Ce sera le match de la famille, ce samedi après-midi, alors que les Blue Bombers de Winnipeg seront de passage au stade Percival-Molson. Chez les Alouettes, on retrouve d’ailleurs une grande famille au sein des unités spéciales, celle des Québécois.

Lorsqu’ils sont en santé et en uniforme, Marc-Antoine Dequoy, Alexandre Gagné, Régis Cibasu, Jean-Samuel Blanc, Christophe Normand et Pierre-Luc Caron contribuent tous aux unités spéciales des Oiseaux. Et il y a bien sûr David Côté, le botteur de précision recrue du club, qui s’est vite établi comme un joueur fiable.

« L’ambiance est vraiment bonne [au sein des unités spéciales]. On peut parfois se dire un mot ou deux en français pour la stratégie, alors on communique un peu plus facilement. »

Je pense que notre groupe est spécial et que c’est effectivement en partie en raison des Québécois. On a une belle chimie, et pas seulement entre Québécois, mais avec tous les joueurs des unités.

David Côté, botteur des Alouettes

« Je ne sens pas que je suis dans une équipe professionnelle, je me sens comme lorsque j’étais avec les Carabins. Tout le monde se côtoie et se parle, autant les Québécois que les Américains », a renchéri Dequoy, qui fait partie des quatre groupes d’unités spéciales de l’équipe.

« J’ai vite constaté qu’il y avait beaucoup de va-et-vient chez le personnel des joueurs dans les rangs professionnels, que ce soit en raison des blessures ou parce qu’il y a des nouveaux joueurs qui arrivent dans l’équipe presque toutes les semaines. Mais il y a une énergie dans notre vestiaire qu’on ne retrouve nulle part ailleurs », a poursuivi Dequoy.

Rouge et Or ou Carabins ?

Côté a fait ses classes avec le Rouge et Or de l’Université Laval, tandis que Dequoy est un produit des Carabins de l’Université de Montréal. Le directeur général des Als, Danny Maciocia, a bien sûr longtemps été le grand manitou des Carabins, alors que le fils de l’entraîneur adjoint André Bolduc, Thomas Bolduc, est actuellement le quart-arrière du Rouge et Or. Bref, en ce week-end de la Coupe Dunsmore, qui sera disputée dimanche au CEPSUM, les deux camps sont très bien représentés chez les Alouettes.

« Je pense que les Carabins vont l’emporter, mais je suis incapable de me prononcer quant au pointage. J’ai déjà placé quelques paris avec des membres de notre équipe, je suis assez confiant », a dit le joueur de ligne défensive David Ménard, ancien de l’Université de Montréal.

Je vais essayer de me faire un peu d’argent sur le dos des gars de [l’Université] Laval parce que je suis pas mal convaincu que les Carabins vont gagner.

David Ménard, joueur de ligne défensive

« Victoire de 36 à 12 des Carabins. Je donne 12 points au Rouge et Or seulement parce que je sais que les Carabins vont utiliser leurs réservistes rendus au quatrième quart », a quant à lui lancé Dequoy.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Marc-Antoine Dequoy

Parmi tous les membres des Alouettes, il y en a toutefois un qui marche sur des œufs lorsqu’il s’agit de la rivalité Carabins-Rouge et Or et du match de dimanche : Khari Jones.

« Il y a plusieurs membres des Carabins et du Rouge et Or dans mon équipe, comme vous le savez, alors je ne peux pas choisir un camp. J’espère seulement que ce sera un bon match. »

Le calme de Côté

Maciocia et les Alouettes ont fait le plein de Québécois l’hiver dernier. En plus de tous les joueurs sur les unités spéciales, plusieurs vétérans issus de la province font partie de la ligne offensive (Kristian Matte, Philippe Gagnon, David Foucault, notamment) ; Ménard connaît une excellente saison en défense ; et Dequoy devrait éventuellement devenir un partant défensif, lui aussi. Remis de sa blessure à une main, ce dernier a participé aux deux derniers matchs des siens.

« J’ai confiance que je peux jouer en défense dans cette ligue, il s’agit seulement d’être patient. Le facteur de l’expérience est important et je le constate. Il y a une valeur à avoir joué trois ou quatre saisons par rapport à un joueur qui débute sa carrière », a reconnu Dequoy, qui est actuellement le réserviste de Ty Cranston comme maraudeur.

Puis, il y a Côté. Impliqué dans une lutte avec le vétéran Tyler Crapigna au camp d’entraînement, le Québécois n’était sûr de rien avant le début de la saison. Les Alouettes non plus…

Les postes de botteur de précision et de botteur de dégagement représentaient de très gros points d’interrogation au début de la saison. C’est assez remarquable de pouvoir compter sur deux recrues [Côté et Joseph Zema] qui performent comme elles le font.

Khari Jones, entraîneur-chef des Alouettes

Même s’il est doté d’un sang-froid qui le sert bien comme botteur, Côté a avoué qu’il avait ressenti une certaine pression à son arrivée avec les Alouettes, l’été dernier.

« J’ai confiance en mes habiletés et je ne suis pas trop du genre à m’inquiéter. C’est sûr qu’il y avait une petite pression additionnelle parce que c’est notre gagne-pain et qu’on peut le perdre si on ne fournit pas de bons résultats. Je dirais que c’est pendant le camp que j’ai ressenti cette pression. »

« Je pense que j’ai démontré que j’étais capable de faire le travail et je ne vois pas pourquoi ça changerait dans les années à venir. Je pense donc que je peux avoir une longue carrière dans cette ligue si je continue d’y mettre l’effort et de jouer comme je le fais jusqu’à maintenant. »

Il est encore très tôt dans sa carrière et les choses peuvent vite changer dans la vie d’un botteur de précision, mais Côté est effectivement drôlement impressionnant depuis le mois d’août. Il a réussi 28 de ses 35 placements (80 %) et 26 de ses 27 transformations. Surtout, il a toujours été à la hauteur des attentes lorsque la situation l’imposait. Il semble imperturbable.

« C’est exactement pour cette raison que je l’aime ! Il ne se laisse affecter par rien. Il est d’humeur égale, il n’y a pas de hauts et de bas. J’ai beaucoup de confiance en lui », a dit Jones.

« Je suis quelqu’un de très calme à la base et je suis convaincu que ça m’aide. Dans les moments où le match est serré ou si on a besoin d’un botté important, je pense que je suis capable d’en faire abstraction et de simplement faire mon travail. »

Bien représenté dans les gradins

Quelques rangées sous la galerie de presse au stade Percival-Molson, il y a toujours une dizaine de spectateurs qui portent fièrement un maillot avec le numéro 15, celui de Côté.

« Il s’agit de mes parents, cousins, cousines, oncles, tantes. La famille de ma copine vient également voir mes matchs et j’ai des amis de Québec qui viennent occasionnellement.

« Beau temps, mauvais temps, ils sont présents. C’est très plaisant et touchant d’avoir ce soutien-là. Il y a environ 90 % des gens du groupe qui font le voyage de Québec, alors ça rend ça encore plus spécial. Ce serait plus simple de regarder les matchs à la télévision dans le confort de leur salon. Je réalise qu’ils font des sacrifices pour être présents et je l’apprécie énormément », a raconté Côté.

Prochain match : Winnipeg c. Alouettes, samedi 13 h, au stade Percival-Molson