’ils avaient embauché au final celui qu’ils jugeaient le plus qualifié.

Selon la poursuite, le propriétaire des Dolphins Stephen Ross aurait offert à Flores de le payer 100 000 $ pour chaque défaite durant sa première saison, puisqu’il voulait que son équipe obtienne le premier choix au repêchage. La poursuite allègue que Ross a ensuite fait pression sur Flores pour qu’il recrute un quart de premier plan en violation des règles de la NFL au sujet du maraudage. Lorsque Flores a refusé, il aurait été décrit comme « l’homme noir en colère » avec lequel il est difficile de travailler. Il aurait été ridiculisé jusqu’au moment de son congédiement.

Flores allègue aussi que John Elway et le PDG des Broncos Joe Ellis ont mené une « fausse entrevue » avec lui en 2019. Ils se seraient présentés en retard et « ébouriffés, et il semblait évident qu’ils avaient beaucoup bu la nuit d’avant ».

Cette poursuite tend à démontrer que la « Rooney Rule » n'est qu'un écran de fumée. Cette règle, mise en place en 2003 puis élargie dans son application en 2020, oblige chaque équipe qui doit pourvoir des postes d'entraîneur-chef, de coordonnateur ou de directeur général, à passer en entrevue au moins un membre d'une minorité visible.