C'était le plus gros point d'interrogation avant le début de la saison. La ligne offensive des Alouettes allait-elle souffrir de son inexpérience ?

Après deux matchs fort encourageants, tout s'est écroulé lors de la défaite de 31-7 aux mains des Tiger-Cats de Hamilton, le 15 juillet. Rakeem Cato et Vernon Adams fils ont été victimes de 8 sacs, et le demi Brandon Rutley n'a récolté que 29 verges en 10 courses. Les joueurs de ligne ont essuyé les plus dures critiques après cette horrible performance de l'attaque.

« C'est sûr qu'on s'en est parlé entre nous. Huit sacs dans un match, c'est inacceptable. Y a-t-il certains de ces sacs qui n'étaient pas de notre faute ? C'est possible, mais on a été responsables de plusieurs d'entre eux », a convenu le garde du côté droit, Philippe Gagnon, il y a quelques jours.

Premier choix du club en mai, Gagnon s'est retrouvé dans l'unité partante lorsque Dominic Picard a annoncé sa retraite au milieu du camp. Kristian Matte a, quant à lui, été muté au poste de centre, une position avec laquelle il continue de se familiariser. C'est sans parler du jeune Jacob Ruby, qui a la délicate mission de remplacer Josh Bourke au poste névralgique de bloqueur du côté gauche.

Comme presque tous les joueurs de ligne offensive du pays, l'ancien du Rouge et Or de Laval est en train de constater que les fronts défensifs dans la LCF et ceux au football universitaire canadien ne sont pas tout à fait la même chose...

« La plus grosse différence, c'est que les erreurs ne passent plus dans la LCF. On prend un pas de trop ou de moins et l'adversaire va nous le faire payer à toutes les fois. Il faut être parfait au niveau de la technique, de l'effort et de l'intensité », a résumé le deuxième espoir sélectionné lors du repêchage canadien d'il y a quelques mois.

LE RETOUR DE BRODEUR-JOURDAIN

Lorsque Luc Brodeur-Jourdain sera parfaitement guéri de sa blessure à un genou, les Alouettes devront envoyer un membre actuel du milieu de leur ligne (centre ou garde) sur le banc s'ils veulent lui faire une place. Puisque Matte et Philip Blake sont deux des meilleurs joueurs du quintette, Gagnon risque fort d'être ce joueur.

« Ce n'est pas ma décision, alors j'essaie de ne pas y penser. Je veux saisir l'opportunité que j'ai devant moi. Si Luc est l'un des cinq meilleurs joueurs de ligne à son retour, je suis sûr que l'équipe va l'utiliser », a indiqué Gagnon.

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Premier choix du club en mai, Philippe Gagnon (53) s’est retrouvé dans l’unité partante lorsque Dominic Picard a annoncé sa retraite au milieu du camp.

« Dans un sens, ce serait un peu plus facile d'accepter qu'un joueur et un meneur comme Luc reprenne sa place. Il est l'un des visages des Alouettes depuis longtemps, c'est un excellent joueur et une très bonne personne. Je ne ferai pas de scène si c'est moi qui écope, mais ce serait décevant », a poursuivi Gagnon.

La recrue devrait avoir au moins trois autres matchs pour prouver qu'elle mérite de rester un partant puisque le nom de Brodeur-Jourdain est inscrit sur la liste des blessés pour un minimum de six matchs. Ce dernier croit être en mesure de recommencer à jouer dans les délais prévus.

« Mon objectif reste de m'entraîner avec l'équipe entre les cinquième et sixième matchs de la saison, mais je devrai obtenir le feu vert des médecins pour le faire », a expliqué Brodeur-Jourdain, qui n'est toutefois pas sans savoir qu'il n'est assuré de rien.

« Si nos cinq joueurs de ligne connaissent du succès dans les trois prochains matchs, je suis très conscient que je devrai mériter de reprendre ma place avec les partants. »

MOINS D'INQUIÉTUDES

La ligne offensive des Als aura l'occasion de faire oublier sa contre-performance d'il y a 10 jours en affrontant les Argonauts, à Toronto, ce soir. La présence du vétéran Kevin Glenn derrière le centre aidera assurément l'unité à jouer avec un peu plus de confiance, même si Gagnon ne croit pas que le mauvais match contre Hamilton l'ait affectée de façon importante.

Ce qui est clair, c'est que la confiance de Gagnon, elle, ne semble pas affectée du tout, bien au contraire. Les deux derniers mois ont plutôt permis au natif de L'Ancienne-Lorette de constater qu'il pouvait espérer connaître une longue carrière dans la Ligue canadienne.

« D'avoir commencé à jouer aussi tôt a calmé les inquiétudes que j'avais au départ. Je suis loin d'être un produit fini, mais je sais que je peux jouer dans cette ligue. J'ai eu la piqûre du football dès que j'ai mis les épaulettes pour la première fois, alors je vais jouer tant et aussi longtemps que la machine va suivre. »