Des groupes de pression demandent aux Chiefs de Kansas City d’interdire la tradition répandue parmi les partisans de l’équipe d’effectuer un « chant guerrier » tout en imitant le mouvement du tomahawk avec leurs bras pour imiter l’arme des Premières nations américaines.

Des groupes de pression locaux allèguent depuis longtemps que le mouvement de tomahawk popularisé par l’équipe, et même son nom, dénigrent les Autochtones.

Depuis plusieurs années, l’ex-nom de l’équipe de football de Washington, les Redskins, ainsi que le logo caricatural de Chief Wahoo, popularisé par les Indians de Cleveland, ont défrayé les manchettes à ce sujet.

Mais depuis un an, ces équipes ont choisi d’abandonner leurs références aux Premières nations, et les champions en titre du Super Bowl, les Chiefs, se retrouvent au cœur de la controverse puisqu’ils participeront au match de championnat de la NFL pour une deuxième année consécutive.

Une coalition de groupes de droits des Premières nations a acheté d’immenses panneaux publicitaires en bordure des routes à Kansas City pour dénoncer le mouvement de tomahawk et le nom des Chiefs.

Une manifestation est prévue à l’extérieur du stade Raymond James à Tampa, où aura lieu le Super Bowl dimanche entre les Chiefs et les Buccaneers de Tampa Bay. La coalition a aussi loué un avion qui déploiera une bannière dans le secteur pour dénoncer la situation. Quelques milliers de personnes ont aussi signé deux pétitions qui circulent sur l’internet, dont l’une a été initiée par un élève de quatrième année.

PHOTO ORLIN WAGNER, ASSOCIATED PRESS

Une coalition de groupes de droits des Premières nations a acheté d’immenses panneaux publicitaires en bordure des routes à Kansas City pour dénoncer le mouvement de tomahawk et le nom des Chiefs.

Les Chiefs ont procédé à quelques changements à l’automne, en interdisant notamment les coiffes et les maquillages guerriers. De plus, ils ont légèrement modifié le mouvement du tomahawk, en demandant aux meneuses de claque de fermer le poing plutôt que de garder la main ouverte, afin de l’imiter pour donner le rythme au tambour.

Cependant, Gaylene Crouser, la directrice exécutive du Kansas City Indian Center, considère le changement futile.

« Ils croient que ça aide, et ils jouent encore cette ridicule chanson indienne d’Hollywood, un stéréotype véhiculé dans les vieux films de cowboys. J’ignore s’ils croient que ç’a fait une différence, a-t-elle dit. Et ce n’est pas comme si leurs partisans avaient changé leur façon de faire. »

Le président des Chiefs, Mark Donovan, estime que l’interdiction de la coiffe autochtone et des maquillages guerriers dans le stade est « un grand pas en avant ».

« Chaque camp a ses opinions, a-t-il confié. Nous garderons les canaux de communication ouverts. Nous continuerons d’effectuer des changements, en espérant qu’ils répondent à nos objectifs, c’est-à-dire saluer et respecter l’héritage des Premières nations tout en permettant à nos partisans de s’amuser. »