Les Cardinals de l’Arizona avaient perdu trois de leurs quatre derniers matchs et recevaient l’une des équipes avec lesquelles ils bataillent pour le premier rang de leur division, dimanche. On aurait pu s’attendre à ce qu’ils jouent avec intensité et détermination. Ce fut tout le contraire.

La formation de Kliff Kingsbury était à plat pour son affrontement avec les Rams de Los Angeles, qui l’ont aisément emporté, 38-28. Et si les Rams n’avaient pas commis deux revirements qui ont indirectement mené à des touchés des Cards en deuxième demie, la partie aurait été hors de portée pour ces derniers beaucoup plus tôt.

C’est un peu étrange, ce qui se déroule en Arizona. Lorsque les Cards ont remporté leur spectaculaire victoire de 37-34 en prolongation contre les Seahawks de Seattle, le 25 octobre, ils semblaient près d’intégrer le groupe des meilleures équipes dans la Nationale.

Ils ont plutôt perdu quatre de leurs cinq rencontres suivantes, leur seule victoire ayant été remportée contre les Bills de Buffalo grâce à l’improbable touché de DeAndre Hopkins dans les dernières secondes. Les quatre revers des Cards ont été face à de bonnes équipes (Dolphins, Seahawks, Patriots et Rams), soit. Mais dans chacune de ces défaites, on a eu l’impression que Kyler Murray et les Cardinals étaient à court de solutions.

Après avoir lancé une passe de touché de 59 verges à l’ailier rapproché Dan Arnold dans la deuxième minute du match, Murray n’a jamais été capable de trouver un semblant de rythme pour le reste de la deuxième demie. Les quatre séries offensives des Cards qui ont suivi le touché n’ont duré que trois jeux chacune.

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Kliff Kingsbury, entraîneur-chef des Cardinals de l’Arizona

Dans un duel qui opposait les premiers choix au total des repêchages de 2016 (Jared Goff) et de 2019 (Murray), le quart-arrière des Rams a eu l’avantage haut la main. Goff s’est contenté de prendre ce que la défense des Cards lui donnait, et ç’a été suffisant pour finir le match avec 351 verges de gains (37 en 47).

Surtout, contrairement aux dernières semaines, Goff a évité les revirements. Il n’en a commis aucun après en avoir totalisé dix à ses quatre matchs précédents. À l’inverse, Murray a échappé et a perdu le ballon une fois, et a lancé une interception qui a achevé les espoirs de son équipe au quatrième quart. Il a également lancé trois passes de touché, mais dans l’ensemble, le jeune quart n’a pas disputé un très bon match.

Une semaine après avoir gagné 170 verges par la passe et 31 au sol contre les Patriots à Foxboro, Murray a fini la partie de dimanche avec 173 verges par la voie des airs et seulement 15 par la course. Kingsbury et les Cards devront trouver des façons de mieux l’utiliser, notamment en profitant davantage de la mobilité de Murray derrière la poche protectrice.

Opposé au demi de coin Jalen Ramsey, Hopkins a capté 8 passes, mais pour seulement 52 verges de gains. Au bout du compte, Ramsey a donc gagné cette bataille individuelle, ce qui a permis aux Rams de se concentrer à arrêter d’autres receveurs.

Ce qui est peut-être encore plus inquiétant que cette quatrième défaite en cinq matchs pour les Cardinals, c’est le peu d’enthousiasme qu’ils semblent afficher. Leur langage corporel sur le terrain et sur les lignes de touche n’inspire aucune confiance. Kingsbury demeure un jeune entraîneur et Murray, un jeune quart. Et à l’heure actuelle, on a l’impression que cette équipe ne sait pas trop quoi faire pour se sortir de cette mauvaise passe.

Devant les Seahawks

Sans qu’on parle trop d’eux, les Rams se retrouvent avec une belle fiche de 8-4 avant d’attaquer le dernier quart de la saison. Parce qu’ils les ont vaincus lors de leur premier affrontement, les Rams devancent même les Seahawks en première position de l’Ouest de la Nationale. Les Seahawks ont été surpris par les Giants de New York, 17-12, dimanche à Seattle.

Les Rams n’ont plus autant de « gros » noms dans leur alignement qu’au cours des dernières années, mais ils ont retrouvé le niveau d’exécution qu’ils avaient lorsqu’ils ont atteint le Super Bowl, il y a deux ans.

Goff s’est amélioré par rapport à la saison dernière et est entouré d’un très bon groupe de receveurs. Robert Woods et Cooper Kupp, qui ont totalisé 18 attrapés pour 158 verges contre les Cards, sont les deux principaux membres de l’unité, alors que Gerald Everett et Tyler Higbee forment l’une des bonnes paires d’ailiers rapprochés de la ligue.

Ce qui aide considérablement Goff est le jeu au sol des Rams, qui ne représentait plus vraiment une menace avec Todd Gurley et son genou blessé. Darrell Henderson fils et la recrue Cam Akers font du bon boulot.

Ajoutez Aaron Donald, Ramsey et une défense qui est généralement solide, puis l’entraîneur Sean McVay, et vous vous retrouvez avec une équipe qui a maintenant repris sa place parmi les grosses pointures de la Nationale avec les Saints, les Packers et les Seahawks.

La fin pour Anthony Lynn ?

Après le cuisant revers de 45-0 des Chargers de Los Angeles, dimanche, aux mains des Patriots, Anthony Lynn a dit à The Athletic qu’il s’attendait à être encore l’entraîneur-chef de l’équipe le lendemain (lundi). Au moment de lire ces lignes, la situation aura peut-être changé.

Que le bon vieux Bill Belichick et ses Patriots aient dominé le jeune Justin Herbert (26 en 53 pour 209 verges et deux interceptions) n’est pas étonnant. Mais une marque finale de 45-0 ? Il sera difficile de nous convaincre que les Chargers croient encore en leur pilote après une telle dégelée.

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Bill Belichick, entraîneur-chef des Patriots de la Nouvelle-Angleterre

Quant à eux, les Pats ont conservé leurs minces espoirs de se classer pour les éliminatoires grâce à cette quatrième victoire à leurs cinq derniers matchs. Pour la deuxième semaine de suite, les Patriots l’ont emporté même si Cam Newton a fini la rencontre avec moins de 100 verges par la passe (69 contre les Chargers).

À Los Angeles, ce sont les unités spéciales des Patriots qui se sont notamment illustrées en réussissant deux touchés, dont un sur un retour de botté de Gunner Olszewski, qui a également marqué en attaque.

Ça risque d’être trop peu, trop tard dans le cas des Patriots (fiche de 6-6), qui ont au moins deux défaites de plus que chacune des sept équipes qui obtiendraient leur place dans les éliminatoires dans l’Américaine si la saison prenait fin ce matin.

Belichick est tout de même en voie de démontrer pour la énième fois qu’il est capable de soutirer le maximum d’équipes qui ne sont parfois pas particulièrement talentueuses. Mine de rien, son club n’a qu’une victoire de moins que Tom Brady et la collection de joueurs étoiles à Tampa Bay.