La situation des Alouettes demeure nébuleuse. Certains signes pointent vers une vente de l'équipe, tandis que d'autres laissent croire qu'il n'y aura pas de changement de propriétaire à court terme.

Mais pour Danny Maciocia, la santé de l'organisation montréalaise passe invariablement par un plus grand contingent de Québécois à l'intérieur du club. Et si la concession est effectivement à vendre, le pilote des Carabins de l'Université de Montréal croit que ce sont des investisseurs locaux qui devraient s'en porter acquéreur.

«En 2019, avec tous les gens d'affaires et l'argent qu'il y a au Québec, on peut certainement se permettre d'espérer que l'équipe appartienne à des investisseurs québécois. Cette équipe-là a grandement besoin d'une saveur locale», a dit Maciocia en entrevue avec La Presse, hier.

«Il y a assurément des gens d'ici qui seraient capables d'amener cette équipe où elle doit aller. C'est une question de vision et de leadership», a ajouté le Québécois.

Le mot «dissolution» a fait son entrée dans la saga des Alouettes, la semaine dernière. Les Alouettes et la LCF ont soutenu qu'il n'y avait aucune menace de dissolution, mais ce n'est évidemment jamais une bonne nouvelle lorsqu'on commence à évoquer cette possibilité, aussi improbable soit-elle.

Maciocia se souvient du départ des Alouettes au milieu des années 80 et ne veut pas voir le scénario se reproduire. Craint-il une éventuelle dissolution de l'équipe?

«Absolument que ça me fait peur. Avec ce qu'on a entendu la semaine dernière, je m'interroge. Si la famille Wetenhall veut effectivement vendre l'équipe, j'espère que ce sera à des intérêts locaux et que ces nouveaux propriétaires auront l'équipe à coeur et qu'ils s'en occuperont bien.»

Relation respectueuse

Dans les semaines qui avaient précédé l'embauche du président Patrick Boivin et du directeur général Kavis Reed, il y a un peu plus de deux ans, on se rappellera que Maciocia et les Alouettes avaient eu des discussions sérieuses. Leur potentielle association a toutefois avorté lorsque l'équipe a essentiellement offert un rôle de porte-parole à Maciocia.

Malgré la fin abrupte de ses pourparlers avec les Alouettes, Maciocia juge que sa relation avec l'organisation est relativement bonne.

«Compte tenu du contexte, je pense que ma relation avec l'équipe est correcte. Est-ce qu'on s'entend sur tout? Non. Mais c'est très respectueux. Notre philosophie sur la façon dont les choses devraient se dérouler sur le terrain et à l'extérieur n'est pas la même, mais ça ne veut pas nécessairement dire que j'ai raison.»

S'il ne cache pas qu'il aimerait voir des propriétaires québécois à la tête des Alouettes, Maciocia ne lance cependant pas la pierre en direction de Robert et Andrew Wetenhall pour les insuccès du club.

«Il y a eu plusieurs années de grand succès par le passé, rappelle-t-il. Mais à l'époque, il y avait toujours beaucoup de Québécois dans l'entourage de l'équipe. On voyait souvent Larry Smith et des joueurs québécois partout en ville. C'est de moins en moins le cas.»

«Lorsque j'étais avec les Eskimos, les Alouettes étaient une destination de choix dans la Ligue canadienne. Tous les joueurs universitaires québécois voulaient jouer là. De nos jours, c'est Ottawa qui est la destination de choix et ça ne devrait jamais être le cas.»

Il ne ferme pas la porte

Selon Maciocia, l'objectif à court terme des Alouettes devrait être très clair.

«Je ne parle pas de gagner la Coupe Grey, seulement de redevenir une équipe compétitive, qui inspirera les jeunes d'ici à porter leur uniforme des Alouettes fièrement. Il faut ramener cette fierté-là.»

Bien qu'il soit heureux avec les Carabins, on sent que le rêve d'occuper un poste de premier plan avec l'équipe professionnelle de sa ville habite encore Maciocia. C'est le contraire qui serait anormal.

Maciocia croit-il dans son for intérieur que cela se produira un jour?

«Je suis venu très près de me joindre aux Alouettes à trois occasions différentes et j'ai eu des discussions avec deux autres équipes de la ligue. Il ne faut jamais fermer des portes dans la vie.»