À pareille date l’an dernier, les Rams de Los Angeles avaient une fiche de 9-1. Jared Goff jouait enfin comme un ancien premier choix au total, Todd Gurley avait déjà 988 verges au sol et Sean McVay était le chouchou des médias.

Pendant que le nouveau SoFi Stadium, qui fait partie d’un projet d’une valeur de 5 milliards de l’homme d’affaires Stan Kroenke, continuait d’être construit à Inglewood, les Rams semblaient bâtir une formation qui aurait sa place parmi les meilleures pour une longue période. Les choses ont changé.

Il y a d’abord eu cette horrible performance au Super Bowl, un match contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre qui aurait d’ailleurs dû être disputé par les Saints de La Nouvelle-Orléans, comme on le sait.

Contre la machine de guerre des Pats, on ne peut évidemment pas arriver sur la scène à plat et espérer gagner. Goff a figé, Gurley a été invisible et le grand Belichick a renvoyé le whiz kid McVay sur les bancs d’école. McVay avait par ailleurs raconté qu’il avait communiqué régulièrement avec Belichick au cours de la saison. Ce n’était probablement pas une très bonne idée…

On voyait tous que les Rams étaient devenus une équipe chancelante cette saison, mais à la suite de leur match de dimanche dernier à Pittsburgh, il y a lieu de s’inquiéter. N’eût été un touché défensif marqué à la suite d’une mauvaise remise du ballon des Steelers au début du match, les Rams n’auraient probablement jamais été dans le coup. McVay et les Rams avaient pourtant pu bénéficier de deux semaines pour se préparer. Mais comme c’est trop souvent le cas, Goff a fondu devant la pression exercée par la défense des Steelers et les Rams ont de façon générale été beaucoup trop timides dans un match aussi important dans la course aux éliminatoires.

Au détriment de la profondeur

Ce n’est pas tout à fait le secret de la Caramilk : l’une des clés pour avoir une bonne équipe de football, c’est la profondeur. D’avoir le moins de faiblesses possible. Les entraîneurs dans la NFL sont trop intelligents pour ne pas exploiter la moindre lacune.

Une équipe peut donc difficilement se permettre d’avoir cinq ou six joueurs parmi les mieux payés de la ligue et espérer avoir un certain degré d’imperméabilité. Les Rams n’adhèrent manifestement pas à cette philosophie.

Goff, Gurley, Brandin Cooks et Aaron Donald avaient tous déjà de très riches contrats (approximativement 300 millions d’argent garanti au total…) en poche avant que l’organisation n’obtienne Jalen Ramsey des Jaguars de Jacksonville, il y a quelques semaines. L’un des trois ou quatre meilleurs demis de coin de la NFL, Ramsey ne semble pas trop du genre à consentir un rabais… Il coûtera cher.

PHOTO JOHN BAZEMORE, ASSOCIATED PRESS

Jalen Ramsey (20), des Rams de Los Angeles, est bousculé par Julio Jones, des Falcons d’Atlanta, lors d’un match présenté à Londres, le 20 octobre dernier.

Ça n’a pas empêché les Rams d’échanger leur premier choix de 2020, leur premier choix de 2021 et un choix de quatrième tour en 2021 pour obtenir Ramsey. Une décision qui est très difficile à comprendre. À ce prix, les Rams devront absolument conclure une entente à long terme avec Ramsey, qui aura le gros bout du bâton.

Trop de faiblesses

Les Rams ont pourtant plusieurs choses à améliorer s’ils veulent lutter avec les Seahawks de Seattle et les 49ers de San Francisco au sommet de leur division au cours des prochaines années. Leur ligne offensive est pleine de trous, et même si elle peut compter sur deux joueurs de très haut niveau en Donald et Ramsey, leur défense ne fait peur à personne.

Qui plus est, le bloqueur et meneur de la ligne offensive Andrew Whitworth, le secondeur Clay Matthews et le demi de sûreté Eric Weddle approchent tous de la fin de leur carrière.

Les Rams devront également donner un gros chèque au receveur Cooper Kupp, qui pourrait obtenir son autonomie en mars 2021 et qui est devenu le meilleur joueur de leur attaque.

On peut certainement s’interroger sur la gestion des Rams, qui risquent d’avoir énormément de difficultés à convaincre les gens de Los Angeles de remplir leur nouveau stade s’ils sont troisièmes ou quatrièmes dans l’Ouest de la Nationale.

LES PRÉDICTIONS DE MIGUEL BUJOLD

Dallas c. Detroit : Dallas

Jacksonville c. Indianapolis : Indianapolis

Buffalo c. Miami : Buffalo

Denver c. Minnesota : Minnesota

La Nouvelle-Orléans c. Tampa Bay : La Nouvelle-Orléans

Jets de New York c. Washington : Washington

Atlanta c. Caroline : Caroline

Houston c. Baltimore : Baltimore

Arizona c. San Francisco : San Francisco

Cincinnati c. Oakland : Oakland

Nouvelle-Angleterre c. Philadelphie : Philadelphie

Chicago c. Rams de Los Angeles : Chicago

Kansas City c. Chargers de Los Angeles : Kansas City

La semaine dernière : 5-7

Total de la saison : 83-55

Trois matchs à ne pas rater

HOUSTON c. BALTIMORE, DIMANCHE, 13 h

PHOTO NICK WASS, ASSOCIATED PRESS

Lamar Jackson, quart-arrière des Ravens de Baltimore

Un affrontement entre deux meneurs de division et deux des principaux candidats au titre de joueur par excellence de la ligue, Lamar Jackson et Deshaun Watson. Jackson a complété 65,9 de ses passes et son coefficient d’efficacité est actuellement de 101,7. Il a ainsi effacé les doutes quant à ses qualités de passeur. Il mène également les Ravens avec 702 verges au sol et a déjà marqué six touchés à la suite de courses. Mais ce qui est peut-être le plus impressionnant dans son cas, c’est qu’il a en grande partie corrigé son problème d’échappés. Il a perdu le ballon trois fois en 10 matchs et les Ravens l’ont récupéré chaque fois. C’est une nette amélioration par rapport à sa première saison dans la NFL, alors que Jackson avait échappé le ballon 13 fois en huit matchs.

NOUVELLE-ANGLETERRE c. PHILADELPHIE, DIMANCHE, 16 h 25

PHOTO MATTHEW EMMONS, USA TODAY SPORTS

Le quart-arrière des Eagles de Philadelphie Carson Wentz (11) et l’entraîneur-chef Doug Pederson

Deux semaines après avoir subi leur première défaite de la saison à Baltimore, les Patriots se retrouveront devant une autre grosse commande sur un terrain ennemi. Comme les Patriots, Doug Pederson et ses Eagles ont pu profiter de leur semaine de relâche afin de peaufiner leur plan de match. Le coordonnateur défensif Jim Schwartz prendra sûrement les moyens nécessaires pour exercer de la pression sur Tom Brady, dont le coefficient d’efficacité de 93,1 est à son plus bas depuis 2013. Il s’agira du premier match entre les deux équipes depuis leur épique Super Bowl de février 2018.

CHICAGO c. RAMS DE LOS ANGELES, DIMANCHE, 20 h 20

PHOTO MIKE DINOVO, USA TODAY SPORTS

David Montgomery (32), demi offensif des Bears de Chicago

Les Rams et les Bears ont respectivement terminé au deuxième et au troisième rang de la Nationale l’année dernière, mais rateraient les éliminatoires si la saison prenait fin aujourd’hui. Les espoirs des deux équipes de se classer pour le tournoi ne tiennent plus qu’à un fil. Bien qu’elle ne soit pas problématique, la défense des Bears n’est pas aussi dangereuse que l’unité dominante de 2018. Treize équipes totalisent actuellement plus de revirements qu’elle. En attaque, les difficultés de Mitchell Trubisky sont bien connues, mais la décision d’échanger Jordan Howard aux Eagles en retour d’un choix conditionnel de sixième tour fait mal. La recrue David Montgomery mène l’équipe avec 466 verges au sol et n’obtient en moyenne que 3,6 verges par course.